Magouilles autour du transfert d’Eden Hazard : une escroquerie déjouée de justesse !
Elle aurait fait pour victimes le Real, le club de Tubize et la banque allemande IBB autour de l’indemnité prévue par la Fifa pour la formation d’Eden quand il avait 12 et 13 ans.
Publié le 04-09-2020 à 06h30 - Mis à jour le 04-09-2020 à 12h14
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Une possible escroquerie de 600 000 euros, montée autour d’Eden Hazard, et qui aurait fait pour victimes le Real de Madrid, une banque allemande et l’AFC Tubize où Eden a fait ses débuts, a été déjouée. Eden Hazard n’a par contre pas été informé de la bataille d’avocats d’affaires qui s’est déroulée, cet été, entre Tubize, Madrid et Friedrichsafen où se trouve le siège de la banque Internationales Bankenhaus Bodensee. L’information est confirmée par le conseil du club amateur de Tubize, l’avocat spécialisé Guy San Bartolome.
L’affaire tourne autour des deux ans de formation d’Eden Hazard dans le club brabançon, et son transfert par Chelsea au Real pour la somme de 160 millions d’euros. Le montant a visiblement aiguisé les appétits de ressortissants coréens.
La Fifa prescrit qu’à chaque transfert, une indemnité dite de formation est due par le club acquéreur au(x) club(s) ayant participé à la formation du footballeur entre ses 12 ans et ses 23 ans accomplis. L’indemnité, fixée à 5 % du transfert, est à partager entre les divers clubs des tout débuts du sportif. C’est 0,25 %, par année, entre 12 et 15 ans accomplis ; et 0,50 %, par année, entre 16 et 23 ans.
Le petit Eden a 4 ans et demi quand il débarque, en 1995, au Royal Stade Brainois, qu’il quitte en 2003 : trop jeune pour valoir l’indemnité au club brainois qui a pourtant tant fait pendant huit saisons. La future star a maintenant 12 et 13 ans quand Tubize l’héberge, à partir de 2003, pendant deux saisons qui par contre comptent.
Quand Chelsea transfère Eden au Real pour 160 millions, Tubize sait qu’il recevra deux fois 0,25 %, soit tout de même 800 000 euros. Le club madrilène ne doit pas les payer en une fois, mais au prorata des versements à Chelsea. Le Real versant 40 millions en 2019, 56 millions en 2020 et les 64 millions restants en 2021, doit payer 200 000 euros à Tubize en 2019, 280 000 en 2020 et 320 000 en 2021.
La première tranche a été versée sans problème à Tubize. C’est après le premier versement que ce qui semble être une tentative de fraude aurait été commise, explique Me San Bartolome, à travers une société actionnée par des Coréens, dénommée AFC Tubize SA. Cette société se serait présentée auprès de la banque IBB comme détentrice de la créance de l’indemnité due par le Real sur la formation du jeune Eden Hazard. La banque allemande aurait acheté la créance et, de bonne foi, demandé au Real de lui verser les 280 000 euros et 320 000 euros dus en 2020 et 2021.
Le club de Tubize a dû faire face à la manœuvre. Et, pour ce, prouver aux avocats du Real la tentative de tromperie. Les règlements Fifa sont très clairs : l’indemnité est payable au club formateur, à celui qui détient le matricule, soit l’AFC Tubize ASBL, et pas à cette AFC Tubize SA.
Pour Me Guy San Bartolome, cette société aurait été créée par un actionnaire coréen dans le cadre apparemment d’un sponsoring.
En août, Me San Bartolome a envisagé un dépôt de plainte au pénal. Cela n’a finalement pas été nécessaire. L’immense Real de Madrid et le petit club de Tubize ont mis les choses au clair. La manœuvre, si manœuvre il y avait, a été déjouée. "Les Coréens sont rentrés chez eux et nous n’avons pas leurs explications."
Madrid vient juste de verser à Tubize la prime liée à la formation du jeune Eden Hazard. Me San Bartolome tient encore à souligner "la parfaite correction du Real", et à préciser qu’il "ne doute pas non plus de la bonne foi de la banque allemande" qui, dans l’affaire que nous révélons, apparaît comme la victime abusée.