Une semaine avant le Tour des Flandres, Wout Van Aert a écrasé le GP E3 avec son équipe.
Quelle démonstration ! Comment ce Wout Van Aert-là, dans la forme qui est la sienne depuis le début de la saison et avec l’aide d’une équipe transcendée, peut-il perdre le Tour des Flandres dans huit jours ? Ou plutôt, qui peut l’empêcher de le gagner ?
Tadej Pogacar, peut-être, Mathieu van der Poel, éventuellement, mais pour le reste, le Campinois a écrasé au GP E3 tous ceux qui seront ses rivaux sur les routes du Ronde. En faisant d’abord exploser la course au Taaienberg, à 80 kilomètres du but, puis en s’isolant, avec son équipier Christophe Laporte, sur le haut du Paterberg. Enfin, en poursuivant avec le Français les 42 derniers kilomètres vers Harelbeke, Van Aert a réalisé une nouvelle couse parfaite. À l’arrivée, le Campinois a enlevé sa sixième classique en trois ans après les Strade Bianche et Milan-Sanremo en 2020, Gand-Wevelgem et l’Amstel Gold Race l’an passé, et le Nieuwsblad en début de saison.
À voir les deux équipiers franchir bras dessus, bras dessous la ligne d’arrivée, on aurait pu se croire revenu un demi-siècle en arrière. Quand, dans Liège-Bastogne-Liège 1969, Eddy Merckx et son fidèle lieutenant Vic Van Schil s’étaient échappés sur les routes de la Doyenne. Ou dans la finale du Mondial d’Utsonomiya, en 1990, lorsque Rudy Dhaenens et Dirk De Wolf s’étaient disputé le maillot arc-en-ciel au sprint. Cette fois, il n’y eut ni sprint, ni appel à la direction de Jumbo-Visma, comme lors du triplé des Mapei à Paris-Roubaix en 1996 (on oubliera celui, de plus funeste mémoire, des Gewiss à la Flèche wallonne deux ans plus tôt).