La chronique de Christophe Franken : Seraing ne manquera à personne en Pro League
Encore battu et avec un calendrier démentiel jusqu’en fin de saison, Seraing est condamné à basculer en D2.
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Publié le 06-03-2023 à 16h00
Le titre est dur, violent même. On imagine qu’à Seraing, on ne sera pas ravi de le lire. Et le coach Jean-Sébastien Legros l’affichera peut-être dans son vestiaire, pour tenter de lever un ultime levier de motivation avec son groupe. Mais Seraing ne sera plus en Pro League la saison prochaine et personne ne regrettera les Métallos. Pire, ce passage furtif de deux ans parmi l’élite risque d’être vite oublié.
Pour ceux qui estiment qu’on “brûle la peau de l’ours avant de l’avoir vendue”, pour reprendre la formule, à l’insu de son plein gré, du footballeur Abdeslam Ouaddou, les Sérésiens sont aujourd’hui à sept points du premier sauvé. Sur les dix dernières rencontres, ils n’ont pris que huit unités. Et il ne reste que six matchs dans cette phase classique. Avec un programme fou : Antwerp, Saint-Trond, Gand, Club Bruges, Union et Westerlo…
Le clin d’œil du calendrier est ironique. Seraing finira donc par l’Union et Westerlo. Deux autres promus des deux dernières saisons qui ont déformé la vision qu’on devait avoir d’un montant de D2. La théorie reste qu’une équipe qui arrive dans l’élite souffre. Mais pas dans les proportions de Seraing. Et pas en régressant de mois en mois, à tous les niveaux. C’est malheureusement ce qui est arrivé au Pairay.
Sans Metz, un avenir sombre
Le sort de Seraing n’intéressait plus personne, même à Metz, encore propriétaire du club. En descendant en Ligue 2 au printemps dernier, les Lorrains n’ont plus trouvé d’utilité aux Métallos. Ils étaient juste contents de rapatrier un trio offensif affûté par une saison de Pro League : Mikautadze, Jallow et Maziz ont un pied direct dans 34 buts cette saison à Metz. Pour l’instant, les Sérésiens n’en ont mis que 25 en championnat…
On a toujours défendu le football wallon, notamment dans cette rubrique. Mais avoir un club dans ces conditions ne rend pas service à la francophonie de Belgique. Un stade d’un autre âge, des tribunes désertes, une pelouse de P3… L’argent a toujours manqué à Seraing et ce n’est pas un séjour prolongé en Pro League qui allait régler l’affaire. Il n’y a aucun business plan au Pairay. Juste une accumulation de joueurs et une prière pour que ça marche. Au passage, bravo au staff de José Jeunechamps puis de Jean-Sébastien Legros d’avoir quand même réussi à créer un esprit d’équipe dans ces conditions. Prendre 19 points avec ce noyau, c’est déjà une belle réussite. Et c’est dit sans aucune ironie.
Dans un football de plus en plus tourné vers la rentabilité, Seraing n’avait rien à proposer. Les trois meilleurs joueurs de l’équipe ne rapporteront pas un centime. Marius et Bernier sont en fin de contrat et Mbow est prêté par Reims. On mentionnera aussi Lepoint qui a essayé de représenter l’âme du club, mais à 38 ans, il ne pouvait pas faire des miracles non plus.
On peut d’ailleurs se demander à quoi ressemblera Seraing la saison prochaine en Challenger Pro League. Metz, qui est toujours dans la course à la montée, retrouvera-t-il un intérêt dans sa maison secondaire en bord de Meuse ? Si ce n’est pas le cas, on craint un avenir sombre pour les Métallos. La vitrine de l’élite permettait encore d’attirer quelques joueurs intéressants à moindre prix, mais ça ne sera plus possible un étage plus bas.