Benfica - Club Bruges : Yaremchuk dans l’ombre de la “Luz”
Roman Yaremchuk, attaquant du Club, retrouve le stade de “la Luz” de Benfica ce mardi avec l’imposante étiquette d’un joueur en souffrance. Sur et en dehors du terrain.
Publié le 07-03-2023 à 07h57 - Mis à jour le 07-03-2023 à 15h26
Deux cent quatorze jours après sa dernière apparition avec Benfica au Estadio de la Luz ("stade de la Lumière”, en français), Roman Yaremchuk va inévitablement raviver d’étranges sentiments, ou à tout le moins contrastés, ce mardi soir en huitième de finale retour de la Ligue des champions (21 h) à Benfica. Entre souvenirs douloureux, chaleur humaine et échec sportif.
L’attaquant ukrainien de 27 ans a disputé 48 matchs pour le club lisboète (9 buts, 7 assists), mais n’aura clairement pas laissé un souvenir impérissable. “Il a créé un lien particulier avec les supporters, qui l’ont beaucoup soutenu lors du début de la guerre en Ukraine. Mais ils se souviendront plus de lui pour cet aspect-là que pour ce qu’il a montré sur le terrain”, résume le journaliste portugais Valter Marques.
“Humainement, malgré son caractère introverti, il était apprécié.”
”Je l’ai vu dévasté en février 2022. Ses équipiers et le public lui avaient d’ailleurs rendu un bel hommage lors de sa montée au jeu contre Vitoria Guimaraes”, se remémore Carlos Vara, pour A Bola. Ce soir-là, symboliquement, Jan Vertonghen lui avait même cédé le brassard de capitaine, dans un stade parsemé de drapeaux ukrainiens. “Humainement, malgré son caractère introverti, il était apprécié”, glisse Vara.
Déstabilisé et inquiété par le conflit qui secoue son pays depuis plus d’un an, Yaremchuk a également dû composer avec l’éclosion de Darwin Núñez et de Gonçalo Ramos, pur produit du centre de formation, sur le front de l’attaque.
“Yaremchuk a très peu joué, mais je n’ai jamais entendu de rumeur sur des problèmes dans le vestiaire, reprend Marques. Il a toujours démontré de la détermination, de la volonté.”
Des qualités que Scott Parker a également soulignées, récemment, au Club Bruges, mais qui restent insuffisantes pour sortir l’Ukrainien de sa crise de confiance (2 buts, 3 assists en 23 apparitions avec le Club).
“Benfica peut s’estimer heureux d’avoir pratiquement retouché la somme dépensée un an plus tôt.”
À Benfica, le départ de Yaremchuk pour Bruges l’été dernier, estimé à 16 millions €, n’a cependant pas choqué grand monde. “Le club peut s’estimer heureux d’avoir pratiquement retouché la somme dépensée un an plus tôt pour le transférer de Gand”, pense Marques.
L’Ukrainien, titulaire seulement une fois sur les cinq derniers matchs de championnat, n’honorera probablement pas sa première titularisation en Ligue des champions avec le Club, ce mardi soir. Mais nul doute qu’il ne restera pas insensible à ce déplacement, dans l’ombre, au stade de la Lumière.