Posée sur un muret de pierres jaunes à l’angle des Via Duca d’Aosta et Grossi Bianchi, la cabine téléphonique du hameau de Poggio a le monnayeur bien vide. Lorsqu’on pousse sa porte de verre pour en décrocher le combiné, le selfiesmile a aujourd’hui le plus souvent remplacé le sonore "pronto". Samedi, sur le coup de 16 h 45, tous les amateurs de cyclisme espèrent pourtant qu’y retentira à nouveau l’appel du suspense
Derrière ses contours sans charme, cette cabina telefonica matérialise toute l’indécision d’une épreuve de près de 300 kilomètres qui se joue le plus souvent en quelques secondes. C’est là, au sommet de la dernière difficulté de Milan-Sanremo, que les regards voyagent entre les coureurs et la trotteuse pour quantifier les écarts entre les différents favoris.
Apparu sur le parcours de Milan-Sanremo pour la première fois en 1960, le Poggio en a depuis toujours rythmé la finale et souvent tendu l’invisible fil sur lequel