Alexandre Czerniatynski: «Un au-revoir, la tête haute...»

Laurent Denuit
Alexandre Czerniatynski: «Un au-revoir, la tête haute...»
©BELGA

Samedi, contre Mouscron, le FC Malinois prendra congé de la première division

Finale Coupe UEFA: FC Porto - Celtic Glasgow 3-2 (45e: 1-0 / 47e: 1-1 / 53e: 2-1 / 57e: 2-2 / prolong.-115e: 3-2)
MALINES FC Malinois - Mouscron. Un parfait match de fin de saison, sans intérêt... mais pas sans passion. Samedi, derrière les casernes, on festoiera. Une grande célébration en l'honneur de la... descente du KaVé ! Les larmes ont déjà coulé, trop souvent, tout au long de la pire saison de l'histoire du matricule 25, ce sont donc chants et à fonds qui tenteront de remplacer la tristesse de prendre congé de l'élite. Sur son banc, Alexandre Czerniatynski espère savourer ces ultimes instants en haut de l'échelle.

«Il faut tenter de bien en profiter, explique l'entraîneur malinwa. Faire une grande fête pour quitter la D 1 la tête haute. En étant conscient que nous ne reverrons plus l'élite avant deux ans... minimum.»

Samedi, Czernia tournera une nouvelle page de sa belle carrière. Pas la plus glorieuse, mais sans doute l'une des plus riches. Humainement parlant... «Au niveau sportif, je tire un bilan positif de notre second tour, avoue le Carolo. Nous avons redoré le blason du KaVé en prenant des points là où l'on nous prédisait un parcours sans plus d'unité. Au niveau humain, j'ai bien sûr vécu des moments inoubliables... dont je me serais bien passé. Je garderai toujours en mémoire ce joueur m'expliquant qu'il avait dû dormir dans sa voiture, avec femme et enfants, parce qu'on lui avait coupé le chauffage, cet autre, fraîchement papa, qui ne savait pas acheter un pampers pour langer son gosse. Cela vous marque à vie. Heureusement, nos clubs de supporters ont été formidables. Certains ont payé les loyers de joueurs, d'autres sont venus organiser des barbecues pour qu'ils puissent manger. Cette solidarité m'a profondément ému.»

L'entraîneur malinois espère qu'elle survivra, même en troisième division: «La D 3, ce sera une autre paire de manches, un championnat tout à fait différent. Cette saison, nous avons évolué sans pression, car, quoi que nous faisions, nous connaissions l'issue de notre campagne. On nous pardonnait tout. En D 3, nous serons les favoris pour le titre. On verra comme mes joueurs vont réagir. D'autant que nous commencerons le championnat avec une pénalité de neuf points, trois par tranche. L'exemple de Schoten doit nous faire réfléchir: le club anversois a débuté le championnat de Promotion B avec douze points de punition... il évoluera en provinciales la saison prochaine. Imaginons que nous perdions le premier match et que nos concurrents gagnent, nous serions déjà à douze points d'eux. C'est dur...»

«On est fou de moi à Malines, mais si je perds trois matches...»

Et le noyau actuel sera une nouvelle fois chamboulé: «Ceux qui resteront doivent accepter nos conditions. Nous fonctionnerons avec un budget maximum de 750.000€. Si un sponsor arrive en cours de saison, on avisera. Mais pour l'instant, il faut faire avec le minimum.»

Alexandre Czerniatynski espère que ses joueurs auront le bon goût de prendre congé sur un nouvel exploit: «Mouscron a vécu une saison difficile, un deuxième tour éprouvant. Ses joueurs auront sans doute à coeur de ne pas terminer sur un nouveau couac. Moi, j'aimerais que les Hurlus pensent à autre chose qu'à... gagner. Je voudrais tant offrir un ultime cadeau en D 1 à nos fantastiques supporters.»

Le bel Alex s'est investit totalement dans la lutte malinoise. Et il continuera à le faire, même en D 3: «Pour le moment, tout le monde est fou de moi à Malines, mais si je perds trois matches la saison prochaine, on me sifflera et réclamera ma tête. Je le sais. Je connais le monde du foot. Je sais que je personnalise le combat malinwa, mais cela ne veut pas dire que je suis lié à vie avec le club. La nouvelle direction aimerait retrouver la D 1 dans trois ou quatre ans maximum. Ce serait chouette de participer et de réussir ce beau défi. Quand j'ai commencé ma carrière de coach au Standard, je me donnais quatre ans pour reprendre une équipe première. J'y suis parvenu, mais dans quelles conditions...»

© Les Sports 2003


Un chapiteau, des chanteurs
MALINES Les responsables malinois ont décidé de fêter leur dernière sortie en première division. Avant la rencontre, un match opposera les -10 ans du KaVé à leurs homologues du Sporting local. Les femmes et les enfants de moins de seize ans pourront entrer librement dans le stade: ils recevront une entrée gratuite à l'achat d'un ticket par famille. Un chapiteau sera dressé sur le parking jouxtant le stade, s'y produiront les groupes Vijgen na Pasen et Gene klank gene drank, habitués des nuits agitées de la cité archiépiscopale.

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