À quel football s’attendre pour les Diables rouges ? Tedesco est un pragmatique qui s’adapte à son groupe
Le nouveau sélectionneur belge Domenico Tedesco devra trouver un équilibre entre football offensif et organisation défensive.
Publié le 01-02-2023 à 11h26
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Tout est une question de passé et d’éducation. Domenico Tedesco n’a pas grandi dans l’opulence. Il n’a jamais percé ballon aux pieds. Son ascension éclair, l’Allemand la doit uniquement à son talent et sa force de travail.
Son background a une influence sur son coaching. Après six années de philosophie Martinez, les Diables rouges vont vivre un tournant de leur histoire passant d’un coach qui a imposé son style sans en déroger à un coach dont la force est de s’adapter à son groupe. Les Diables rouges doivent aussi faire le deuil d’un système qui leur offrait des libertés presque hors normes pour une sélection à un jeune loup aux dents longues et aux méthodes radicalement modernes.
Il est adepte du coaching positif
Ne voyez pas pour autant en lui un tyran. Tedesco a pour lui sa jeunesse. Elle lui permet de créer du lien avec ses hommes. Il a d’ailleurs déclaré porter un grand intérêt à la psychologie et être un adepte du coaching positif préférant voir les solutions plutôt que les problèmes. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de terminer prématurément son aventure à Leipzig suite, entre autres, à une incompatibilité d’humeur avec le CEO du club Oliver Mintzlaff.
Tedesco doit encore se battre avec son image. À 37 ans, il a été propulsé très rapidement vers les sommets. Il lui a fallu redoubler de travail pour répondre à ses nombreux détracteurs, visiblement excédés par la montée en puissance de jeunes coachs sans grande carrière de joueur. “Ces 'laptop coaches' (NdlR : comprenez accros aux données et aux analyses qu’ils puisent dans les logiciels informatiques) apprennent 18 systèmes tactiques à des enfants sans savoir ce qu’est le football de haut niveau”, avait dit Mehmet Scholl, ancien international allemand, lors de l’arrivée de Tedesco à Schalke.
De la génération allemande de "laptop coaches" menée par Nagelsmann
Cette génération 2.0 a pour modèle l’ascension fulgurante de Julian Nagelsmann dont le profil se rapproche de celui du nouveau sélectionneur des Diables. C’est d’ailleurs pour revivre l’époque Nagelsmann que le Red Bull Leipzig a fait confiance à Tedesco. Les deux hommes ont pour eux une approche moderne du métier basé davantage sur les faits que sur le ressenti. Pour Tedesco, une analyse doit être appuyée par du concret, à savoir des chiffres.
Il est toutefois différent du coach du Bayern Munich. Moins rêveur, plus pragmatique. Il aime se baser sur ce qui a été fait, analyser son effectif, son état mental et les perspectives qu’il offre. S’il ne sent pas son équipe capable de jouer un pressing haut, il ne le fera pas.
À Schalke il a avant tout mis l’accent sur une défense solide et de la vitesse en reconversion. À Leipzig il a demandé à son équipe, taillée pour jouer haut, d’alterner entre un pressing très agressif et des (partie de) matchs joués avec le frein à main et un bloc médian solide. Il ne le sentait pas capable de garer le bus ni poster sa ligne défensive aussi haut que le faisait Nagelsmann.
Pragmatique situationnel, Tedesco est, en son for intérieur, un romantique du football. S’il pouvait composer son équipe à son image, il dominerait son adversaire en récupérant le ballon haut et en proposant un jeu en combinaisons.
Les Diables peuvent rejoindre ses idéaux même s’ils auront bien besoin de reposer les bases d’une organisation solide.