Dopage mécanique : y a-t-il déjà eu un vélo truqué avec des moteurs au Tour de France et dans le cyclisme ?

Cela fait plus de dix ans que le dopage mécanique est régulièrement évoqué dans le peloton. Mais le Tour de France est-il concerné par les vélos truqués ?

Dopage mécanique : y a-t-il déjà eu un vélo truqué avec des moteurs au Tour de France et dans le cyclisme ?
©AP

Alors que le Tour de France 2023 approche à grands pas et que, comme chaque année, il sera l’occasion pour de nombreux médias d’évoquer le dopage dans le cyclisme, il convient de rappeler qu’aucun cas avéré de dopage mécanique n’a jamais été décelé sur la Grande Boucle, ni même dans une autre compétition professionnelle de cyclisme sur route.

Historique des soupçons de dopage mécanique

Si le dopage – et surtout la lutte contre le dopage – a connu un grand boom aux yeux du grand public à la fin des années nonante, avec notamment l’affaire Festina pendant le Tour de France 1998 et le retrait des sept succès de Lance Armstrong dans la foulée, il n’est question du dopage mécanique “que” depuis une douzaine d’années dans le cyclisme professionnel. Tout a commencé en 2010, après le doublé Ronde-Roubaix de Fabian Cancellara. Le Suisse a été rapidement accusé par les médias italiens d’avoir triché, à l’aide d’un moteur dissimulé dans son vélo.

Depuis lors, les soupçons refont surface à intervalles réguliers. Notamment ceux venant de l’ancien coureur Phil Gaimon, auteur d’un livre sur le sujet, et plus récemment ceux de Frans De Cock, le patron de la société Quick-Step.

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Depuis cette époque, plusieurs coureurs ont été accusés. Jean-Pierre Verdy, ancien directeur du département des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, avait notamment déclaré il y a quelques années que “près de 12 coureurs avaient un moteur sur leur vélo durant le Tour de France 2015.” Sans avancer de preuves ni de noms.

Chris Froome, qui a justement remporté le Tour 2015, défrayait alors la chronique avec ses attaques “mobylette” qui paraissaient peu naturelles. Le Britannique a d’ailleurs beaucoup attiré l’attention lors de la Vuelta 2017, qu’il a remportée, avec une vidéo où son vélo semble avancer tout seul une fois la ligne d’arrivée franchie.

La même année, Wout van Aert était également accusé, par un quotidien espagnol, de dopage mécanique lors du Krawatencross de Lille.

Le double champion du monde Wout Van Aert accusé de dopage mécanique par la presse espagnole

En 2021, des accusations de triche au vélo truqué

Il y a deux ans, au moins trois coureurs du TDF 2021 avaient mené leur propre enquête sur les performances de certains de leurs collègues. Un “bruit métallique” suspect avait alors été évoqué : “Il y a un bruit étrange quand ils roulent. Ça provient de la roue arrière. Un bruit métallique, comme une chaîne mal réglée. Je n’ai jamais entendu ça nulle part. Quatre équipes ont ce petit grésillement”. Les 4 équipes citées étaient la Team UAE-Emirates, la Deceuninck-Quick Step, la Jumbo-Visma et la Bahrain-Victorious… Quatre équipes qui avaient remporté 15 des 21 étapes et les 4 maillots de cette édition du Tour de France.

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Antoine Vayer, ancien entraîneur chez Festina et fervent défenseur de la lutte contre le dopage, accusait Sepp Kruss et Tadej Pogacar d’avoir un vélo truqué : “Tiens, un vélo bondissant […] Cela faisait longtemps !”. Néanmoins, à nouveau, il n’y a strictement aucune preuve de la véracité des accusations avancées.

Un seul cas avéré de vélo truqué avec un moteur : Femke Van den Driessche

En 2016, le premier (et unique à ce jour) cas de dopage mécanique confirmé était puni par l’UCI lorsqu’un moteur a été découvert dans le vélo de la Belge Femke Van de Driessche lors des championnats du monde Espoirs de cyclo-cross. La jeune femme de 19 ans avait mis un terme à sa carrière deux mois plus tard, renonçant à se défendre devant l’UCI en Suisse à cause, selon elle, des coûts que la procédure aurait engendrés.

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