Guy Hellers évoque son Standard : “Le numéro 14, c’est une perle rare”
Guy Hellers suit toujours le Standard, même de loin. Présent contre Westerlo, il a été agréablement surpris par Steven Alzate. Il juge le projet liégeois cohérent.
Publié le 18-03-2023 à 07h21
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Guy Hellers était à Sclessin, il y a deux semaines. Il était venu donner le coup d’envoi de Standard – Westerlo (2-0). Le temps d’une soirée, et de quelques minutes, le temps de monter sur la pelouse, quelques souvenirs de ses dix-sept ans passés au Standard sont remontés à la surface.
”C’est toujours une belle émotion de revenir au Standard, explique le défenseur historique du club liégeois, troisième joueur le plus capé de l’histoire (477 matchs). Dix-sept ans, c’est quand même un bail.”
Coordinateur sportif à la commune de Dudelange (voir par ailleurs), Guy Hellers ne suit plus tous les matchs du Standard “comme j’ai pu le faire comme un passionné par le passé”, mais il continue à se tenir au courant, “via les copains que j’ai encore à Liège et notamment via votre journal”, glisse-t-il. Et ce qu’il voit de l’évolution du Standard le rassure.
M. Hellers, quel regard portez-vous sur la saison du Standard et la transition qui y a été effectuée ?
”Avec les nouveaux patrons (777 Partners), ils ont eu une super idée de garder les jeunes en place, de leur fixer un objectif. J’ai travaillé dans la formation, au Luxembourg, je sais ce que cela représente, pour un jeune, d’avoir la perspective de jouer avec l’équipe première. Au Standard, il faut aussi transmettre l’ADN du club. S’ils arrivent à concrétiser cela, ce sera magnifique pour les jeunes. Ils ont eu aussi la bonne idée de placer Pierre Locht à la direction (du club). C’est la bonne personne au bon endroit.”
"Si les patrons (777 Partners), Pierre (Locht) et l'entraîneur sont sur la même longueur d'onde, ça fonctionnera."
La politique multiclub de 777 Partners est-elle une bonne chose pour le Standard, selon vous ?
”C’est une bonne idée, oui. Les gens fortunés investissent de plus en plus dans ce genre de modèles. Il y a une forme de facilité, pour réaliser des transferts entre clubs, sans trop dépenser. Et quand il y a un arbitrage à faire, il y a un patron, pour le groupe, qui tranche.”
Ne craignez-vous pas qu’il y ait un risque que le Standard soit le deuxième ou troisième club dans le groupe ?
”Un club comme le Standard doit jouer le haut de gamme. Je pense que Pierre sait ce qu’il faut pour le club. Si les patrons, Pierre et l’entraîneur sont sur la même longueur d’onde, cela peut bien fonctionner.”

L’entraîneur, Ronny Deila, est présenté comme le meilleur transfert du club. Vous êtes d’accord avec cela ?
”Il joue le jeu, en tout cas. Il sait où il est venu et dans quel contexte il doit travailler. Un entraîneur est jugé sur ses résultats, mais celui-ci a su fixer un cadre et faire respecter une certaine discipline, en plus de trouver son organisation sportive. En écartant des joueurs au stage estival (Cafaro et Sissako), il a montré qui était le patron. Quand le club a mis de côté Raskin et Amallah (NdlR : les deux joueurs n’ont pas trouvé d’accord pour prolonger leurs contrats et ont été invités à s’entraîner avec les Espoirs), on a compris que le club était au-dessus, et c’est très bien comme ça. Pour en revenir à l’entraîneur, le boulot qu’il fait est fantastique. Il a trouvé le bon équilibre et si ce n’est pas toujours évident, il parvient à revenir à ses principes. C’est à la fin de la saison qu’on fera les comptes, mais on ne peut pas dire que c’est un mauvais transfert.”
"On voit que les joueurs savent ce qu'ils doivent faire."
Parmi les joueurs que vous avez vus contre Westerlo, l’un d’eux a attiré votre attention ?
”J’aime bien (Noë) Dussenne. Il a beaucoup d’expérience, c’est un joueur d’équipe, il est important. Si je dois en sortir un, je dirais celui au milieu. Désolé, je n’ai pas la mémoire des noms. Le numéro 14 (Steven Alzate). C’est une perle rare. Il a la vivacité, la vision du jeu, il est toujours disponible. S’il progresse un peu et qu’il prend le dessus, il peut enflammer Sclessin. Autre condition pour réussir : qu’il ne prenne pas la grosse tête.”

Si on vous avait dit en début de saison que le Standard serait en course pour le top 8, et encore dans le coup pour le top 4 jusqu’à il y a peu, l’auriez-vous cru ?
”On ne sait jamais comment cela peut se passer au Standard, je l’ai souvent appris quand j’y jouais. Il y a une certaine discipline de retour, ce qui manquait la saison passée. On voit aussi que les joueurs savent ce qu’ils doivent faire. Il y a encore des hauts et des bas, mais c’est normal. Leur place au classement n’est pas si mal (le Standard est septième) mais, qui sait, ils feront peut-être encore mieux.”