Certains fans de l’Union vont boycotter le huitième de finale joué à Anderlecht : “Il y a eu un manque de communication de la direction”
Plusieurs supporters de l’Union Saint-Gilloise seront absents ce jeudi soir face à Berlin.
Publié le 15-03-2023 à 11h01
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La nouvelle a fait beaucoup de bruit. Via un communiqué du club publié en décembre dernier, les supporters de l’Union apprenaient que le huitième de finale retour d’Europa League allait se jouer au Sporting d’Anderlecht. Et non plus à l’OHL où s’étaient joués les matchs de la phase de groupe. “Nous sommes très reconnaissants envers OHL et la ville de Louvain pour les quatre matches européens joués au Den Dreef, expliquait alors Philippe Bormans, le CEO de l’Union. Mais pour notre club et surtout pour nos supporters, il est important de jouer plus près de chez nous, dans notre ville. Cela facilite également l’organisation.”
Cette communication est très mal passée au sein d’une partie des fans unionistes. À tel point que certains ont décidé de boycotter ce match historique face à l’Union Berlin. “Je n’irai pas au stade car je ne veux pas aller voir un match à domicile de mon équipe dans le stade de notre “ennemi” de Bruxelles, explique Alexandre, supporter depuis une vingtaine d’années. J’ai aussi un problème avec le manque de communication de la direction envers les supporters. Ils ne nous ont jamais clairement dit pourquoi il fallait aller jouer là-bas. Et il y a aussi l’aspect sécuritaire : comment vont réagir les Ultras anderlechtois ? Il pourrait y avoir des débordements avant ou après la rencontre…”
Des possibles regrets
D’après le club, une quarantaine de supporters boycotteront la rencontre. Le chiffre tourne autour de plus de 200 d’après une source interne proche des Union Bhoys, le fervent groupe de supporters de l’Union qui a préféré ne pas répondre à nos sollicitations. Certains anciens des Union Bhoys ont déjà annoncé qu’ils seraient présents même s’il est demandé en filigrane de ne pas porter de signe de reconnaissance aux Bhoys durant la rencontre. “J’aurai certainement des regrets de ne pas assister au match en tribune, continue Alexandre, abonné de longue date dont la famille est liée à l’Union de génération en génération. C’est bizarre de se dire que je n’assisterai plus à un match européen dans les prochaines années… Mais je soutiens le mouvement de boycott. A la place, j’organiserai une soirée chez moi pour regarder la rencontre avec des amis qui ont l’habitude de m’accompagner au Stade Marien. S’il y a une grosse affiche en quarts de finale qui se jouera à Anderlecht ? Je ne pense pas que j’irai… mais j’y réfléchirai plus longuement (sourire).”
Du côté de l’Union, on explique avoir commis une erreur de communication. La direction aurait dû communiquer l’information du déménagement à Anderlecht aux clubs de supporters avant de l’annoncer publiquement. “On a avoué une erreur mais nous étions en négociation avec Anderlecht et cela devait rester dans un premier temps secret, explique Maarten Verdoodt, responsable communication du club. Anderlecht a été choisi parce que c’est plus sécurisé avec la zone de police Midi qui a l’habitude des matchs européens. Malgré nos explications, les Bhoys ont expliqué qu’ils allaient quand même boycotter. Je comprends leur mécontentement et je respecte leur choix. Mais je trouve qu’il y a d’autres manières de protester, comme par exemple en restant silencieux pendant dix minutes. D’autant que les absents sont ceux qui mettent l’ambiance dans le stade : j’aurais préféré vendre 10 000 tickets au lieu de 13 000 mais avoir la quarantaine d’Union Bhoys dans le stade…”
Vivement le nouveau stade
Anthony Moris, de son côté, tentait de dédramatiser la situation. Pour le gardien de l’Union, le côté historique du match doit dépasser toute autre considération. “Nous sommes un peu les SDF de l’Europe sans stade conforme, sourit Moris. Je rigole en disant cela mais nous n’avons pas de stade homologué donc il faut se débrouiller. Je suis content d’aller jouer dans un stade pouvant accueillir plus de supporters. C’est une belle affiche pour l’Union donc peu importe où cela se jouer. J’espère que tous nos fans répondront présents et que toute la Belgique sera derrière nous.”
Plus globalement, cette délocalisation en terres anderlechtoises repose la question du dossier du nouveau stade de l’Union qui prend du temps à se mettre en place. “Ce serait triste de devoir chercher un autre stade que le nôtre à chaque match européen, expliquait Bormans après le tirage des huitièmes de finale. Cela donne envie d’accélérer le dossier du stade mais il reste compliqué. Les semaines et les mois qui arrivent seront très importants.”