L'heure du bilan pour les Belges à la Vuelta, avec un épatant Cian Uijtdebroeks: “J’ai montré ce dont je suis capable”
Cian Uijtdebroeks a été le premier de la délégation belge. À 20 ans, il s’est hissé dans la classe des grands.
- Publié le 18-09-2023 à 10h59
- Mis à jour le 18-09-2023 à 12h51
L’infortuné Laurens De Plus, qui a dû quitter la Vuelta dès le premier jour suite à sa chute lors du contre-la-montre de Barcelone il y a trois semaines n’a, donc, pas pu confirmer sa très belle 10e place du Tour d’Italie. L’Alostois d’Ineos Grenadiers n’aura pas manqué d’assister à l’avènement de Cian Uijtdebroeks. Après avoir réussi plusieurs tops 10 lors de courses d’une semaine, le Hannutois de 20 ans a épaté la galerie en réussissant pareille prouesse dès son premier grand tour. Longtemps 7e du classement général, il a finalement été passé par son équipier Aleksandr Vlasov lors de l’étape de samedi. “Le final était très explosif, c’est l’un de mes points faibles, et j’ai cédé du terrain, explique le très sympathique coureur de Bora-Hansgrohe. À un moment, j’ai même craint qu’Almeida me prenne la 8e place mais grâce à Jan Hirt et à mon équipier Sergio Higuito, j’ai pu maintenir un bon tempo dans la dernière ascension.”
"Je dois m’améliorer au contre-la-montre et gagner en explosivité."
Huitième pour son premier grand tour, voilà, donc, qui suscite plein de promesses pour le jeune homme qui rêve de Tour de France depuis que Chris Froome s’y est imposé. “J’ai pu montrer à mon équipe et aux autres que j’étais capable de garder un niveau élevé durant trois semaines.” Celui dont Jean-Pierre Heynderickx, son directeur sportif, estime qu’il dispose d’une immense marge de progression, connaît les points qu’il doit travailler pour franchir le palier suivant. “Je dois m’améliorer au contre-la-montre et gagner en explosivité. Mais je suis très heureux de cette Vuelta. J’y ai montré ce dont j’étais capable.” Il a notamment terminé 5e de l’étape reine au sommet du col du Tourmalet et 7e sur le toit de l’Angliru, les deux monstres de cette Vuelta.
Steff Cras a, lui aussi, reçu son diplôme avec mention. Enfin débarrassé d’une poisse qui lui collait aux basques depuis de nombreux mois, celui qui était 13e quand il avait dû abandonner le Tour de France à cause d’un spectateur présent sur la route, s’est hissé aux portes du top 10. Finalement 11e – donc juste devant Remco Evenepoel -, le Campinois de 27 ans a donné raison aux dirigeants de TotalEnergies d’avoir cru en lui fin 2022. “Il y a deux ans, j’ai pensé arrêter le vélo et maintenant me voilà 11e d’un grand tour”, dit-il. Au sein de l’équipe française, on se félicite de lui avoir fait confiance. “On se doutait qu’il pouvait être proche des meilleurs en montagne, explique Lylian Lebreton, son directeur sportif. Il a confirmé nos espoirs et a même fait mieux en tenant la distance durant trois semaines. À présent, on aimerait qu’il ose se montrer un peu plus offensif, qu’il essaye d’aller chercher l’une ou l’autre victoire.”
L’équipe française compte, en tout cas, aligner Steff Cras au Tour de France l’an prochain dans l’objectif d’y “décrocher un top 15, voir un top 10”.
Lennert Van Eetvelt n’en est pas encore à ce stade-là, mais le Tirlemontois de 22 ans, deuxième du Baby Giro l’an dernier, s’est montré très actif durant trois semaines. “Je veux me glisser dans l’une ou l’autre échappée. Plusieurs étapes me conviennent”, nous avait-il confié en début d’épreuve. Le grand espoir de Lotto Dstny a rempli sa mission. Huitième dès le deuxième jour, il a surtout brillé dans l’étape de montagne, gagnée par Remco Evenepoel à Larra-Belagua, où il s’est classé 3e. Pas rassasié pour autant, il est reparti à l’attaque samedi entre Manzanares El Real et Guadarrama. Il a passé toute la journée devant et fini parmi le groupe de quatre qui s’est disputé la victoire au sprint. Devancé par Wout Poels, Remco Evenepoel et Pelayo Sanchez, Van Eetvelt a montré l’étendue de ses qualités. On a hâte de le revoir sur un grand tour. Sylvain Moniquet s’est, lui aussi, glissé dans l’une ou l’autre échappé, montrant son tempérament offensif.
Malchanceux, le sprinter Milan Menten a, lui, dû se contenter d’une 4e place à Tarragone où Edward Theuns s’était classé 3e et Dries Van Gestel 5e, derrière les deux ogres Kaden Groves et Juan Sebastian Molano.
Au total, quinze ont atteint l’arrivée à Madrid ce dimanche soir. Sous le regard envieux du pauvre Laurens De Plus.