Englebert et Borkelmans sont unanimes : “Bruges doit se concentrer sur le championnat”
Vu sa quatrième place menacée en Pro League, le Club doit hypothéquer son huitième de finale historique de Ligue des champions, selon les anciens Gaëtan Englebert et Vital Borkelmans.
Publié le 07-03-2023 à 06h43
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Il reste. Du moins pour le moment. Ce week-end, à la suite de la lourde défaite à Ostende (3-0), la direction du Club Bruges a bien évidemment évoqué le cas de son entraîneur Scott Parker, qui affiche un piteux bilan de deux victoires en onze matchs depuis son intronisation.
Mais elle a décidé de ne pas écarter le Britannique, estimant qu’un deuxième changement de coach à deux jours d’un huitième de finale retour de Ligue des champions à Benfica, et surtout avant le sprint éreintant qui s’annonce pour les Champions playoffs, ne serait pas opportun. Ce serait également un fameux aveu d’échec pour la direction qui a déjà remercié Carl Hoefkens – peut-être un peu vite, d’ailleurs – deux jours après Noël.
Ca me fait mal de voir Bruges jouer et piétiner de la sorte.
”Arriver en cours de saison n’est jamais évident pour un entraîneur. Je pense que Parker ne connaissait ni le championnat ni l’effectif, ce qui n’a pas aidé, pose Gaëtan Englebert, ancien joueur du Club Bruges (341 matchs entre 1999 et 2008). Il a beaucoup cherché son système et ses joueurs, mais à un moment donné, il faut trancher. Dans ces moments de doutes, l’équipe a besoin de stabilité, de certitudes.”
Autre légende Blauw en Zwart, Vital Borkelmans (455 matchs) confirme certaines inquiétudes : “Parker n’a pas encore apporté grand-chose à cette équipe. On est à la 29e journée, c’est son douzième match et le Club se cherche toujours. Lui cherche encore aussi. Ce n’est pas normal, hein !”

Bruges pauvre en temps
La question d’un licenciement a donc flotté dans les couloirs du Belfius Basecamp de Westkapelle, le week-end dernier. Englebert et Borkelmans tempèrent toutefois, et prônent la patience. “Si les résultats ne s’améliorent pas d’ici la fin de la phase classique, là, il faudra sérieusement réfléchir, avance l’actuel entraîneur du RFC Liège. Parker a peut-être besoin de temps mais, dans un club comme Bruges, il n’y en a jamais beaucoup. Cela dit, même dans un creux profond, il y a suffisamment de qualités dans cet effectif pour rebondir.”
Borkelmans poursuit : “Je ne connais pas l’atmosphère qui règne dans le vestiaire mais ça me fait mal de voir Bruges jouer et piétiner de la sorte.”
Impensable mais vrai, le Club est désormais a portée de tir (1 point) du Standard et de Gand. Sa place dans le top 4 est véritablement menacée. “Ne pas y être constituerait une énorme contre-performance”, insiste Englebert.
”Je ne peux pas et ne veux pas y penser, scande Borkelmans, toutefois lucide sur la gravité de la situation brugeoise. Vu le classement, la priorité doit être mise sur le championnat. Avec un 0-2 pris à l’aller, et dans un stade lisboète plein, je dirais que Bruges a peut-être 20 % de chances de se qualifier. Tout est toujours possible en football, bien sûr, mais je pense que la réception du Standard, dimanche, est autrement plus essentielle qu’une hypothétique remontada contre un adversaire du calibre de Benfica.”
Retrouver ses valeurs
Encore faut-il trouver la bonne formule donc, réunifier et, surtout, retrouver mentalité, confiance et performance. Collectives et individuelles. “Bruges pourrait – ou devrait – se servir de ce déplacement européen pour retrouver ses valeurs, avance Vital Borkelmans (59 ans). Au-delà du résultat, si l’équipe parvient à rester organisée, structurée et solidaire, ce sera déjà un fameux pas en avant. Cela pourrait lui donner confiance pour la suite du championnat.”

Englebert valide : “Oui, Bruges doit donner la priorité au championnat. Mais il ne faut surtout pas oublier la première partie de saison exceptionnelle en Ligue des champions avec des résultats probants contre de grandes équipes, dont l’Atlético de Madrid. Le Club est dans le dur cette saison mais s’est énormément développé ces dix dernières années.”
Qui dit gros recrutement dit aussi effectif à gérer. Et mentalité à accorder.
Il positive : “C’est un modèle de gestion et une chance pour la Belgique qu’il soit en mesure d’attirer de grands joueurs. Mais qui dit gros recrutement dit aussi effectif à gérer. Et mentalité à accorder. Certains ont peut-être du mal à se faire mal quand ils affrontent des équipes moins sexy en championnat. Dans un passé pas si lointain, à domicile, même si Bruges prestait moyennement, ça finissait par passer. Aujourd’hui, ce n’est même plus le cas. ”
Or, la prestation de ce mardi, en déplacement, devra être au minimum étincelante pour éviter une gifle et donc au moins quitter la Ligue des champions la tête haute.