Mars 2016. Londres. Gare de Saint-Pancras. Tony Cascarino s’anime. Argumente. Et l’ancien attaquant irlandais (88 sélections, 19 buts de 1985 et 1999) tire cette conclusion : "La Belgique me rappelle les Pays-Bas de 1974, qui avaient une équipe extraordinaire. Ou le Brésil de 1982. J’ai peur qu’à la fin du tournoi les gens se disent : ‘Quelle équipe formidable, mais elle a été sortie en quarts de finale .’ La Belgique sera-t-elle cette superbe équipe qui ne gagnera rien ?"
L’interrogation est devenue une prémonition. Et cette rencontre Irlande - Belgique l’occasion idéale d’une nouvelle discussion avec celui qui est toujours l’un des consultants les plus écoutés du Royaume, lui qui officie pour The Times et les radios talkSport et TodayFM. Un entretien sans concession. Mais avec un peu d’amour aussi. Démonstration.
Tony, six ans après, force est de constater que vous aviez raison, les Diables n’ont toujours rien gagné…
"(Rires) C’est une génération gâchée. Parce que vous avez tellement de bons joueurs. Collectivement, je dois dire que l’une des plus belles performances que j’ai vues, c’est votre victoire contre le Brésil en 2018. C’était juste fabuleux. Regarder Eden Hazard courir sur le terrain, être le meilleur joueur sur le terrain ce soir-là… Malheureusement, parfois, vous avez le luxe d’avoir trop de très bons joueurs. Techniquement, De Bruyne, Hazard, Witsel et les autres sont incroyables. Mais j’ai toujours pensé qu’ils ont manqué de ce côté sale des très grandes équipes. Pas dans le sens de donner des coups pour rien, mais simplement d’être prêt à aller au combat partout sur le terrain. La Belgique l’a fait parfois, mais pas assez souvent. Ils ne peuvent pas gagner moche. Et c’est vraiment étrange. Lukaku, physiquement, est costaud. Vous avez Batshuayi, Benteke, des attaquants avec du répondant physiquement."