Seraing a neuf orteils en D2, mais tente de garder espoir : “Si on n’y croit plus nous-mêmes, qui y croira ?”
Battu 0-2 par Malines, Seraing est de plus en plus proche de la relégation et s’accroche à l’espoir d’un miracle.
Publié le 26-02-2023 à 15h27
La 18e défaite est-elle celle de trop, pour le RFC Seraing ? Probablement. La lanterne rouge de Pro League savait que la réception de Malines était une de ses dernières chances de se relancer. Elle n’y est pas parvenue, sortant battue 0-2 et frustrée par une nouvelle décision du VAR en sa défaveur.
Un air de déjà-vu
Si Malines n’a pas volé sa victoire, les choses auraient pu tourner autrement si les Métallos n’avaient pas encaissé un but stupide à la 35e et s’ils n’avaient pas vu le 1-1 inscrit par Mbow dix minutes plus tard être annulé par le VAR. Mais avec des “si”, la saison de Seraing serait tout autre, comme c’est souvent le cas pour les lanternes rouges.
Le problème – récurrent — est que Seraing n’a pas su concrétiser son “momentum” entre la 15e et la 45e. “On sentait que Malines n’était pas au top et c’était notre mérite, analyse Jean-Sébastien Legros. C’est dur car les joueurs ne sont pas récompensés alors qu’il y avait eu pas mal de bons mouvements, même si on sait qu’on manque de poids offensif. Et puis on n’a quasiment rien donné à Malines défensivement.”
"C'est inacceptable de prendre un but pareil."
Et à ce niveau aussi, c’est du déjà connu : une faute inutile de Mbow, un coup franc d’Hairemans envoyé dans le tas qui traverse le rectangle sans que personne le dégage, et c’est 0-1 (35e). "C’est inacceptable de prendre un but pareil”, reconnaît Ba.
Le deuxième, sur une touche où Lepoint est trop facilement battu par Malede et où Opare repousse le centre dans l’axe, avait également des allures de cadeau (0-2, 55e).
Un but annulé qui crée incompréhension et colère
Seraing n’a pas été mis K.-O. par le 0-1, mais dix minutes plus tard, quand il a cru égaliser sur un coup franc de Poaty dévié par Lepoint pour Mbow (41e). Alors que le 1-1 avait d’abord été validé par Lothar D’Hondt, le VAR intervenait pour annuler ce but, au bout d’une interminable attente de trois minutes trente – il y a moins de caméras au Pairay que dans d’autres stades, ce qui complique le traçage de la ligne 3D du hors-jeu.

Cette montagne russe d’espoir et de désillusion était trop forte pour les Métallos, qui ne se créeront plus une seule occasion digne de ce nom. Ils digéraient encore moins la décision après avoir vu les ralentis du but annulé. La froide réalité des images des arbitres vidéo indique que l’épaule de Lepoint était hors-jeu au moment du coup franc, mais l’on parle ici de centimètres. C’est la goutte d’eau, pour un club déjà en froid avec l’arbitrage ces dernières semaines.
"Ce n'est pas vraiment une ligne tracée par des géomètres, hein."
”Je suis heureux de voir que le VAR a retrouvé toute son efficacité, a d’abord ironisé Jean-Sébastien Legros, avant de poursuivre : J’ai un gros doute sur la décision. J’ai revu les images, pour moi, on est dans la zone grise.” Et le but n’aurait donc pas dû être annulé, selon le T1. “Sur quel joueur tirent-ils la ligne, sur quelle épaule ? Quand ce sont des décisions qui pourraient revenir en notre faveur, on nous répète que c’est zone grise… et puis ici, on tire bel et bien la ligne. Et ce n’est pas une ligne de géomètres, hein… On paie 12 500 € par match pour le VAR, comme tout le monde. C’était un moment important psychologiquement parlant et si on avait égalisé de façon méritée, cela aurait fait basculer le match en notre faveur.”
Seraing méritait de revenir au score, c’est sûr, mais dur de savoir ce qu’il serait advenu de la suite de la rencontre. “Ce but refusé nous a mis un coup au moral”, reconnaît Guillaume Dietsch.
Un programme à venir qui s’annonce impossible
Si cette défaite est peut-être celle de trop, c’est parce que Malines était un des derniers adversaires abordables. Seraing affrontera sur les sept dernières journées six des équipes du top 8 : Cercle, Antwerp, Gand, Club, Union et Westerlo. Un programme trop compliqué pour espérer remonter trois équipes et un retard de sept points ? Personne n’osait le dire ouvertement, évidemment, mais c’était le sentiment à peine voilé derrière les réponses polies. “Il va falloir se vider la tête et repartir au combat la semaine prochaine, car on n’a pas d’autre choix, répondait Jean-Sébastien Legros. C’est notre devoir de ne pas lâcher.”
”Si on n’y croit pas, personne ne le fera pour nous, enchaîne Guillaume Dietsch. Mathématiquement, ça reste possible, maintenant c’est sûr que ce sera difficile. On a des grosses équipes à jouer alors que Malines était plus abordable.”
Il faudra un petit miracle. “Bien sûr, les semaines passent et on ne résorbe pas notre retard, donc c’est difficile, résume le T1. On sait qu’il y a trois descendants cette saison.” Et difficile de ne pas voir Seraing être un de ceux-là.
SERAING : Dietsch ; Opare, Lepoint, Mbow (62e Guillaume) ; Mansoni, Ba (62e Lahssaini), Sissoko, Mvoué, Poaty ; Marius (76e Cachbach), Vagner (89e Serwy).
MALINES : Coucke ; Van Hecke, Bates, Wouters, Van Hoorenbeeck ; Hairemans (90e Swers), Da Cruz (65e Verstraete), Mrabti (82e Mukau), Lavalée, Storm ; Ngoy (46e Malede).
Arbitre : Lothar D’Hondt
Avertissements : Mrbati, Mbow, Cachbach.
Les buts : 35e Hairemans (0-1), 55e Da Cruz (0-2).