Hein Verbruggen : "Armstrong ment, j’en ai les preuves"
Hein Verbruggen montre des documents pour réfuter les accusations de protection du Texan
Publié le 18-12-2013 à 05h40 - Mis à jour le 18-12-2013 à 09h19
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À 72 ans, Hein Verbruggen est toujours un battant. L’ancien président de l’Union cycliste internationale (de 1991 à 2005) a décidé de contre-attaquer. S’il s’est longtemps tu jusqu’à maintenant, ce n’est pas parce que le Néerlandais n’avait rien à dire, mais parce qu’il était persuadé que son procès en sorcellerie avait été fait, notamment par de nombreux médias. "À quoi bon se défendre, ça ne sert à rien, on vous condamne à l’avance", disait-il avant que les nouvelles accusations de Lance Armstrong, début novembre, évoquant une protection de l’UCI, ne le fassent sortir de son silence. C’est à La Dernière Heure-Les Sports qu’il a accepté de parler.
Dans la deuxième partie de ce long entretien exclusif, cet amateur de la Chine, de l’histoire médiévale et des vins français, s’insurge, se défend, notamment pour tout ce qui concerne sa gestion du dossier dopage qui a empoisonné le cyclisme depuis plus d’un quart de siècle.
L’ancien homme d’affaires, devenu dirigeant, fut le président visionnaire mais pragmatique, ses détracteurs - et il en a - disent aussi dictatorial, qui a fait prendre au cyclisme le virage de l’ère moderne. Arrivé dans une Fédération internationale moribonde, il a laissé en héritage un sport développé et restructuré économiquement, qui bénéficie désormais d’une aura planétaire, mais dont l’image a pourtant été très sérieusement écornée par près de vingt années noires.
Pourquoi réagir après vous être longtemps tu ?
"Je pensais qu’en répondant, je serais toujours battu. C’était trop tard. Une chose est lancée, sans preuve, mais elle est reproduite partout sans qu’on la vérifie. C’est l’emballement médiatique, encore renforcé par les 200 millions de
Pourquoi ?
"Sans doute parce qu’il déteste l’UCI.
Vous dites que vous avez des preuves.
"Oui, des messages
… (il sort un papier de la pile de ceux qu’il a amenés et le tend)
"J’ai une autre preuve, un autre message à vous montrer. L’année suivante, Johan Bruyneel, en octobre 2012, a écrit à quelqu’un, dont je préfère taire le nom, même s’il m’a dit que cela ne le dérangeait pas. Ça parle du Tour de Suisse 2001 et de ce prétendu contrôle positif qu’aurait subi Armstrong. Voici ce que Bruyneel répondait à cette personne :
Vous ne l’aviez pas condamné définitivement quand il a fini par tomber. Pourquoi ?
"Je ne suis pas tout à fait d’accord avec Pat McQuaid qui a dit qu’Armstrong n’avait pas sa place dans le cyclisme. C’était un athlète à une époque donnée, qui a pris ce que l’on prenait à cette époque. Il n’était certainement pas le seul à se doper. Il y a un rapport aux Pays-Bas qui montre que plus de 80 % des coureurs d’alors prenaient de l’EPO. Mais on ne sait pas qui ! Une chose me frappe : on a enlevé ses victoires à Armstrong, mais aucun coureur ne les revendique. Au contraire, certains le défendent même. Ça veut dire beaucoup, je trouve."
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