La chronique de Christophe Franken : Tedesco ne prendra pas le chemin de Wilmots
Le monde politique n’est clairement pas fait pour le nouveau sélectionneur des Diables.
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Publié le 19-03-2023 à 09h17 - Mis à jour le 19-03-2023 à 12h17
Le chemin qui mène du football à la politique devient une autoroute quand les élections approchent. Ce n’est pas Marc Wilmots qui dira le contraire. Mais on ne retrouvera jamais Domenico Tedesco sur une liste. Ni en Belgique ni en Allemagne. La politique, ce n’est pas fait pour lui. Sa première sélection, divulguée vendredi à Tubize, l’a bien montré.
Même si les Brugeois ont tout fait pour donner raison à Tedesco samedi après-midi à Courtrai, on pensait qu’il y aurait au moins un Blauw en Zwart dans la sélection. Parce que c’était devenu une habitude qui faisait plaisir à Bart Verhaeghe, président du Club et décideur très (tout ?) puissant du football belge. Il a choisi Tedesco pour l’équipe nationale et un retour d’ascenseur n’avait rien d’inimaginable dans un monde d’entre-soi comme le football professionnel. Mais Simon Mignolet ne veut plus venir et Hans Vanaken restera chez lui à Knokke pendant la trêve internationale.
Tedesco a juste choisi les profils qui lui plaisaient, selon le système qu’il va mettre en place. En doublant à peu près les postes et sans partir dans une liste “École des fans” à la Roberto Martinez où on pouvait parfois retrouver 30 à 35 joueurs, histoire de froisser le moins de monde possible. Personne n’aurait tiqué si Tedesco avait repris deux ou trois joueurs de plus. Ce qui lui aurait permis d’insérer au moins un Genkois. Mais il n’a pas trouvé ça nécessaire.
Genk n’a pas témoigné d’un grand respect pour le sélectionneur
Dans le Limbourg, on ne l’a toujours pas digéré. Après la sortie virulente du directeur sportif Dimitri De Condé, le service communication, téléguidé par les dirigeants, a pondu une vidéo compilant les meilleurs moments de Bryan Heynen et Mike Trésor. Avec le message “Hi Tedesco, meet Bryan and Mike” qui ne témoigne pas d’un immense respect dans sa formulation. Et qui démontre une certaine nervosité à Genk où on reste sur une inquiétante série de 6/18 en Pro League. Depuis le départ de Paul Onuachu, le Racing n’a gagné que deux matchs sur huit. Mais ça, c’est une autre histoire.
Tedesco aurait aussi pu faire un peu de politique en mettant en valeur la Pro League qui vit sa plus grande saison européenne depuis la création du ranking UEFA. Il a découvert notre championnat à forte dose ces dernières semaines pour ne reprendre, finalement, que deux joueurs. Deux joueurs d’Anderlecht, le club qui pourrait terminer au-delà du top 8 pour la première fois depuis l’après-guerre.
Le signal n’est pas très positif pour tous les footballeurs de notre championnat, mais le sélectionneur s’en moque. Il a juste pris les 20 joueurs de champ qui lui convenaient le mieux à l’instant T. Sans chercher à faire plaisir. Et sans devoir tenir compte d’une seconde casquette de directeur technique comme son prédécesseur, celle où on est obligé de penser au football belge à plus long terme. S’ils bavardent ensemble un jour, Wilmots pourra confirmer à Tedesco que le milieu politique, où il ne s’était pas éternisé après plusieurs déceptions, n’est clairement pas fait pour lui. Le public veut juste des victoires, pas des promesses.