Wout van Aert surpris d’être en tête au dernier virage du Mondial : “J’aurais dû lancer le sprint”
Au bout d’un duel intense et palpitant, le Belge a été devancé par Mathieu van der Poel dans un sprint explosif.
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Publié le 05-02-2023 à 18h03 - Mis à jour le 05-02-2023 à 18h04
Sur une autre planète. D’une autre galaxie. Mathieu van der Poel et Wout van Aert ont une nouvelle fois démontré qu’ils sont une classe au-dessus du reste des cyclocrossmen. En l’absence du champion sortant, Tom Pidcock, l’autre ogre des labourés, le duel annoncé a bien eu lieu. Et quel duel ! Après à peine un demi-tour, Mathieu van der Poel et Wout van Aert cavalaient déjà largement en tête. Créant, dès la première boucle du parcours noir de monde d’Hoogerheide, deux courses dans la course. Celle de l’incontournable duel et celle pour la dernière place du podium et la médaille de bronze.
Le duel a tourné à l’avantage de Mathieu van der Poel. Le Belge a dû, une nouvelle fois, se contenter de la deuxième place sur un Championnat du Monde. Sa troisième en cyclo-cross (il compte autant de succès), sans oublier celle sur route, celle du chrono et celle aux Jeux Olympiques (route). “Que vous dire ? Je suis bien évidemment déçu de ne pas gagner”, a soufflé Wout van Aert en arrivant en salle de presse. La mine de son visage confirmait sa réponse. “Mais comme je l’ai déjà dit, je ne considère pas ma saison mauvaise parce que je n’ai pas gagné le Mondial, même si c’était un objectif. C’est le sport : le premier est content et le deuxième est déçu…”
À la question d’un collègue qui voulait savoir si cela allait le surmotiver pour la période des classiques, il a répondu par la négative, de manière un peu sèche. “Je n’ai pas besoin d’extra-motivation pour les grandes courses du printemps”, a martelé l’ancien vainqueur de Milan-Sanremo ou de Gand-Wevelgem.
Comment a-t-il vécu ce duel, intense une nouvelle fois, face à Mathieu van der Poel ? “Il m’a vraiment mis sous pression directement”, reconnaît le coureur de Jumbo-Visma, parti en deuxième ligne, dans la roue du futur champion du monde, dans un plan établi par les Belges pour lui laisser de l’espace sur la droite et lui permettre de remonter directement. “Il a rendu course très dure. C’était vraiment difficile de le suivre dans la première partie de l’épreuve. À cause de cela, je n’ai pas eu la sensation que je pouvais tenter quelque chose.”
"Mathieu était plus fort que moi ce dimanche, il m'a vraiment mis sous pression."
Alors que son rival a multiplié les accélérations tranchantes, le Belge a effectivement peu attaqué. “Mathieu était plus fort que moi ce dimanche”, ajoute encore Wout van Aert. “Je m’attendais dans le dernier tour à ce qu’il tente de me distancer sur le fameux passage des planches. Mais il ne l’a pas fait. Cela m’a vraiment surpris. Je me suis retrouvé en tête dans le dernier virage alors que j’ai toujours pensé que j’allais l’aborder en deuxième position, dans sa roue. J’ai perdu un peu mon plan, j’étais un peu confus et j’ai oublié de me concentrer sur mon sprint. Mathieu l’a lancé et a été très explosif. J’ai réussi à revenir dans son sillage, mais je n’ai pas su lui reprendre de centimètre. Chapeau à lui. Si Mathieu était le plus costaud ce dimanche, cela ne veut pas dire que je n’aurais pas pu gagner. J’aurais peut-être dû lancer directement le sprint à la sortie du virage. Cela n’aurait peut-être rien changé, van der Poel aurait peut-être quand même franchi la ligne d’arrivée en premier. Mais j’aurais eu un meilleur feeling en rentrant chez moi.”
Il va maintenant tourner la page. Comme il le fait toujours après une deuxième place. Prendre un peu de repos. Un peu, seulement. Car il partira déjà vendredi à Tenerife pour être prêt pour les classiques et sa première course de la saison, les Strade Bianche, sur lesquelles il retrouvera un certain Mathieu van der Poel, qui y fera aussi sa reprise.