La chronique de Jonathan Lange : Hazard et Ancelotti n’ont plus les mots
Une chronique de Jonathan Lange.
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Publié le 17-03-2023 à 15h54 - Mis à jour le 17-03-2023 à 15h55
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Toute la Belgique du football suit cette situation en se demandant pourquoi. Comment. Avec un dépit amoureux en voyant son petit chouchou qui n’est plus qu’une ombre sur un banc après avoir illuminé durant des années les terrains de toute l’Europe.
L’idée n’est ici pas de refaire l’histoire d’Eden Hazard au Real Madrid, parce qu’à l’exception de l’intéressé, il est impossible d’avoir tous les tenants et les aboutissants de ce dossier. Et que blâmer quelqu’un qui est en mesure de réaliser son rêve de gamin serait profondément injuste. Même si, avec le temps qui passe, nous reviennent ces mots de John Bico, l’ancien agent du Diable, qui en avril 2021 avait lancé dans nos colonnes : “Eden, ce n’est pas un joueur pour le Real mais pour le Barça.”
Voilà pour le passé. Le présent n’est pas reluisant. Le futur inquiétant. Forcément. Fatalement. Dans l’interview accordée à la RTBF, la manière avec laquelle Hazard a dépeint sa relation avec Carlo Ancelotti interpelle : “Il y a du respect entre nous. Mais je ne vais pas dire qu’on se parle, parce qu’on ne se parle pas. Mais il y aura toujours du respect.” Le Brainois connaît trop bien l’histoire du jeu pour l’insulter. Reste que cet aveu étonne. Détonne. Interpelle un peu aussi. Et l’absence de dialogue confirmée par l’Italien en dit finalement beaucoup plus que les mots qu’ils auraient pu échanger, surtout vu la réputation du technicien qui a construit sa carrière sur sa bonhomie et son management, vanté par tous ses anciens protégés conquis par son sens du dialogue.
Parce que dans un vestiaire, que ce soit au Real ou en P4, les joueurs qui ont le plus besoin de discuter sont ceux qui ne jouent peu ou plus, une sorte de vérité qui traverse les niveaux. Hazard, lui, ne joue pas. Ne parle donc pas à son coach. L’un ne va pas sans l’autre dans son cas : Ancelotti n’échange pas avec lui parce qu’il ne compte plus sur lui. Et Hazard a conscience de cette situation puisqu’il ne s’en émeut même pas. Une question d’expérience et de personnalité. Reste que cette vérité demeure difficile à entendre pour toute la Belgique du football. Qui n’a plus vraiment les mots pour la qualifier. Pas plus qu’Hazard et Ancelotti ne les ont.
