Grâce à Dreyer et Slimani, Anderlecht est sur la bonne voie
Les deux recrues du RSCA ont eu un effet immédiat sur leur équipe.
Publié le 21-02-2023 à 15h30
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Le mercato d’Anderlecht est plus réussi que prévu. C’est le bilan qu’on peut tirer trois semaines après la clôture du marché hivernal. Les deux recrues sont des plus-values.
À commencer par le plus surprenant : Islam Slimani. L’armoire à glace algérienne (1,88m ; 80 kilos) n’a pas des statistiques incroyables avec un (beau) but, mais apporte dans d’autres secteurs du jeu. Sa puissance physique lui permet de s’imposer dans les duels et dans les airs.
Anderlecht centre plus depuis qu’il est là, sans pour autant baser tout son jeu sur le format de son numéro 13. Il a une autre utilité : faire mieux jouer les autres.

Dreyer ose tout
Et notamment Anders Dreyer, libéré depuis la signature de Slimani. Le Danois a commencé avec le frein à main avant de changer de visage depuis quelques matchs. Les nombreuses passes qu’il envoyait dans le rectangle trouvent enfin preneur.
Et la vista de l'international (deux sélections) peut enfin amener la productivité attendue. Sur les six derniers matchs – lors desquels le Sporting n’a perdu qu’une fois – il a donné 14 passes clés. Selon l’organisme de statistiques Wyscout, il aurait dû donner deux assists et non un seul.
Dreyer ose. Même dans la pire position, il frappe. Une qualité dans une équipe qui, selon son propre entraîneur, ne tentait pas assez sa chance au but. En cinq matchs (dont un de 120 minutes), ils avaient frappé 57 fois au but. Sur les six derniers, les Mauves totalisent 85 tirs. Dont 19 pour le seul Dreyer.
Cette envie de prendre davantage sa chance a un impact sur les essais de l’équipe. Le pourcentage de tentatives cadrées est passé de 38 à 27 %.
Murillo libre grâce à Sardella et Dreyer
Lors du stage de novembre en Crète, Jesper Fredberg a sorti son plus beau Powerpoint. La slide la plus importante ? Le nouveau schéma de jeu. Un 4-3-3 avec deux soutiens d’attaque évoluant sur leur mauvais pied. Un dernier paramètre crucial aux yeux du CEO sports.
Dreyer était son absolue priorité. Pour son prix plancher, mais aussi parce qu’il est gaucher. Dans la philosophie prônée actuellement par Riemer et Fredberg, Dreyer agit davantage comme un numéro 10 excentré qu’en joueur de couloir.
Sa carte de déplacement illustre parfaitement sa liberté. Il vient dès que possible créer le surnombre dans l’axe après avoir commencé son action collé à la ligne.

En ouvrant ainsi le flanc, il laisse de l’espace à Amir Murillo. Et plus précisément aux qualités offensives du Panaméen. Les déplacements commencent à être bien rodés. Quand il voit Dreyer piquer vers l’axe, il dédouble pour venir créer le surnombre et se poster à la hauteur de l’ailier gauche (Raman sur la photo du match à Courtrai).
L’arrêt sur image illustre comment le déplacement intérieur de Dreyer permet de faire créer une ligne de cinq, voire six, joueurs offensifs dans ce cas-ci (Verschaeren étant venu de la deuxième ligne) dans le rectangle adverse.

Ils offrent des solutions de centre à Murillo qui en balançait un par match au début sous Riemer contre quatre par match lors de la bonne série actuelle des Mauves.
Ce schéma de jeu répété régulièrement par Anderlecht ne serait pas possible sans une adaptation défensive. Depuis que Killian Sardella est titularisé au back gauche, Riemer lui demande de former une ligne de trois défenseurs avec Zeno Debast et Jan Vertonghen afin de compenser en perte de balle les montées de Murillo.
Verschaeren joue plus haut
Yari Verschaeren est aussi transformé par l’arrivée de renforts. Brian Riemer adore le numéro 10 et le fait évoluer à son meilleur poste. Il lui demande souvent d’être “plus haut sur le terrain” comme il l’a expliqué face à Saint-Trond.
Le changement entre les débuts sous Riemer et lors des derniers matchs est flagrant. Verschaeren gagnait deux fois moins de duels dans son tiers le plus défensif, mais en gagne largement plus dans le dernier tiers adverse. Toutes ses statistiques sont en hausse : plus de centres, plus de dribbles réussis. Le numéro 10 est à l’image de son équipe : en évolution offensive progressive.