Plus vert que jamais
Publié le 12-07-2011 à 08h43
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Gilbert va adapter sa tactique au sprint pour conquérir le maillot vert
Même s’il est une des incontestables grandes vedettes de ce Tour qui, avec un peu de réussite, aurait pu déjà gagner trois ou quatre étapes, Gilbert relativise ses performances. “Même si j’étais venu avec la même forme que cette année au Tour en 2005, 2006, 2007 ou 2008 (NdlR: les quatre qu’il a couverts jusqu’ici), mes résultats n’auraient pas été les mêmes que cette fois, car les parcours ne me convenaient pas” , tempérait le numéro 1 mondial. “Ici, j’ai la chance que c’est un peu une classique tous les jours. Le tracé est fait pour moi; je suis en forme, bien entouré, mais si on avait une étape plate tous les jours, j’aurais fini 45e, 36e, 25e ou 16e au mieux. Personne ne parlerait de moi!”
Malgré tout, le Wallon a manqué plusieurs occasions de s’imposer, deux ou trois certainement. “C’est toujours difficile de se dire qu’on aurait pu gagner une ou deux étapes de plus” , avouait-il. “Ces étapes-là, si j’étais arrivé pour la gagne, je les remportais, je suis sûr de moi. Mais il vaut mieux que je rate la victoire pour ces raisons sur une étape du Tour que sur un Liège-Bastogne-Liège par exemple.”
Son excellent début de Tour a fait du Liégeois un solide leader du classement par points. “J’ai pris une belle option dimanche, c’est vrai, mais c’est encore long” , poursuivait-il. “Je suis en bonne condition; dimanche, c’était une étape très dure avec près de 4.000 m de dénivellée. J’étais toujours dans les dix premiers du peloton. Cela fait quatre jours que je dis qu’Evans sera, malgré lui sans doute, mon principal adversaire, car il prend des points tous les jours et va encore en marquer en montagne. S’il faisait les sprints intermédiaires, il serait peut-être en vert à ma place. Moi, je vais devoir me battre dans ces sprints, en début d’étape, car chaque unité sera importante. Mais dans les arrivées en altitude, où seulement les quinze premiers reçoivent des points, je ne crois pas que j’en prendrai.”
Le Liégeois a bien intégré la tactique de ces sprints, mais il doit aussi composer avec l’ambition de Greipel dans les sprints massifs. “Au début, ces sprints, c’était compliqué; le premier jour, ça faisait peur car c’est vrai que c’était un sprint massif après 80 km” , disait-il. “On n’est plus que quelques-uns, on l’a vu dimanche. Avec Vanendert, on est parti à 800 m du sprint et personne n’a suivi, c’est beaucoup moins nerveux qu’au début. Pour les sprints, André (Greipel) a encore deux ou trois chance. J’espère qu’il réalisera son rêve. Je vais l’y aider. On va changer de tactique. Avant, vu que je suis le plus fort physiquement, je devais faire l’effort dans les trois derniers kilomètres pour le replacer dans le train des HTC. Maintenant, je vais soit le lancer, soit rester dans sa roue, afin de marquer des points aussi. Comme Renshaw, il fait toujours Top 10, après s’être écarté à 250 m. On décidera dans la finale, s’il faut le lancer ou lui ouvrir la route ou pas, on peut changer notre tactique en trois secondes, mais ne comptez pas sur moi pour donner des coups de boule à Renshaw...”
Il reste douze étapes avant la fin du Tour, le Liégeois en a-t-il déjà coché ? “Pour être honnête” , sourit-il, “je n’ai pas encore regardé!”
© La Dernière Heure 2011