À Charleroi, les votes pour les Pro League Awards partagés entre expérience et révélation : “La paire Boniface – Nilsson a été la plus dure à marquer”
Il y a une quinzaine de jours, les joueurs et le staff du Sporting ont voté pour les Pro League Awards. L’occasion de revenir sur leurs coups de cœur d’une saison contrastée en interne.
Publié le 25-05-2023 à 20h01 - Mis à jour le 26-05-2023 à 08h38
Le soleil inondait la matinée de ce jeudi 11 mai, à Charleroi. En ces semaines vides de compétition, l’entraînement dispensé sur la pelouse du Mambourg est allongé avec bonhomie par une séance de dédicaces pour des stagiaires venus assister à la séance, puis par les votes pour les Pro League Awards après le dîner.
Attablé face à nous, Damien Marcq ne camoufle pas son vote : Toby Alderweireld. “Pour une fois, un défenseur, sourit le vétéran carolo, de quelques mois son aîné. Mais aussi et surtout pour tout ce qu’il apporte à l’Antwerp. Malgré sa grande carrière, il est revenu en Belgique avec l’envie de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour prester. Il a un statut et le confirme pratiquement chaque semaine.”
J'ai terminé le match contre l'Union rincé, à bout.
À ses côtés, dans les “business seat”, Jackson Tchatchoua a, lui, plébiscité l’attaquant de l’Union Saint-Gilloise Victor Boniface. “Une révélation, résume l’ailier. Il a été très souvent décisif, notamment en Coupe d’Europe, et il a porté l’Union. C’est un joueur complet, capable de jouer dos au but et efficace devant. ”
Damien Marcq laisse transparaître un petit sourire en coin. C’est qu’il n’a pas oublié son duel face au puissant Nigérian. “J’ai terminé le match contre l’Union totalement rincé, reconnaît le Français. Nilsson et lui, ça a été la paire d’attaquants la plus dure à marquer pour moi parce qu’il y a eu beaucoup de contacts, de duels, de concentration. J’étais à bout. Et j’ai d’ailleurs demandé mon remplacement à quelques minutes de la fin par peur de ne plus pouvoir suivre une dernière action éventuelle.”

Les deux équipiers s’accordent en revanche sur le meilleur Carolo de la saison : Adem Zorgane. Difficile de leur donner tort tant le milieu de terrain algérien (23 ans) a encore franchi un palier pour sa deuxième saison en Belgique. Il voit souvent le jeu plus vite que les autres, est régulièrement le Zèbre qui court le plus de kilomètres par match (11, voire 12 km) et a prouvé toute son importante dans un rôle de box-to-box (4 buts, 8 assists). “Il a été performant toute la saison, même dans les périodes où l’équipe l’était moins. C’est la marque des très bons joueurs, ceux qui vont probablement faire une grande carrière”, commente Marcq.
Tchatchoua acquiesce : “Il a apporté sa touche, sa finesse de jeu, sa dernière passe, dans chaque match. Selon moi, Marco (Ilaimaharitra) a aussi réalisé une grosse saison et il nous a permis de revenir dans certains matchs par son leadership.”
C’est la question à pratiquement dix millions d’euros : Zorgane restera-t-il ? “On l’espère, sourit Marcq. Il représente bien sûr une valeur marchande mais, à un moment donné, si Charleroi veut prétendre à quelque chose, il doit être en mesure de garder ce genre de joueur pour construire son collectif.”
Tchatchoua amène un autre point de vue : “Adem a aussi ses objectifs personnels et je pense qu’il aimerait franchir un cap.”
Westerlo et Zulte : des exploits individuels qui représentent bien l’état d’esprit collectif.
Avec ou sans son maître à jouer algérien, Charleroi aura l’ambition de lutter pour le top 6 la saison prochaine. Felice Mazzù, prudent, se plaît à rappeler qu’il souhaite miser sur la stabilité et la solidarité de son effectif. Une cohésion renforcée lors de certains matchs. “La victoire à Westerlo ou celle arrachée grâce à Damien contre Zulte Waregem, pointe Tchatchoua. Des exploits individuels qui représentent bien l’état d’esprit collectif.”
Marcq sourit. Et embraye : “Le genre de victoire comme à l’Antwerp (0-1), à dix contre onze, forge un collectif. Ça montre aussi des valeurs qu’on n’avait peut-être pas trouvées en début de saison. Ça doit nous aider. Si on sait le faire contre des grosses équipes, on doit aussi se mettre au diapason contre les autres.”
On refait le point dans un an.