Comment Charleroi a géré physiquement la trêve internationale : “Une semaine de congé n’a aucun impact sur les corps à ce stade de la compétition”
Entre de nombreux internationaux et des corps fatigués, le Sporting a joué la carte du repos. “Les joueurs vont nous le rendre au centuple”.
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Publié le 30-03-2023 à 06h43
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Elle est tombée à point nommé. Juste après une partie harassante à Anvers gagnée en infériorité numérique, la trêve internationale a fait son apparition. Si Nkuba, Kayembe, Tchatchoua, Koffi, Badji, Hosseinzadeh, Zorgane et Boukamir sont partis en sélection, le reste de l’effectif a reçu une semaine de congé après l’exploit du Bosuil.
Sept jours de repos ô combien bénéfiques au sein d’une saison qui a débuté le 12 juin dernier. “Cela permet de recharger les batteries physiques et mentales”, analyse Frédéric Renotte, le préparateur physique du Sporting. “Physiologiquement, ça n’a aucun impact de s’arrêter durant un si bref temps à ce stade de la compétition bien au contraire. Cela a des effets bénéfiques sur le mental du noyau.”
À quatre matchs de la fin de la phase classique, les joueurs ont reçu quartier libre tout en étant responsabilisé. “On leur a conseillé de pratiquer à deux reprises une activité de 45 minutes mais on ne contrôle pas. On leur a dit de le faire pour eux, pour le club et pour le staff. Il y a une confiance et une loyauté qui existent entre eux et nous.”
"Deux activités de 45 minutes sans contrôle"
Lundi, c’est donc dans la joie et la bonne humeur que le groupe carolo a repris le chemin de Marcinelle pour travailler directement en vue du déplacement décisif à Westerlo, ce samedi. “On a remis une piqûre de travail assez rapide. Il y a eu au menu un gros bloc de courses lors des deux premiers jours. Là, on commence à diminuer l’intensité avec la rencontre qui se rapproche.”
Avec une saison extensible qui s’étire presque sur douze mois complets, les corps s’affaiblissent et une semaine de récupération n’était donc pas de trop lorsqu’il s’agit d’aborder la dernière ligne droite. “Franchement, je sens que les joueurs sont fatigués”, reconnaît Renotte.
Le dernier match à l’Antwerp a pourtant prouvé que les Sambriens étaient encore capables de tout donner même à 10 contre 11 pendant une demi-heure chez l’un des favoris au titre. “Oui mais ce qui les fait avancer, c’est l’adrénaline des Europe Playoffs qui sont accessibles. La motivation prend le dessus sur l’usure.”
Les datas ont-elles permis également au préparateur physique de gérer l’état de forme de ses joueurs ? “Je les utilise mais elle ne remplace pas ma perception, elle sert à la confirmer. Il faut les prendre en compte notamment pour les courses à haute intensité mais on ne doit pas tomber dans la tyrannie du chiffre. Les datas servent souvent à ceux qui ne connaissent pas le football de pouvoir s’exprimer. L’abnégation d’un joueur et la psychologie qu’il faut avoir avec lui ne se mesurent pas.”
Au “cas par cas” avec les internationaux
De psychologie, le staff doit en avoir avec les internationaux qui reviennent aux compte-gouttes dans des états de forme et des temps de jeu différents. On ne gère par Hosseinzadeh qui a joué un quart d’heure en deux matchs mais qui a effectué un long voyage jusqu’en Iran à un Nkuba qui a disputé deux mi-temps lors du stage des Diablotins en Espagne.
”On fonctionne au cas par cas. Certains reviennent en milieu de semaine, d’autres à 48 heures du match. Le temps de voyage n’a pas été le même. Nous devons vraiment être attentifs à tous ces facteurs d’autant plus que l’intensité du travail physique en sélection est réduite de moitié par rapport à ce qui se fait en club”, confie celui qui s’est occupé de la préparation physique du Burkina Faso par le passé.
l’intensité du travail physique en sélection est réduite de moitié"
Le travail est avant tout psychologique même si un examen médical est pratiqué. “Il faut déceler les signes extérieurs de fatigue et écouter le joueur. Généralement, tu le vois vite dans le vestiaire s’il revient heureux ou malheureux par rapport à son humeur et son envie. Et un sportif heureux est un sportif performant.”
Au vu des sourires qui pullulent à l’entraînement des Zèbres, on ne serait dès lors pas étonné de les voir en jambes au Kuipje.