Thierry Courtois détaille les raisons de la grande forme de son fils avant le Clasico : "Le départ de Navas au PSG a soulagé Thibaut"
Le papa du dernier rempart des Merengues assure que son fiston cherche constamment à améliorer tous les aspects de son jeu.
Publié le 24-10-2020 à 07h27 - Mis à jour le 24-10-2020 à 09h51
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Professionnalisme poussé à l’extrême, meilleure hygiène de vie, départ de Keylor Navas…
Avant le Clasico de ce samedi après-midi, Thierry Courtois, le père du dernier rempart des Madrilènes, détaille les raisons de la plénitude actuelle de son fils.
Quelles sont les raisons de la forme étincelante de Thibaut ?
"Déjà, il n’est pas arrivé au bon moment au Real. Il est arrivé après le Mondial, son transfert a un peu traîné, la saison avait déjà commencé, donc il était en retard dans sa préparation… Mais surtout : Keylor Navas était toujours là. Il venait de gagner trois Ligues des champions et il avait du crédit auprès des joueurs, des supporters. Thibaut a dû s’imposer et jouer des coudes. Il a dû attendre deux, trois matchs avant d’être titularisé. Cela n’a pas facilité son intégration. Une fois que la hiérarchie était claire, Keylor était toujours là et il y avait une compétition interne difficile à vivre, et aussi externe avec les journalistes qui prenaient plus partie pour Keylor. Une fois qu’il est parti au PSG, ça l’a soulagé."
Pourtant, à Chelsea, il avait déjà vécu ce genre de concurrence…
"Oui mais Petr Cech l’a toujours bien accueilli. C’est le premier qui est venu l’accueillir lors de son premier entraînement. Il lui a toujours donné des conseils, l’a aidé à s’intégrer. C’était un vrai collègue, sur qui il a toujours pu compter et on ne peut pas dire que ça a été le cas avec Keylor. Une fois qu’il est parti, ça a facilité les choses pour Thibaut."
Malgré des débuts compliqués, il est finalement parvenu à mettre tout le monde d’accord.
"Il a toujours eu une énorme force mentale. C’est l’une de ses grosses qualités. Il a toujours eu son franc-parler et ça n’a pas toujours plu. Quand il est parti de Chelsea, ça n’a pas fait plaisir aux supporters, qui s’en sont pris à Thibaut sur ses réseaux sociaux. Et quand ta nouvelle équipe ne tourne pas et que toi tu peux faire mieux, tu es toujours pris à partie. Il faut avoir une grosse carapace pour surmonter ça et ne pas s’écrouler. Il a fallu du temps pour que son image devienne meilleure et que les commentaires malsains ou malvenus cessent. Et ce sont ses prestations qui l’y ont aidé."
Comment a-t-il fait justement pour inverser les choses et atteindre un tel niveau depuis des mois ?
"Thibaut a changé son hygiène de vie. Il fait plus attention à lui et aux détails. Depuis la saison dernière, il a engagé un chef cuisinier pour mieux s’alimenter. Cela lui a fait perdre un peu plus de masse graisseuse et il est devenu encore plus affûté. Depuis le confinement, il s’est aussi attaché les services d’un coach personnel pour être physiquement au top et encore plus performant. C’est aussi très important pour lui de sentir que tout le club a confiance en lui. Du président jusqu’aux supporters, en passant par son coach, ses coéquipiers, les médias. Même s’il a une grande confiance en lui, le fait de sentir ça, ça le rend encore plus fort. Et à 28 ans, Thibaut arrive à un âge où il est en pleine maturité. Il se sent bien dans sa peau. Il a retrouvé Madrid, sa ville d’adoption, ses enfants donc il est vraiment serein. Tout ça lui permet de réaliser les prestations qu’il fait depuis un moment : jouer à un très haut niveau et surtout être très constant."
On dit aussi que c’est un bourreau de travail…
"Il est très compétiteur donc il ne se repose jamais sur ses lauriers. S’il ne travaille plus, il va régresser, donc Thibaut cherche constamment à améliorer tous les aspects de son jeu. Par exemple, il s’inspire et pratique d’autres sports comme le golf, le padel et le tennis pour s’améliorer et entretenir cet esprit de compétition. Le golf lui permet d’améliorer sa concentration et de développer ses qualités mentales. Au padel, vu que la balle va vite et rebondit dans tous les sens, il travaille ses réflexes, ses déplacements, son sens de l’anticipation, son positionnement."
S’inspire-t-il aussi des autres gardiens ?
"Oui, il observe et analyse constamment leurs performances et leurs techniques. Il prend exemple sur la manière de jouer des meilleurs gardiens. Il se sert aussi de Wyscout pour analyser le jeu de ses adversaires. Il regarde pratiquement tous leurs matchs, sait comment ils jouent, comment et qui marque… Mardi par exemple, il a regardé le match du Barça en Ligue des champions. Il n’attend pas que l’entraîneur des gardiens lui mâche tout le boulot. Il connaît tous les joueurs, leur manière de tirer… Et il a la chance d’avoir une excellente mémoire, donc il se souvient de tout. Il arrive à emmagasiner tout ce que les joueurs font et peut mieux anticiper ce qu’ils vont faire en match. Et puis, il se sert de ses erreurs pour progresser. Guy Martens, son premier entraîneur chez les pros à Genk, lui disait toujours : ‘L’expérience, c’est la somme de tes erreurs. ’"