Comment Ruud Vormer a métamorphosé Zulte Waregem : “Il nous transmet sa rage de vaincre”
Ruud Vormer retrouve déjà le Club Bruges avec le Essevee, où il est la pierre angulaire de l’opération maintien.
Publié le 28-01-2023 à 18h06
On peut l’écrire sans prendre trop de risques : il va être applaudi par les deux publics, ce dimanche. Il, c’est évidemment Ruud Vormer. À 34 ans, l’ancien capitaine du Club Bruges s’apprête à retrouver ses anciennes couleurs au stade Arc-en-ciel, sous le maillot du Essevee. Moins de quinze jours après avoir reçu un vibrant hommage par tout le stade Jan Breydel face à Anderlecht. Preuve qu’en football, tout va très vite.
Si le Soulier d’or 2017 a confié que le Club resterait, à jamais, “le club de sa vie”, on peut lui faire confiance pour ne faire aucun cadeau à ses anciens équipiers. Et ce, même si ces derniers restent sur une improbable série de huit matchs sans gagner en Pro League. Une éternité pour les champions en titre, où la griffe de Scott Parker tarde à être perçue.
Une seule défaite, à Genk, depuis que Vormer est là
La griffe Ruud Vormer est, par contre, déjà bien visible à Zulte Waregem. Avant l’arrivée du médian néerlandais (et celle de Christian Brüls), les Flandriens restaient sur cinq matchs sans gagner. Depuis que Vormer est là, les hommes de Mbaye Leye ont déjà gagné deux fois et n’ont perdu qu’un seul match, sans démériter, à Genk. La métamorphose est évidente.
Pourtant, on ne trahit aucun secret en disant que le coach du Essevee était réticent à l’idée de voir l’ancien international oranje débarquer. “Il est habitué au football dominant et nous n’avons que 30 % de possession de balle”, avait notamment précisé le T1 mi-décembre. Mais comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, Leye a finalement admis que Vormer était un renfort de choix. Qui a rapidement effacé l’autre inquiétude du Sénégalais : le manque de rythme. “Ruud est un vrai professionnel. Sa modestie l’honore particulièrement. Quand vous l’entendez parler à ses équipiers, cela vaut le coup. Il a, par exemple, été impressionné par la technique de coup de pied arrêté de certains de nos joueurs. Il a encouragé quelqu’un comme Rommens à tirer les coups francs, comme ce fut le cas à Malines.” Où le Belge de 28 ans a inscrit le premier but du match d’une splendide frappe, après cinq minutes de jeu. Et qui a été le premier à le congratuler ? Vormer.
"Il parle tout le temps et nous donne de la confiance."
Le jeune et talentueux Alieu Fadera (21 ans) résume bien l’impact de l’ancien Brugeois depuis son arrivée à Zulte Waregem. “Il parle tout le temps et il donne toujours de bons conseils. Et on l’écoute. Grâce à lui, on joue mieux au football en tant qu’équipe, explique celui qui a été décisif à deux reprises à Anderlecht (un but et un assist). Sur et en dehors du terrain, il nous aide constamment. Il transmet sa rage de vaincre et donne de la confiance. Il est convaincu que nous avons tous quelque chose à donner. Et parfois, vous avez juste besoin de ce genre de coup de pouce pour augmenter votre niveau de performance.”
Les vieux pour se sauver
En partageant sa grinta, Vormer fait exactement ce qu’on attendait de lui. “On a désormais un leader dans chaque ligne”, explique Rommens, heureux de voir que le Néerlandais a pris les clés de l’entrejeu, dont il est devenu le patron. Avec Bossut (37 ans), Derijck (35 ans), Vormer et Brüls (34 ans), Zulte Waregem peut compter sur une colonne vertébrale qui a de la bouteille. Avec Vossen (33 ans) et Ramirez (30 ans), le Essevee compte six trentenaires dans son noyau, qui totalise 2 227 apparitions (!) en Pro League. Lors de la victoire face au RSCA, Leye, le troisième plus jeune coach de D1A, a d’ailleurs aligné le onze le plus âgé de la saison en cours (29,8 ans de moyenne). Et il a gagné (2-3).
Avec cet apport important d’expérience, Zulte Waregem a choisi de faire de son objectif à court terme, le maintien, sa priorité. À tel point que le club flandrien fait désormais figure de favori pour terminer la phase classique en dehors de la zone rouge, au sein des équipes de bas de tableau. Si tel est le cas, le contrat de Vormer sera d’ailleurs automatiquement prolongé de deux ans. Et le médian sera encore plus applaudi qu’il ne l’est pour le moment.