Rencontre avec Philippe Etchebest: "Je suis le Cantona de la cuisine"
Nous avons rencontré le célèbre chef Philippe Etchebest dans son restaurant de Bordeaux envahi par les supporters belges. A l'occasion de l'Euro, cet article payant vous est offert en lecture gratuite.
Publié le 29-06-2016 à 11h53 - Mis à jour le 29-06-2016 à 12h00
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Nous avons rencontré le célèbre chef Philippe Etchebest dans son restaurant de Bordeaux envahi par les supporters belges. Il est 15h30 et Philippe Etchebest sort seulement le nez des cuisines du Quatrième Mur, sa brasserie en plein cœur de Bordeaux. Avant de venir nous rejoindre en terrasse, il salue une autre table où un chef savoyard est venu déjeuner. Une photo immortalise le moment. "Encore une photo", rigole l’attaché de presse du cuisinier le plus célèbre de France. Depuis ses participations aux émissions Top Chef puis Cauchemar en cuisine, l’homme de 49 ans n’arrête pas. "J’ai reçu des places pour la finale de l’Euro à Paris et je ne saurai pas y aller. Je serai en plein tournage d’Objectif Top Chef", explique-t-il en engloutissant un verre d’eau.
L’Euro, Philippe Etchebest en profite autrement. Son restaurant, situé dans le Grand Théâtre de Bordeaux, a pris des couleurs depuis le début du tournoi. "On accueille beaucoup de supporters mais je ne fais pas un meilleur chiffre d’affaires car c’était plein avant l’ Euro et c’est toujours plein pendant. (sourire) Parmi tous les pays, ce sont les Belges les plus nombreux. Déjà que je vois beaucoup de vos compatriotes pendant l’année, là c’est encore plus. J’ai pu voir qu’ils mettaient beaucoup d’ambiance en ville, mais ils étaient calmes chez moi. On n’a pas eu ceux avec les drapeaux et les klaxons."
Le chef n’a pu voir que les matches de la France jusqu’à présent. Quand on lui parle des Diables Rouges, il nous demande si on évoque le… pays de Galles. "Ah! on appelle aussi vos joueurs comme ça ? Je ne savais pas. Je ne suis pas un grand connaisseur de foot. Mon truc à moi, c’est plus le rugby. J’ai joué en première division à Bègles dans les années 80, mais ce n’était pas encore professionnel à l’époque. J’ai un jour reçu 2.000 francs (français) de mon président dans mon enveloppe après un bon match, mais c’était purement amateur; Je jouais ailier et j’allais vite. Je me faisais aussi respecter. Disons que mon premier plaquage arrivait toujours deux secondes en retard, histoire de faire mal..." (rires)
Nos Diables ont quand même apporté une petite déception à Philippe Etchebest. "Vous avez sorti la Suède de Zlatan. Lui, je l’adore. J’aime quand un mec avec un gros ego assume totalement. Il dit qu’il est Dieu et je trouve ça génial. Est-ce que je suis le Zlatan de la cuisine ? Non, moi je serais plus Zidane. Enfin non, je ramène trop ma gueule pour être Zidane. Je suis plus le Cantona de la cuisine ! J’en suis fan et je l’ai déjà rencontré plusieurs fois. Un mec génial qui n’a qu’un défaut : il a fait du foot au lieu du rugby. Il aurait fait un terrible joueur."
S’il espère que la Belgique de Wilmots ("Il est déjà venu manger chez moi") ira loin, il souhaite la victoire finale des Bleus. "Je trouve que l’équipe a l’air soudée. C’est important dans un collectif, ça marche aussi comme ça dans ma cuisine. Et puis, je serais content pour Didier Deschamps. Je ne le connais pas, mais son père travaillait avec le mien."
"Vos Diables ne grossiraient pas chez moi"
À l’écran, Philippe Etchebest semble très costaud. En vrai, on est surtout frappé par sa ligne svelte. "Vous avez vu ? J’ai mon poids de forme. Dans mon restaurant, je ne fais pas de plats trop gras et trop lourds. On peut venir manger chez moi tous les jours sans grossir. Les joueurs belges sont dans la région et ils seraient aussi en forme si j’étais leur cuisinier personnel. Ils sont les bienvenus en tout cas."
"Non, je n’ouvre pas de restaurant à Walhain"
Le 1er avril dernier, un quotidien régional belge imaginait un poisson dans lequel Philippe Etchebest reprenait un restaurant à Walhain et qu’il donnerait aussi un coup de main à l’équipe de rugby locale. "Sauf que plein de gens ont cru que c’était vrai et certains le croient encore", rigole-t-il. "Écrivez bien dans le journal que c’est faux : je n’ouvre pas de restaurant en Belgique. Je n’ai qu’un seul établissement et c’est celui dans lequel on se trouve."
Le chef bordelais aime cependant beaucoup notre pays. "J’étais encore à Liège pour le boulot il y a quelques semaines, mais j’ai mangé dans un italien. (rires) Par contre, je rentre de Paris où on m’a invité dans un restaurant belge. C’était super bon. Comment s’appelle cette viande cuite en sauce ? Oui, les carbonnades. Un délice ! On mange bien chez vous et on boit bien aussi. J’aime vos bières et il m’arrive d’en utiliser dans ma cuisine."