Voici comment le Standard veut redominer le football féminin belge
Les Liégeoises disputeront la finale de la Coupe à Sclessin le 18 mai prochain et iront vers plus de professionnalisation la saison prochaine.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/2cc7f7d7-6ba8-4679-9375-5eca4f22f6f8.png)
Publié le 21-03-2023 à 15h00
:focal(2995x2005:3005x1995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PXCZFBL7TJCBTMVQOQH4XO65XA.jpg)
Finalistes malheureuses de la dernière finale de Coupe de Belgique (perdue 2-0 contre Anderlecht), les filles du Standard auront, le 18 mai prochain, une nouvelle opportunité de remporter ce trophée qui leur échappe depuis 2018 et qui serait le 9e de l’histoire du club. Quoi de mieux que de le remporter à Sclessin. C’est l’opportunité qui s’offre aux joueuses de Stéphane Guidi qui évolueront à domicile face à Genk.

Objectif 10.000 spectateurs à Sclessin
En accueillant la finale de la Coupe de Belgique féminine pour la première fois de son histoire, le Standard (qui avait déjà organisé la tenue d’une Supercoupe) entend bien mettre les petits plats dans les grands.
” On avait déposé notre candidature en début de saison pour accueillir la finale de la Coupe sans que cette dernière soit un objectif pour notre section féminine”, lance le CEO des Rouches, Pierre Locht. “Le but était de faire de cette finale un événement majeur pour le Standard et le foot féminin. On veut vraiment prendre un rôle actif dans le succès de cette finale c’est pourquoi on veut battre le record d’assistance pour un match de foot féminin qui est détenu par les Red Flames à Louvain avec un peu moins de 8.000 personnes. On espère atteindre la barre des 10.000 afin que cet événement soit une nouvelle étape dans le développement du projet de notre section féminine. “
Pierre Locht: "On veut être un acteur du développement du foot féminin."
Actuellement, le club a ouvert les tribunes 1 et 2. Les fans Rouches seront massés dans la T2, celle qui sera télévisée. Aucun tarif préférentiel ne sera de mise. “Car c’est la fédération qui organise et non le club. Par contre, avec Genk, on s’est assuré que le prix soit plus que démocratique”, poursuit Pierre Locht qui annonce également la tenue des finales U13 et U16 au centre d’entraînement du club le même jour (18 mai) ainsi que, peut-être, la finale de la Youth League U16.
Vers plus de professionnalisation
Après avoir régné sur le foot féminin en Belgique avec sept titres consécutifs entre 2011 et 2017, la section féminine du Standard n’a plus remporté qu’en trophée (la Coupe) depuis 2018. Pour revenir sur le devant de la scène et rivaliser avec OHL et Anderlecht, les Liégeoises se dirigent vers plus de professionnalisation. “Nous n’allons pas mettre toutes nos joueuses sous contrat”, prévient la directrice générale du foot féminin au Standard, Ingrid Vanherle. “Mais nous avons constaté que les journées de nos filles étaient trop remplies entre l’école, les entraînements le soir ou le boulot. Certaines ne pouvaient se nourrir ou se reposer correctement ce qui impactait la performance.”

Du coup, un nouveau régime d’entraînement sera adopté dès la saison prochaine. “On passe de quatre à cinq séances par semaine dont trois en matinée. C’est un gros changement et nous espérons que d’autres clubs emboîteront le pas vers cette professionnalisation. En interne, ce nouveau timing a été adopté par toutes les joueuses sauf pour une avec laquelle on va s’organiser pour trouver une solution.” Les joueuses, elles, semblent adhérer comme le confirme Noémie Gelders. “Il arrivait des fois que je rentre chez moi à plus de 23 heures sans avoir encore mangé. Le fait de pouvoir avoir accès au centre d’entraînement le matin va nous changer la vie. On ne vivra plus que pour le foot. Cela nous donne l’impression d’être plus importantes.”
Ingrid Vanherle: "Avec ces changements, on espère remporter le titre la saison prochaine."
Les modifications ne s’arrêteront pas là à Sclessin. “Nous allons intégrer un élément féminin au staff et nous allons également mettre l’accent sur la nutrition et les cycles menstruels. Je suis persuadé que ces derniers ont un impact sur les performances et on a d’ailleurs commencé à collecter des données cette saison qui le confirment. Notre préparateur physique, Carlos Rodriguez, participera d’ailleurs à une conférence à ce sujet la semaine prochaine à Rome. Quant à la nutrition, elle est primordiale à nos yeux et c’est pourquoi une nutritionniste se tient à la disposition de nos joueuses mais aussi de nos jeunes”, enchaîne Ingrid Vanherle. Tous ces changements ont un but bien précis. “On ne veut pas rester à l’arrêt et on entend bien avoir une longueur d’avance sur nos adversaires pour espérer aller chercher le titre la saison prochaine.”
Une équipe en net progrès
Qualifiées pour les playoffs, les filles du Standard réalisent actuellement une belle saison elles qui viennent tout juste de battre Gand (0-2) pour le match d’ouverture et qui pointent à cinq points du leader OHL. “Le bilan de la première partie de saison est ultra-positif”, lance le coach Stéphane Guidi. “L’objectif était de se qualifier pour les PO et en plus, nous sommes en finale de la Coupe après avoir éliminé les deux favoris de la série, OHL et Anderlecht. Mais ce qui nous réjouit, c’est de voir qu’on s’est amélioré par rapport à la saison dernière. On constate qu’avec les mêmes joueuses, on a pris 17 buts là où on en avait concédé 29 la saison dernière et on en a également inscrit cinq de plus.”

Aujourd’hui, le T1 et ses joueuses ont un objectif précis : remporter la Coupe. “On se servira de l’expérience de la défaite de la finale de 2022 pour grandir et tenter d’inverser la tendance cette saison face à une belle équipe de Genk mais sur un match, nous sommes capables de le faire.”
En attendant la finale, les Liégeoises auront à cœur de faire bonne figure dans les playoffs qui ont bien commencé avec cette victoire 0-2 à Gand. Cette semaine, le Standard recevra Anderlecht ce mercredi (20h) avant de se déplacer à Bruges dimanche (15h). “Ce ne sera pas une semaine de vérité pour nous”, assure le T1. “Ce que nous ambitionnons, c’est de faire mieux qu’en phase classique face à ces adversaires contre lesquels nous n’avions pris que trois points sur 24.”