C’est mission (presque) impossible pour Seraing : “Mais on ne veut pas avoir de regrets”
Les Sérésiens affrontent Zulte Waregem dans le match de la mort. La pression est maximale.
Publié le 18-02-2023 à 06h48
On ne va pas faire les faux surpris : avant le coup d’envoi de la saison, tout le monde avait pronostiqué Seraing comme candidat numéro 1 à la Challenger Pro League au sein de notre rédaction, vu le format de championnat à trois descendants. Et à neuf matchs de la fin de la phase classique, le scénario s’est malheureusement confirmé pour les Sérésiens, derniers de Pro League avec 18 points.
Avec un point de retard sur Ostende et trois sur Zulte Waregem, le maintien est encore possible. Mais il aurait des allures de miracle. Surtout lorsqu'on sait qu’il avait déjà été anticipé en début de saison par le club, qui a été réaliste. Financièrement, il avait bien été précisé au staff en place (emmené par José Jeunechamps à l’époque) que la descente ne serait pas une catastrophe. Les infrastructures actuelles du club ne sont pas celles d’un club de D1A. Et le mercato hivernal n’a pas été celui d’une équipe qui veut absolument se sauver, avec l’arrivée du seul John Nekadio en provenance du Standard, alors que les concurrents directs – Zulte Waregem en premier – se renforçaient avec des joueurs comme Vormer (absent ce samedi) ou Brüls.
”De notre côté, l’équipe possède des joueurs qui découvrent le monde professionnel”, précise Jean-Sébastien Legros. “Elle est moins talentueuse que celle qui a terminé la saison passée avec 30 points et avec des joueurs comme Maziz, Jallow ou Mikautadze. Ces trois-là, je les veux bien… Mais je ne me plains pas : personne ne m’a fait de fausses promesses”
Une double punition
Ces dernières semaines, il y a eu des hauts et des bas pour les Liégeois. Mais lors de la rencontre perdue à Charleroi (0-3), samedi dernier, la bande à Jean-Sébastien Legros a touché le fond. Le sympathique entraîneur a même dû sortir les dents, convoquant ses joueurs à un entraînement matinal, dimanche. “Sortir le bâton, ce n’est pas ma façon de manager mais je suis sorti avec beaucoup de frustration de ce match à Charleroi, qu’on n’a tout simplement pas joué. On peut être battu en donnant tout. Mais pas comme ça. Lundi après-midi, j’ai convoqué les joueurs pour une séance vidéo. On a revu le match tous ensemble… et je peux vous dire que ça a été long.” Une double punition.
"Les joueurs font de bons entraînement mais il y a un blocage en match."
Mais cela semble avoir eu de l’effet. “Les entraînements de la semaine ont été bons et agréables. Mais comme je l’ai dit aux joueurs : faire de bons entraînements est une chose mais personne ne les voit. La vitrine, c’est le dimanche. Et je me dis qu’il y a peut-être un blocage mental chez certains. Pourtant, tout le monde a intérêt à faire de belles choses en cette fin de saison. Descendre est une chose mais il faut le faire en donnant tout pour ne pas avoir de regret. La résignation ne sert à rien, pour personne. Se battre jusqu’au bout, c’est important pour le collectif mais aussi pour la suite de la carrière des joueurs.”
Faire bonne impression à la maison
La pression semble les paralyser. Mais il faut parvenir à la canaliser en insistant sur le positif. Et il y en a. “Si on nous avait dit en début de saison qu’on serait à trois points de Zulte Waregem à la mi-février, on aurait sans doute dit pourquoi pas. Mais la réalité, c’est qu’on entre dans ce sprint final avec une pression maximale. Surtout pour eux, vu les investissements réalisés. Mais on va tout donner même si on a moins d’armes. On doit montrer qu’on existe et qu’on veut jouer au football le mieux possible. On a déjà joué des bons matchs, face à Anderlecht, face au Standard ou face à OHL.” Le point commun entre ces trois rencontres : elles se sont déroulées au Pairay. Un stade dont le terrain va un peu mieux. “En tout cas, il est meilleur qu’à Genk”, sourit Legros.
Ce samedi, le coach sérésien s’attend évidemment à un match compliqué. “Zulte va être entreprenant dès le début de match et agressif. On est préparés à cela. Les deux équipes ne peuvent pas se contenter d’un partage donc je m’attends à un match ouvert.” Qui a des allures de match de la mort.