Badji, le héros que l’on n’attendait pas à Charleroi
À Courtrai, Youssouph Badji a endossé le costume de sauveur. De quoi constituer un tournant dans son aventure carolo ?
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/6b3f4cc1-6e64-425f-81fc-bbccc545339b.png)
Publié le 05-03-2023 à 13h18 - Mis à jour le 05-03-2023 à 13h40
:focal(1062x627.5:1072x617.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/J6572SK2MZHUVFUYDUASPADWIQ.jpg)
Pour être honnête, on n’imaginait pas que la solution jaillirait des pieds de Youssouph Badji. En un an, le Sénégalais a plus déçu que convaincu au point de pousser Charleroi à faire revenir Bayo et engager deux autres attaquants.
Mais le football est ainsi fait de contradictions. Ce samedi, le sympathique avant s’est mué en sauveur en inscrivant le but ultra-important de la victoire à Courtrai. Une réalisation qu’il n’a pu fêter directement, car le Var a dû vérifier que le ballon avait bien franchi la ligne. “Moi, je l’ai vu directement dedans”, sourit le principal intéressé. “Je n’ai pas compris ce que l’arbitre sifflait. J’étais inquiet d’un possible hors-jeu d’Isaac (Mbenza) au départ de l’action. Je regrette de ne pas avoir pu célébrer dans la foulée (rires).”
J'étais inquiet d'un possible hors-jeu d'Isaac."
Dès le but validé, ses coéquipiers se sont rattrapés pour le fêter dignement à l’image d’Heymans qui a traversé la moitié du terrain depuis le banc. Le sentiment est perceptible. Leur joie au moment de son but démontre qu’ils soutiennent leur buteur en manque de confiance. “C’est plus qu’une équipe, nous sommes une famille. Tout le monde me souhaitait ce but. Si je n’ai jamais rien lâché, c’est grâce à eux. Ils me poussent et m’encouragent sans cesse. Je leur dis merci.”
Comme un ouf de soulagement, le natif de Zinguichor est parvenu à faire ce que Bayo et Stulic n’ont pas réussi samedi : être efficace devant le but. L’ancien Brugeois s’était pourtant singularisé par sa maladresse depuis son arrivée au Mambourg. Deux petits buts en un an avant celui ô combien important à Courtrai.
Comment a-t-il vécu la période la plus compliquée de sa jeune carrière après des débuts étincelants en Venise du Nord ? “C’est vrai que ça a été difficile, mais abandonner ne servait à rien. J’ai été costaud mentalement.”
Mazzù l’a relancé
L’arrivée de Felice Mazzù a constitué un virage important, car le technicien l’a relancé alors qu’Edward Still ne faisait logiquement plus appel à lui à la fin de son mandat. “Depuis l’arrivée du coach, j’arrive à aligner quelques performances. Il a confiance en moi, mais Edward Still m’avait aussi aidé. Il m’avait offert ma chance.”
L’arrivée de Benbouali puis de Stulic accompagné du retour de Bayo aurait pu le mettre hors du circuit définitivement. Lui, dont la résilience est un atout, n’a pas voulu baisser les bras. “Je ne connais pas une équipe où il n’y a pas de concurrence. Je n’ai pas de problème qu’il y ait cinq ou six attaquants. C’est une source de motivation et ça me pousse à bosser.”
”Quand vous transférez deux attaquants, la logique fait qu’au départ, ils sont sur le terrain”, explique Mazzù. “Je l’ai expliqué à Youssouph. Pourquoi je le garde concerné ? Car il travaille, a toujours le sourire et il est positif en permanence. Je ne l’ai jamais vu lâcher et dès que je peux lui offrir du temps de jeu, je lui donne comme aujourd’hui.”
Il a toujours le sourire et est positif en permanence."
Compatible avec Bayo ?
Ce but va-t-il lancer définitivement Badji dont le prêt arrive à terme en juin prochain ? “Ça va dépendre de mon travail. Cela me fait en tout cas du bien.” À l’image de sa superbe talonnade à Anderlecht ou son retourné acrobatique face au Standard, Badji est capable de beaux gestes, mais il doit désormais être décisif régulièrement.
Stulic doit encore s’adapter au championnat belge et l’ex-Brestois peut constituer une solution pour soulager les attentes liées au Serbe. L’association avec Bayo avait été testée de manière éphémère l’an dernier sans grand succès. Peut-elle être retentée cette année ? “Je pense que nos attaquants sont interchangeables. Bayo et Badji peuvent jouer à deux dans la complémentarité”, pointe Mazzù.
Badji en est persuadé également. “Je pense que je suis complémentaire avec tout le monde.” Cela pourrait servir dans cette fin de saison attrayante.