Perica répond aux sifflets : “Je sais que je ne suis pas Ronaldo mais je me donne à fond”
Stipe Perica est lucide quant à son niveau de performance. Il répond sans détour à la critique.
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Publié le 30-01-2023 à 07h00
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Souvent pris à partie par ses propres supporters depuis quelques semaines, l’attaquant de 27 ans, Stipe Perica, a répondu par un but vendredi dernier après lequel il a laissé exploser toute sa joie et sa rage. Très lucide quant à son niveau de performance, le Croate répond à la critique en toute franchise.
Stipe, à quel point ce but vous soulage-t-il ?
”Cela représente beaucoup pour moi. Marquer, à la maison et aider l’équipe à remporter le match. C’est crucial pour moi et pour le groupe.”
Après votre but, c’est de la joie et de la frustration que vous évacuez ?
”Ce n’est pas de la frustration. Vous savez, marquer des buts ce n’est pas simple. Pour certaines personnes, depuis les tribunes, cela semble simple mais une fois sur le terrain, elles se rendent compte de la difficulté que c’est. J’ai marqué, cela fait partie de mon job. Quant à ma célébration (NdlR : il a enlevé son maillot), je n’avais pas encore pris de carton jaune cette saison, je pouvais me le permettre (sourire).”
Comprenez-vous les critiques d’une partie des supporters qui vont jusqu’à vous siffler ?
”Vous savez, j’ai joué avec des attaquants qui marquaient 25 buts par saison, comme Di Natale à l’Udinese. La pression était tout aussi forte mais là-bas, ils ne m’ont jamais sifflé car ils voyaient que je me battais et je me donnais à 100 %. Ici, c’est différent, OK, je l’accepte. Mon job n’est pas de répondre dans la presse mais bien sûr le terrain et c’est là que je donnerai mes réponses.”
"A l'Udinese, il y avait la même pression et je n'ai jamais été sifflé."
Cela ne vous affecte pas ?
”Je ne peux rien dire, juste me battre et tenter de marquer des buts. Je sais que je ne suis pas encore à mon niveau, je ne suis pas effrayé de le dire. Parfois, cela ne dépend pas uniquement d’un joueur. J’espère pouvoir continuer à m’améliorer.”
Vous battre, vous le faites notamment en parcourant pas mal de kilomètres sur une rencontre.
”On dispose des statistiques et elles attestent que je cours plus de 11kms par match. Je sais que je dois tout donner pour aider l’équipe. Je ne suis pas Ronaldo, j’en ai conscience sinon je ne serais pas ici à vous répondre mais bien au Real Madrid. Je donne mon meilleur, j’essaie de garder le ballon et d’aider le Standard à remporter des matchs. C’est mon boulot et si quelqu’un estime qu’il doit me siffler pour cela, il a le droit. Les supporters ont acheté leur billet, cela leur donne donc le droit de s’exprimer.”

Le point positif, c’est que vous arrivez souvent à vous créer une occasion.
”Encore heureux car à 27 ans, si vous n’êtes même pas capable d’être au bon endroit au bon moment, il faut faire autre chose. Je ne peux pas être mauvais en tout (rires).”
Aron Dönnum a connu cette situation la saison dernière. Aujourd’hui, il a changé l’opinion des supporters à son propos. Cela vous inspire ?
”Oui même si j’ai rencontré des moments bien plus compliqués dans ma vie. C’est le foot, je n’ai pas 20 ans, je ne vais pas m’effondrer à cause de ça, je connais le foot, je sais comment cela va. Bien sûr que cela ne me plaît pas, mais je dois l’accepter et continuer à donner mon meilleur. Ai-je envie de faire comme Aron, de changer l’avis des fans, bien entendu. Je vais essayer.”
"Comme Aron (Dönnum), je vais essayer de les faires changer d'avis sur moi."
Parlez-nous de votre association avec Noah Ohio.
”C’était bien. Il est jeune et plein de fougue. Sa marge de progression est énorme. Il a besoin d’enchaîner les matchs pour grandir et j’espère qu’on pourra jouer le plus souvent possible ensemble car on a des automatismes.”
Sa présence vous soulage également.
”C’est plus facile que d’être seul devant, surtout face à une défense à trois. C’est bien que les défenseurs pensent à quelqu’un d’autre que moi (rires). À deux, mes qualités ressortent davantage. En jouant à deux attaquants, on ouvre aussi l’espace pour les médians et cela a payé contre Eupen.”