Fredberg, un CEO tout terrain: "Ce qu'il réalise actuellement est incroyable"
Jesper Fredberg a un gros pouvoir à Anderlecht où il est impliqué en coulisses et sur la pelouse.
Publié le 28-01-2023 à 07h22
En le nommant CEO Sports, Wouter Vandenhaute a donné carte blanche à Jesper Fredberg. Les anciennes têtes pensantes sont tombées. Il est désormais le seul maître à bord. Une tâche que le Danois remplit avec joie et avec une énorme force de travail.
Brian Riemer, le coach d’Anderlecht décrit son supérieur en stakhanoviste. ” Ce que Fredberg réalise actuellement est incroyable, il bosse jour et nuit. Je pense que mardi soir, on arrivera à avoir fait les transferts entrants et sortants que nous voulons. Nous sommes toujours en contact et je peux vous dire qu’il ne dort pas beaucoup. La quantité de travail est là et il la gère très bien.”
L’attitude de Fredberg étonne. Positivement. On le sent investi d’une mission. Chose qu’il aime également rappeler dans ses différents speechs. Devant les joueurs, les employés du club ou encore les supporters. Le Danois arrivé de Viborg il y a peu est au four et au moulin. Rester enfermé dans son bureau, ordinateur devant les yeux et airpods dans les oreilles, très peu pour lui. Il aime la sensation de la pelouse et l’odeur du vestiaire. Il a même joué les taxis pour amener sa première recrue, Anders Dreyer, de l’aéroport à Neerpede.
Le nouvel épisode du documentaire Mauve, diffusé vendredi soir en Flandre, aide à lever un coin du voile sur sa personnalité et son omniprésence au club.
Il a défini toute la philosophie de jeu
L’arrivée de Jesper Fredberg a été l’équivalent d’un ouragan à Anderlecht. Il a raidement balayé de vieilles habitudes pour en placer de nouvelles. Plus modernes et efficaces à son sens. Un changement interne nécessaire pour beaucoup au Sporting.
L’un de ses premiers chantiers a été de redéfinir le football d’Anderlecht. “Le club décide de la manière de jouer, pas le coach”, avait-il lancé en conférence de presse. Il l’a confirmé en stage. Fredberg s’est chargé de présenter aux joueurs comment Anderlecht devait jouer au football. “Nous évoluerons désormais en 4-3-3", a-t-il lancé devant un écran illustrant le système de jeu et un Riemer attentif.
La cellule scouting a poussé un “ouf” de soulagement après être passée par un 4-3-3, un 4-4-2 puis un 3-5-2 en l’espace de quelques saisons. Riemer, lui, voulait évoluer de la sorte, d’où sa présence au club.
Il est dans le vestiaire et sur le terrain
Fredberg a fêté la victoire à Seraing. Pas dans une loge mais avec les joueurs, sur le terrain ou ce qu’il en restait. Il l’avait déjà fait à Bruges où il est venu discuter avec certains membres du groupe à chaud sur la pelouse du Jan Breydel.
Il quitte d’ailleurs souvent la tribune d’honneur avant la fin de partie afin de vivre la fin de match au plus près de l’action. Il descend ainsi plus rapidement dans le vestiaire d’où il écoute Brian Riemer donner ses consignes. Aussi bien avant le match qu’après ou à la pause.
À Seraing, il était carrément sur le terrain durant l’échauffement. Mais uniquement pour inspecter l’état de la pelouse, nous glisse-t-on. “Les gens étaient choqués de le voir là, explique Riemer, surpris. Moi cela ne me pose aucun problème. Nous faisons beaucoup de choses ensemble et avec les autres membres du club. Nous allons dans la même direction. Nous prenons des décisions liées à nos rôles mais à la fin de la journée, au plus nombreux nous sommes à partager nos connaissances, au mieux. Nous dialoguons sans cesse.”
Il est en contact avec Riemer durant le match
Cette conversation se poursuit de manière indirecte durant les matchs. Jesper Fredberg ne quitte jamais son oreillette durant les rencontres (voir photo). Il l’utilise pour communiquer avec Roel Clément, un des adjoints de Brian Riemer.
"De la tribune, il a une autre vision que moi qui suis à hauteur du terrain."
”Jesper ne me parle pas directement mais on profite de sa vision en hauteur pour avoir un autre regard sur le match, explique Riemer. Je suis au cœur de l’action mais ma vision est limitée. Parfois, il ne fait qu’un seul commentaire sur une mi-temps mais cela m’offre une information supplémentaire que je n’avais peut-être pas perçue. Je crois très fort en une collaboration de tous les instants.” L’analyste vidéo communique, lui, avec le T2 Robin Veldman pour ajouter un regard d’encore plus haut.
Cette implication en match peut surprendre. Herman Van Holsbeeck ne s’adonnait pas à ce genre de pratiques. Peter Verbeke passait parfois dans le vestiaire mais sans être en contact avec le coach durant le match. C’est pourtant monnaie courante ailleurs. En Bundesliga, par exemple, le directeur sportif est assis sur le banc aux côtés du coach. Fredberg est de ce genre-là.