La chronique de Jonathan Lange : attention, la Super Ligue revient
Une chronique de Jonathan Lange.
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Publié le 10-02-2023 à 17h54
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Attention, elle revient. Et elle n’est pas toute seule. Ce mardi et ce mercredi, la petite musique entêtante de la Ligue des champions va à nouveau retentir pour rythmer nos soirées et pour la première fois depuis 2016, il sera même possible de l’entendre un soir de février dans un stade belge. Dans son sillage, le projet de Super Ligue renaît de ses cendres. Cette initiative qui avait mis le feu à l’Europe a été abandonnée par neuf de ses douze porteurs : les deux Milan, les deux Manchester, Chelsea, Liverpool, Arsenal, Tottenham et l’Atlético Madrid. Mais pas par la Juventus, le Real Madrid et le FC Barcelone. La menace n’est pas fantôme, elle a même un visage. Celui de Bernd Reichart, PDG d’A22 Sports Management, qui a dévoilé ce jeudi dans une vidéo son programme, détaillant dans un communiqué ses dix principes fondateurs de ce qu’il ne faut plus appeler Super Ligue mais la ligue européenne de football, sans doute pour ne plus effrayer les supporters qui avait eu sa peau et dont elle veut maintenant améliorer la fameuse “expérience”.
Avec son sourire carnassier, Reichart dépeint un foot européen au bord du gouffre, vante un tournoi plus ouvert avec un rapprochement avec les championnats nationaux, une amélioration de la viabilité financière des clubs, une meilleure considération de la santé des joueurs, une meilleure attractivité pour les jeunes, un format de compétition consensuel et attractif qui maintiendra le droit au rêve européen pour n’importe quelle équipe avec un minimum de 14 matchs pour chaque club tout en finissant le football amateur et le féminin. Histoire de n’oublier personne dans son grand élan de démagogie. Tout un programme.
Le timing est tout sauf anodin et l’Uefa se voit une fois de plus directement attaqué. L’instance n’a jamais tout fait parfaitement. Dernier exemple en date : sa refonte des Coupes d’Europe pour 2024/25 la saison prochaine va à l’encontre même de l’essence de la compétition. Son format ? Quelque part entre illisible et difficilement incompréhensible avec cette poule unique à 36 équipes avec huit matchs pour chacune, une qualification pour les huitièmes pour les huit premières, les huit autres billets étant réservés aux vainqueurs des barrages qui vont concerner les clubs classés de la 9e à la 24e place quand les huit derniers seront reversés en Ligue Europa.
Mais elle reste la garante des compétitions européennes et se doit de maintenir un semblant d’équilibre pour que le football ne ressemble pas au basket où la fédération internationale et l’Euroleague organisent chacune leur Coupe d’Europe. Et elle se doit de siffler la fin de la récréation. Parce qu’elle a tout à perdre dans cette histoire. Comme tous les fans qui attendent avec impatience le retour de la petite musique…