Wasinski s’épanouit à Courtrai : “Mazzù m’a demandé si j’allais vraiment recevoir plus de temps de jeu là-bas”
S’il ne pourra pas évoluer face à ses anciennes couleurs, Martin Wasinski a déjà réussi son prêt en Flandre occidentale.
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Publié le 01-03-2023 à 08h29 - Mis à jour le 01-03-2023 à 09h57
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Ce n’est une surprise pour quiconque l’a vu jouer depuis ses débuts en Pro League il y a un an. À Courtrai, Martin Wasinski est devenu un indiscutable en quelques matchs. Ce n’était pas pourtant pas gagné d’avance face à une concurrence énorme dans ce secteur de jeu et un entraîneur, Bernd Storck, réputé pour sa rigueur.
”Le club me voulait vraiment donc je savais que je recevrais ma chance”, commente-t-il dans la salle de presse exiguë du stade des Éperons d’or. Comme sur le terrain, sa maturité saute aux yeux. Et s’il ne jouera pas ce samedi face à ses anciennes couleurs comme cela a été convenu dans les négociations, le Doncellois profite de ce Courtrai-Charleroi pour revenir sur ces dernières semaines qui constituent un réel virage dans sa jeune carrière.
Martin, c’est la première fois que vous déménagez dans une région que vous ne connaissez absolument pas.
”Quitter ma famille à 14 ans pour loger à l’internat de Charleroi représentait un premier vrai changement. J’ai mis trois mois à m’y habituer. L’an dernier, la colocation avec Matteo Chiacig dans un appartement constituait un autre tournant. Et là, c’est une nouvelle étape. La ville est top. J’ai mon appartement dans le centre et je peux compter sur Massimo Bruno pour me guider. Il est comme un grand frère pour moi.”
“Quand je marque à Sclessin, je ne sais même plus ce qui se passe. Je vis une sorte de trou noir.”
Les bonnes émotions sont arrivées rapidement. Comment vous êtes vous senti après ce but au Standard ?
”Quand je marque, je ne sais même plus ce qui se passe. Je vis une sorte de trou noir. C’était dingue, car toute ma famille était présente au stade. Je viens de la région de Liège et puis, quand tu es prêté par Charleroi, c’est quelque chose de marquer chez le rival (sourires).”
Vous avez déjà vécu des moments marquants lors de vos 31 premiers matchs de division 1. Qu’est ce qui a été le plus symbolique à part cette réalisation à Sclessin ?
”Mon premier match forcément à Zulte l’an dernier. J’avais un peu de stress mais, dès que l’arbitre a sifflé le coup d’envoi, ce sentiment a disparu. C’est vrai, j’avais 17 ans mais pour moi, l’âge n’a pas d’importance. Que tu aies 36, 18 ou 16 ans, ce qui compte, c’est que tu sois bon.”
Dès votre deuxième rencontre de Pro League, vous aviez délivré un assist.
”Je m’en souviens bien. C’est mon souvenir préféré avec le but au Standard. C’était face au Beerschot en plein été. Les supporters étaient chauds. Ryo me fait la passe et je donne la passe décisive pour Shamar devant la T4 remplie. Il y a aussi le déplacement à Gand l’an dernier qui m’a marqué. J’ai encadré le maillot de ce match dans ma chambre. Il y a encore la terre de la pelouse de Gand dessus. On avait gagné en infériorité numérique. Je devais tenir Tissoudali et Depoitre.”
On imagine que le quotidien change réellement quand l’on devient footballeur pro.
”C’est clair mais tout peut aller très vite aussi bien positivement que négativement. Ce qui est cool, c’est d’être dans le jeu FIFA. J’étais fou devant ma PlayStation la première fois que je m’y suis vu. Bon, ils pourraient m’améliorer quelques statistiques (rires).”
“J'étais fou devant ma PlayStation quand je me suis vu dans FIFA.”
On a mal compris qu’Edward Still vous relègue subitement sur le banc après des débuts aussi réussis. Vous aussi ?
”Bien sûr que c’est frustrant, mais c’est la décision du coach. Je me disais qu’un jour, j’obtiendrai ma chance et que si ça n’était pas à Charleroi, ce serait ailleurs.”
Était-ce vraiment pour vous focaliser sur vos obligations scolaires que le technicien vous a sorti de l’équipe ?
”On avait un pacte avec la direction. Je devais réussir mon année. Tout le monde a fait en sorte que je sois placé dans les meilleures conditions notamment mon école, Vauban, avec un programme adapté aux séances d’entraînement.”
Ça doit être un soulagement d’être débarrassé de cette contrainte.
”Je sens la différence. L’an dernier, j’étais obligé de manger vite après l’entraînement pour ne pas arriver en retard à l’école l’après-midi. Mes yeux se plissaient en cours. Il fallait se concentrer pendant 3 heures et encore réaliser mes devoirs quand je rentrais. Parfois, je m’endormais en cours (rires), mais j’ai réussi mon année !”
“Parfois, mes yeux se plissaient en cours.”
Malgré cela, vous n’aviez pas plus joué sous Still et quand Mazzù est arrivé, vous avez senti que l’on ne vous ferait pas confiance ?
”Je ne bougeais pas du banc, on n’avait pas beaucoup de points et je savais que Stefan (Knezevic) et Jules (Van Cleemput) allaient revenir de blessure. J’ai demandé à mon agent de trouver une solution, mais il fallait que Mehdi soit d’accord. Je le remercie d’ailleurs d’avoir accepté l’offre de Courtrai.”
La transaction s’est vite réalisée ?
”Je savais qu’il y avait un intérêt des Kerels, mais tout est allé très vite. Le vendredi, je suis parti de chez ma mère et je suis allé à Charleroi pour parler avec Felice. Il m’a aussi donné son accord tout en me demandant si j’allais vraiment recevoir plus de temps de jeu là-bas. Il a aussi été honnête sur ma situation si je restais. C’est une bonne personne humainement. Ensuite, je me suis rendu dans l’après-midi à Courtrai. Le lendemain, je participais à mon premier entraînement et 24 heures plus tard, je disputais mes premières minutes.”
Paradoxalement, vous étiez en concurrence à Charleroi avec Mehdi Boukamir, avec qui vous avez réalisé toute votre formation.
”Je ne ressens pas de concurrence avec lui. C’est l’un de mes meilleurs amis. Entre nous, il n’y a pas de jalousie. Je suis heureux pour lui quand il joue.”
L’étranger ne vous a pas tenté à l’image de Noah Mbamba, votre autre ami ?
”Je veux d’abord m’imposer en Belgique sans brûler les étapes. On verra bien ce que l’avenir me réserve.”
Et maintenant, objectif Diablotins pour Martin Wasinski
Cadre de l’équipe nationale U19, le jeune défenseur central peut prétendre à franchir une marche au vu de ses prestations.
S’il a voulu obtenir davantage de temps de jeu pour poursuivre sa progression, Martin Wasinski souhaitait également “rester visible” pour l’équipe nationale. “Fin mars, il y a les qualifications pour l’Euro. J’adore me rendre en équipe nationale. C’est top. Tu te retrouves avec des gens de ton âge. En plus, on déploie un football de bonne qualité.”
C’est à partir des U16 que le joueur, qui fêtera ses 19 ans le 7 avril prochain, a goûté aux joies de représenter son pays. “J’étais à l’internat. J’ai reçu une convocation pour me rendre à un tournoi organisé au Paraguay. Il faisait 35 degrés. C’était très dur, mais j’étais hyper heureux. Les déplacements forgent de sacrés souvenirs.”
Le défenseur central est focalisé sur les prochaines échéances avec sa catégorie d’âge mais, au vu de sa régularité avec les Kerels, il ne serait guère étonnant de le retrouver rapidement chez les Diablotins.