La chronique de Miguel Tasso : où se cache l’esprit de révolte d’Eden Hazard ?
Notre chronique dominicale est consacrée à la situation de l’ex-Diable rouge.
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Publié le 19-03-2023 à 13h38
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Eden Hazard a-t-il toujours en lui les gênes du champion désireux de repousser sans cesse ses limites ? On peut se poser la question à la lumière de l’interview qu’il accordée à la RTBF. Tout au long de cet entretien avec Vincent Langendries, l’ancien Diable Rouge laisse, en effet, filtrer une forme de résignation par rapport à sa situation d’éternel remplaçant au Real Madrid. Certes, il espère sortir de l’impasse. Certes, il ambitionne timidement de retrouver un bon niveau. Mais on ne sent pas, dans ses propos, le moindre esprit de révolte, un peu comme si, quelque part, il s’accommodait de sa situation.
Récemment, confronté à une situation analogue à Manchester United, Cristiano Ronaldo avait hurlé sur tous les toits sa frustration et avait claqué la porte de Old Trafford avec pertes et fracas. Ce n’est pas le genre d’Eden de frapper du poing sur la table et de déterrer ainsi la hache de guerre. Mais lorsqu’il dit que, tout compte fait, il est disposé à rester encore un an au Real, on peut objectivement se demander s’il n’est pas proche d’une forme de capitulation.
De son propre aveu, Hazard se sent bien sous le soleil de Madrid. Sa famille y est heureuse, son salaire de deux millions d’euros tombe tous les mois sur son compte et il s’entend très bien avec ses coéquipiers qui apprécient sa bonne humeur et sa convivialité. Avec une vie si agréable, dans le club de ses rêves, on peut comprendre qu’il souhaite aller au bout de son contrat.
Sauf qu’on parle, ici, d’un des meilleurs joueurs du monde. D’une référence. D’une légende. Et que, d’un strict point de vue sportif, cette démission virtuelle n’est pas acceptable à son âge. Par définition, le champion est encore plus grand dans la défaite que dans la victoire et se bat encore davantage dans les moments difficiles. Cela ne semble pas le cas du joueur belge.
Nos confrères espagnols de la Cadena Cope viennent de révéler que les derniers “datas” de performances récoltés lors des entraînements de Hazard étaient très inférieurs à la moyenne, un peu comme s’il avait jeté l’éponge. Comment s’étonner, dans ce contexte, qu’il soit devenu le remplaçant des remplaçants et qu’il ne s’échauffe même plus lors des matches.
Ce dimanche, au Camp Nou, il sera à nouveau un simple spectateur du Clasico. Depuis son arrivée au Real, il n’a pas affronté une seule fois le Barça en match officiel. Pas une minute de jeu en dix matches ! Et il ne faut pas savoir lire dans les lignes des mains de Carlo Ancelotti – avec qui le dialogue est mis sur pause – pour deviner que la situation ne changera pas de sitôt.
Bref, on est dans une impasse avec, en toile de fond, un cercle vicieux parfait. On ne pas lui intenter de procès. On se dit juste que 32 ans, c’est un peu jeune pour embrasser une vie de semi-retraité.