En un mois, l'Union est passée d'une mini crise à un exploit historique : "Ce ne sont pas des starlettes qui vont commencer à se la raconter"
L'Union est passée d'une petite crise à un exploit retentissant en Europa League.
Publié le 18-03-2023 à 18h06
En un mois, l’Union est passée par toutes les émotions. Défaits par le Standard le 18 février, les Bruxellois ont enchaîné avec deux autres défaites dont une élimination terriblement cruelle en demi-finale de la Coupe de Belgique face à l’Antwerp. Dans la foulée, ils ont battu Genk puis se sont qualifiés pour les quarts de finale de l’Europa League en battant Berlin.
Durant ces 30 jours assez fous, l’Union est passée d’une mini crise au plus grand exploit de son histoire récente. Retour sur une période mouvementée de laquelle l’équipe de Karel Geraerts est ressortie avec le sourire...
Une claque liégeoise difficile à avaler
Avant d’accueillir le Standard au Stade Marien, tous les feux étaient au vert. Mais les Liégeois vont être le premier grain de sable à enrayer la machine bruxelloise. En commettant trop d’erreurs individuelles, l’Union chute face à son public. "La façon avec laquelle l’Union a joué ce soir-là ne lui ressemblait pas, se souvient notre consultant foot, Alex Teklak. Les Bruxellois avaient donné trop d’occasions en commettant beaucoup d’erreurs et le Standard avait été d’une efficacité clinique. On ne peut pas dire que c’était un non-match de la part de l’Union car cela aurait pu basculer des deux côtés."
Il y avait un surplus de confiance chez certains joueurs."
Tout n’est peut-être pas à jeter mais une certaine fébrilité est présente chez certains joueurs comme Teuma, Lynen ou Burgess, moins impérial qu’à son habitude. "Il a clairement été dans le dur, avance Teklak. Il a fait des erreurs inhabituelles et était moins présent dans les duels. Il y avait peut-être un surplus de confiance chez lui comme chez d’autres joueurs."
Cela se confirme lors du déplacement à Westerlo une semaine plus tard. Après s’être retourné quatre fois face au Standard (2-4), Anthony Moris encaisse quatre nouveaux buts en terres campinoises (4-2). Après le match, quelque chose semble s’être cassé. Fait rare, certains joueurs refusent même de répondre aux questions des journalistes. "En football, parfois on gagne et parfois on perd, explique Victor Boniface. Après la lourde défaite contre Westerlo, il a fallu relever la tête et rester soudés. C’est ce qu’on a fait. Nous nous sommes dit que des défaites comme celles-là pouvaient nous coûter le titre. J’ai bien aimé la façon avec laquelle nous nous sommes battus pour revenir au sommet."
Sentiment de crise après l'Antwerp
Avant un retour à l’avant-plan, l’Union a d’abord essuyé une grosse désillusion à l’Antwerp en étant éliminée en demi-finale de la Croky Cup, aux tirs au but. Une troisième défaite de suite qui plonge l’équipe dans une petite crise même si aucun joueur ou membre du staff ne veut l'admettre. "C'est logique de parler de crise quand une équipe en surperformance est dans une mauvaise dynamique, analyse Alex Teklak. Mais il n’y avait rien de dramatique non plus. Cela peut paraître spectaculaire de perdre trois fois de suite mais, sur l’ensemble de la saison, le nombre de points pris par l’Union est représentatif de sa saison. Je n’étais pas inquiet pour cette équipe même si on voyait de plus en plus de signes de nervosité."
"Il y avait des problèmes dans l'organisation, analyse Karel Geraerts. Nous avons dû trouver des solutions car nous prenions trop de buts. Il a aussi fallu trouver les bonnes paroles et garder tout le monde ensemble. Ce n'est pas parce que nous avions perdu trois matchs de suite que le niveau global n'était pas bon."
Comme souvent depuis son retour en D1A, l’Union réussit à se sortir de cette situation compliquée grâce à son état d’esprit. En remportant d’abord un match piège face à Eupen trois jours seulement après l’élimination en Coupe. "Les joueurs sont suffisamment matures pour se rendre compte quand ils sont moins bons, continue Teklak. Ce ne sont pas des gamins qu’il faut remettre sur le droit chemin. C’est la marque de fabrique de cette équipe. Ils sont retournés sur le terrain avec un esprit très revanchard et en se nourrissant des critiques."
"Les joueurs sont assez matures pour savoir quand ils ne sont pas bons."
Un coup à jouer à Berlin
De quoi attaquer le huitième de finale d’Europa League en confiance. A Berlin, l’Union a osé jouer son jeu au contraire du match retour face aux Glasgow Rangers ou contre l’Antwerp en Coupe. "L’Union a directement senti qu’il y avait un coup à jouer et elle l’a bien fait. La qualité relative de Berlin a mis les joueurs en confiance. Ils ont compris qu’il était possible de passer car la tactique et les qualités individuelles des Allemands matchaient bien avec leur style de jeu. Et l’Union a la chance d’avoir des joueurs imprévisibles capables de marquer aux bons moments. A Berlin, Boniface ne fait pas une bonne première demi-heure...puis inscrit un magnifique but."

Quelques jours plus tard, les hommes de Karel Geraerts confirme leur retour à l’avant-plan en battant Genk sur son terrain. Et en redistribuant au passage les cartes pour le titre de champion de Belgique. "Nous avons montré que nous faisons partie des favoris pour le titre, commente Teddy Teuma. Après notre période plus compliquée, nous nous sommes relevés au bon moment. On savait que tous ensemble, nous pouvions renverser n’importe quelle situation même à Genk."
Switch mental
Une fois la qualification pour les quarts de finale acquise, le mot "crise" semblait bien loin. Encore en course sur deux tableaux, les Bruxellois vont désormais se reconcentrer sur le championnat dès ce dimanche avec un match face à Malines qui pourrait officialiser leur qualification en Champions Playoffs. "Le plus dur dans ces beaux moments est de retomber sur terre et d’enchaîner, avance Teuma. Ce ne sera pas facile contre Malines, il faut absolument opérer un switch mental."
"Je ne pense pas que le danger de l'euphorie les guette."
"Je ne pense pas que le danger de l’euphorie les guette, conclut Alex Teklak. Les joueurs ont faim et la qualification européenne va leur donner de la confiance en championnat. Ce ne sont pas des starlettes qui vont commencer à se la raconter. J’attends avec impatience les Champions Playoffs. Le titre va se jouer entre Genk, l’Antwerp et l’Union qui devra essayer de ne pas perdre trop d’énergie et de points avec l’Europa League."
Un mois après la claque reçue face au Standard, l'Union est à nouveau debout. Et peut continuer à rêver en grand d'ici la fin de saison, en championnat tout comme en Europe...