Le camouflet brugeois, la bonne dynamique anderlechtoise et la lutte pour le maintien : Alex Teklak donne son avis sur la fin de la phase classique
La lutte est grande à tous les étages en Pro League.
Publié le 30-03-2023 à 08h01
La phase classique entre dans sa dernière ligne droite. Durant quatre journées, plusieurs clubs vont se lancer dans une bataille à distance pour atteindre les Champions Playoffs, les Europa Playoffs ou pour éviter la descente en D1B.
Bruges sauvera-t-il sa saison ? Anderlecht ou Charleroi feront-ils partie du Top 8 ? Qui suivra Seraing dans l’antichambre de la D1A ? Alex Teklak, notre consultant football, nous donne son avis sur cette fin de phase classique qui s’annonce chaude à tous les étages…
Les Champions Playoffs : avec Bruges ou Gand ?
Qui sera l’heureux élu ? À côté de Genk, de l’Union Saint-Gilloise et de l’Antwerp, il reste une place pour participer aux Champions Playoffs. Même si Westerlo n’est qu’à trois points du quatuor de tête et pourrait jouer les troubles-fêtes, la Gantoise et le Club Bruges devraient se battre à distance pour ce quatrième ticket. "Vu la dynamique actuelle, la Gantoise a un avantage psychologique sur Bruges, explique Alex Teklak. Il y aura en tout cas un duel à distance assez clair entre ces deux équipes car je ne vois pas une équipe surprise faire son apparition dans le Top 4. Les Gantois ont souvent reçu leur chance ces dernières saisons mais sans la saisir. Cette fois, cela pourrait leur sourire même s’ils ont la Coupe d’Europe qui pourrait leur coûter des points."
"Ne pas être dans les Champions Playoffs serait un véritable camouflet pour Bruges."
Avec deux points de retard sur Gand, le Club Bruges n’a remporté que trois de ses quatorze parties jouées depuis le début de l’année 2023, toutes compétitions confondues. Une spirale négative qui pourrait lui coûter cher au décompte final. "Mais ils peuvent encore accéder au Top 4 malgré leur saison chaotique, continue Teklak. Vu tous les points perdus en cours de route, Bruges ne devrait plus être dans la course si ses concurrents avaient réalisé une saison normale. Est-ce que cela montre que le championnat est relativement faible ou que plusieurs équipes connaissent une méforme en même temps ? En tout cas, ce ne serait pas scandaleux pour Bruges de rater le titre. Mais ne pas être dans les Champions Playoffs serait un véritable camouflet."

De leur côté, Genk et l’Union sont déjà officiellement qualifiés. Si le premier connaît une période actuelle plus compliquée, le second montre une belle régularité depuis le début de la saison. "À Genk, le départ d’Onuachu a joué mais aussi et surtout la blessure de son remplaçant. Je ressens une certaine nervosité dans le club qui n’aurait jamais réagi aux non-sélections de Trésor et Heynen chez les Diables si tout allait bien. Pour moi, il y a une corrélation entre leur mauvaise passe et leurs réactions épidermiques. À l’Union, tout ce qui arrivera sera du bonus. C’est une équipe qui ne calcule pas et dont on peut donc attendre le meilleur. Avec l'Antwerp, il s'agir d'une course à trois pour le titre."
Les Europe Playoffs : Anderlecht en meilleure posture
Un cran plus bas, la lutte est aussi acharnée en vue d'une qualification aux Europe Playoffs. Actuellement, trois équipes (Anderlecht, Charleroi et le Cercle Bruges) se tiennent en un point dans la course à la huitième place. Avec un élément qui pourrait redistribuer les cartes : le match à rejouer entre Charleroi et Malines. "Anderlecht a un avantage sur ses concurrents mais l’issue de ce match qui sera sûrement à rejouer est une donnée très importante, avance Alex Teklak. Il faudra voir comment les Mauves vont gérer les blessures et la Coupe d’Europe : lutter sur plusieurs fronts peut coûter cher quand on a un noyau étriqué. Mais ils restent sur une bonne dynamique qui doit les amener dans le Top 8."

Les Zèbres payent de leur côté leur début de saison difficile. Depuis le retour de Felice Mazzù, ils n’ont subi que trois défaites en treize matchs mais font face à un calendrier difficile d’ici la fin de la phase classique (Westerlo, Zulte, Standard et Genk). "Le prochain match contre les Campinois sera crucial car il permettra soit de totalement se relancer psychologiquement soit de couper l’élan positif. Charleroi n’aura pas nécessairement raté sa saison en cas de non-qualification en playoffs, au contraire d’Anderlecht. Mais vu les noyaux et les ambitions affichées, les deux équipes devraient y être. Le problème est que leur saison respective a été marquée par un mauvais début de championnat qui les a coulés."
Devant les deux Sportings, le Standard ne doit pas avoir de craintes malgré ses hauts et ses bas. L’arrivée de Ronny Deila à la tête de l’équipe a donné un nouvel élan à un club qui avait terminé à une piètre quatorzième position la saison dernière. "On ressent que les supporters sont à nouveau conquis par ce qu’il se passe. Il y a un bon état d’esprit des joueurs et un renouvellement avec de nombreux jeunes qui fait qu’il y a une bonne énergie dans l’équipe. Le brasier qu’est en permanence le Standard a été calmé par la bonne communication et les ambitions affichées par la direction. L’entraîneur a amené une dynamique positive et cela a une grosse influence sur le reste. Par contre, il ne faut pas que Deila soit l’arbre qui cache la forêt : un club doit survivre au possible départ d’un entraîneur. Plus globalement, les Europa Playoffs devraient attirer les regards vu le nom des clubs qui s’y retrouveront. Le passage de six à quatre équipes pour les Champions Playoffs a rendu le produit plus attractif."
"Ronny Deila ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt au Standard."
La descente : un classement déjà figé ?
Dans le bas du classement, plus personne ne se fait d’illusions pour Seraing. Avec seulement dix-neuf unités en trente rencontres jouées, l’équipe de Jean-Sébastien Legros pourrait être officiellement reléguée ce week-end après son duel face à la Gantoise. "J’ai commencé à avoir des craintes pour Seraing quand les joueurs ont pris position contre leur club, analyse Alex Teklak. Quand on commence à critiquer ouvertement son patron, c’est qu’il y a un problème profond et que les carottes sont cuites. Même si les manquements sont réels, les dénoncer face aux médias est un problème. Cela va bien au-delà de l’aspect purement sportif : on sent que la maison brûle et que tout le monde veut se barrer. Est-ce que la saison de Seraing a réellement commencé ? Je n’ai jamais eu l’impression qu’il y avait une réelle structure pour construire quelque chose sur le long terme."
"A Seraing, on sent que la maison brûle et que tout le monde veut se barrer."
Le suspense réside plutôt dans le nom des deux autres descendants en Division 1B. Ostende et Zulte Waregem sont actuellement dans la plus mauvaise posture mais Eupen et Courtrai ne sont pas encore sauvés. "Le classement actuel sera peut-être bien le même qu’en fin de phase classique, conclut notre consultant. Je pense que Courtrai ne va pas descendre car il se passe quelque chose dans ce club, il y a une véritable âme. Pour Ostende, ce sera plus compliqué de se sauver. Quand à Zulte, c’est une équipe qui ne devrait pas se retrouver dans une telle situation. Avec des joueurs de la trempe de Gano ou de Vossen, ils avaient les moyens de vivre une saison tranquille à l’image de Malines. Zulte n’est pas programmé pour descendre en D1B mais cela leur permettrait peut-être de repartir d’une feuille blanche."
Réponse le dimanche 23 avril...