L’inattendu comeback des backs à Anderlecht : Sardella et N’Diaye ont même surpris Fredberg
Ils sont arrières latéraux, ils ont le même âge, à 47 jours près, et ils vivent le même très bon début de saison. Killian Sardella et Moussa N’Diaye ont pris leur envol sur les ailes anderlechtoises. Pour de bon, malgré le recrutement de concurrents ?
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/501197bb-3e7a-4f30-b074-0f6e96b63332.png)
- Publié le 29-08-2023 à 19h12
:focal(1093.5x674.5:1103.5x664.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/V7P4Q53F6NHRHMLMFRAZJMJNRU.jpg)
Flashback le 20 avril dernier. Killian Sardella et Moussa N’Diaye (21 ans tous les deux) se voient déjà en demi-finale de Coupe d’Europe, comme tous les Anderlechtois. Mais à Alkmaar, le rêve de sauver la saison s’effondre lors de la manche retour après le succès 2-0 de l’aller.
À gauche, N’Diaye vit un cauchemar. L’espace qu’il laisse dans son dos se transforme en carré VIP où les attaquants néerlandais viennent s’amuser.
À droite, Sardella vit ça du banc avant de relayer un Amir Murillo catastrophique à l’heure de jeu. Son entrée est réussie (avec 6,5/10, il obtient la deuxième meilleure note dans nos colonnes) mais il frappe très mal son tir au but et l’AZ valide sa qualification juste derrière.
Parmi les nombreuses conclusions que Jesper Fredberg tire ce jour-là, il sait qu’il va devoir acheter un nouveau back gauche et un nouveau back droit dans le grand puzzle du mercato d’été. Mais quatre mois plus tard, Sardella et N’Diaye sont toujours là, plus que jamais accrochés au onze de base.
Sardella, enfin libéré après les sifflets
Qui l'aurait cru quand la recrue Louis Patris a brillé contre l’Ajax lors du dernier match de préparation, laissant entrevoir une complicité prometteuse avec Kasper Dolberg ? Pas grand monde. Peut-être même pas Sardella lui-même.
Pour ce mercato d’été, le jeune défenseur avait pris un nouvel agent. Ce qui est en général un signal clair de départ. Il estimait que son avenir devait s’écrire ailleurs.
Son histoire compliquée avec les supporters anderlechtois était l’une des raisons. Contrairement à d’autres gamins made in Neerpede, il n’a pas pu compter sur la mansuétude du public quand ça allait moins bien. Il fut même le seul jeune du cru à être sifflé.
À la décharge des fans, Sardella n’avait pas souvent réussi à marquer des points en quatre années chez les A. Son potentiel posait question, même après avoir franchi les 50 matchs pros la saison passée. À droite, à gauche, parfois dans l’axe. Il ressemblait à un bouche-trou sans trop d’avenir.
C’était oublié ses années de formation où il rayonnait dans la défense, avec une qualité technique au-dessus de la moyenne. Au fil de la dernière saison, un déclic s’est produit dans la tête de Sardella. L’envie de prouver ses qualités, jusqu’en interne où les doutes étaient nés aussi, a pris le dessus sur la peur de mal faire.
En se libérant mentalement, il a montré qu’il avait les qualités d’un back moderne. Un back qui peut encore dépanner sur son mauvais pied ou dans l’axe malgré sa taille modeste (1,77 m).
Sous contrat jusqu’en 2025, Sardella devient, l’air de rien, une valeur sûre de l’effectif. Et une valeur tout court vu la rareté des profils prometteurs à sa position, même si un départ cet été n’est plus d’actualité. Patris va devoir se montrer patient.
N’Diaye, un prêt pour ne pas l’effrayer
Si le back droit Sardella a offert un assist remarquable à Francis Amuzu dimanche pour offrir la victoire contre Charleroi, le back gauche N’Diaye fait encore mieux en termes de stats offensives : une passe décisive contre l’Antwerp et un but à Saint-Trond. Pour deux victoires 1-0. Le Sénégalais a déjà rapporté pas mal de points cette saison.
Contrairement à Sardella, son potentiel n’a jamais posé question en interne. On se demande plutôt où sont ses limites, avec des qualités techniques et physiques très prometteuses.
Ce qu’il lui manque, ce sont les bases défensives. Le match retour à l’AZ avait montré toutes ses lacunes tactiques. Et ce n’était pas l’unique exemple, loin de là. En exagérant à peine, N’Diaye est capable d’enchaîner un mouvement de classe internationale avec un placement de U11.
Cela n’a pas échappé à Fredberg qui a été placé devant un dilemme cet été : trouver un back gauche plus sûr pour stabiliser la défense ou miser à fond sur ce diamant brut ? Il a répondu par un compromis : le prêt sec de Ludwig Augustinsson pour une seule saison.
Le Suédois apporte de la concurrence à N’Diaye mais sans l’effrayer ou, pire, le chasser (contrat jusqu’en 2025). Le but est de faire sortir le Sénégalais de cette saison en joueur plus abouti. Beaucoup pensaient que ce serait dans l’ombre du joueur venu du FC Séville, en étudiant l’expérience de l’international, mais rien n’est encore acté. Comme Sardella, il ne compte pas lâcher sa place dans le onze.