Giro 2023 : Même Eddy Merckx trouve le dernier col de vendredi difficile
La montée finale vers les Tre Cime di Lavaredo pourrait donner un grand avantage à l’un des trois favoris au maillot rose à la veille du contre-la-montre de samedi. Merckx et Nibali y ont gagné le Giro en 1968 et en 2013.
Publié le 26-05-2023 à 07h01 - Mis à jour le 26-05-2023 à 08h39
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La décision finale tombera samedi soir à l’issue d’un contre-la-montre. Mais le dernier combat des chefs aura lieu vendredi sur les pentes des Tre Cime di Lavaredo. Trois cimes qui ont forgé des champions se dressent au sommet d’un col d’une difficulté folle. Qui des trois favoris en sortira vainqueur à deux étapes de l’arrivée à Milan ?
Une étape usante avant un final taillé pour Roglic
Sortez les calculatrices. Si la montée vers les Tre Cime di Lavaredo sera le juge de paix de l’étape, les cuisses vont chauffer bien avant les dernières pentes. La deuxième partie d’étape est manichéenne : ça monte ou ça descend. Sans la moindre parcelle de plat. Les candidats à la victoire d’étape ou à la victoire finale devront arriver le plus frais possible après avoir enchaîné le Passo Valparola (14km à 5,6 %), le Passo Giau (10km à 9,3 %) et le Passo Tre Croci (8km à 7,2 %). Viendra ensuite un raidard de près de 1,5km à 10,6 %. Il faudra être très fort pour oser y tenter une attaque car viennent ensuite quatre kilomètres à 12 % de moyenne avec des rampes à 18 %.
"C'est long et très pentu."
Eddy Merckx, premier vainqueur sur les Trois Cimes en 1968, se souvient des derniers kilomètres du col. “C’est long, très pentu et l’arrivée se trouve à plus de 2000 mètres d’altitude (NdlR : 2 304 m), se souvient le Cannibale. Je le comparerais un peu au col du Galibier.”
Vincenzo Nibali, dernier vainqueur en date à Auronzo il y a déjà dix ans, avait lancé ceci sur la ligne d’arrivée : “Je savais que les derniers kilomètres étaient très difficiles mais sur le moment je ne m’étais pas souvenu d’à quel point ils étaient pentus.”
À la présentation du parcours, l’ancien double vainqueur du Giro (2013, 2016) a pointé Primoz Roglic comme favori de l’étape. Notamment grâce à son explosivité lorsque la pente devient très raide.

Merckx et Nibali y ont vécu des moments épiques
Les Tre Cime di Lavaredo ont pris comme habitude de couronner des rois de la petite reine. À commencer par Eddy Merckx. Le Belge a posé les bases de sa première victoire sur le Tour d’Italie en allant chercher le maillot rose sur le sommet. “La veille, Gimondi avait dit qu’il fallait rendre la course dure. Et on l’a fait. À 30 kilomètres de l’arrivée, j’ai attaqué pour aller rechercher les échappés qui ont compté jusqu’à neuf minutes d’avance. J’ai repris le dernier à un kilomètre de la ligne. Il faisait très froid et je me rappelle que j’étais tellement gelé qu’il m’avait fallu plusieurs minutes pour parvenir à marcher normalement. Ce fut assurément l’un des meilleurs jours de ma carrière.”
Les conditions dantesques avaient déjà accompagné cette montée légendaire l’année précédente. “En 1967, certains s’accrochaient à tout ce qu’ils pouvaient pour monter. Un Italien avait agrippé l’antenne d’une moto à 50 mètres de la ligne tellement c’était compliqué d’avancer. ”
Il avait terminé deuxième de l’étape qui avait finalement été annulée.
En 2013, Vincenzo Nibali avait, à l’image de Merckx, fait le trou au classement général entre des murs de neige. “Je me souviens du froid, de la neige, dit l’Italien. À un moment donné, on ne voyait plus rien. Je pédalais par inertie, je voulais juste arriver le plus vite possible.”
Un sentiment que partageront tous les participants du Giro 2023.