Striani, nouveau directeur général de Virton: "Du caractère et du leadership dans le groupe"
Daniel Striani est officiellement le directeur général de l’Excelsior depuis quelques jours.
Publié le 13-12-2022 à 10h40
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On l’a aperçu quelques fois dans les coulisses de l’Excelsior depuis le début de saison. Depuis quelques jours, Daniel Striani, agent de joueurs jusque-là, est officiellement le directeur général de l’Excelsior. L’Italo-Belge se lie ainsi avec un club pour lequel il a déjà un peu collaboré dans un passé récent. Rencontre.
Daniel Striani, vous voilà directeur général de l’Excelsior. Qu’implique votre fonction ?
Cela va de la gestion au quotidien jusqu’à la gestion sportive. Du dossier de licence à préparer jusqu’aux transferts.
Qu’est-ce cela signifie pour Tom Van den Abbeele ? Reste-t-il directeur sportif ? Il semble qu’il soit mis à l’écart, non ?
C’est une question qu’il faut lui poser. Je ne sais pas trop, je préfère ne rien dire à ce sujet.
Qu’est-ce qui vous a amené à Virton ? Vous connaissiez Flavio Becca, Italien comme vous ?
J’ai eu l’occasion de le rencontrer il y a un an et demi environ, lorsqu’on a essayé de mettre en place quelques partenariats sportifs avec des clubs italiens comme Torino. J’ai en quelque sorte servi de trait d’union entre le club et les agents des joueurs qui sont arrivés en Gaume par ce biais. J’avais aussi traité avec Flavio dans le cadre de transferts, lorsqu’il officiait à Dudelange il y a quelques années. Voilà quelques mois, j’ai été sollicité pour remplir un rôle de conseiller extérieur et c’est parti comme ça.
Mais agent de joueurs et dirigeant de club, ce n’est pas compatible. C’est même interdit…
Effectivement. J’ai donc été amené à faire un choix. J’en avais déjà posé un il y a une vingtaine d’années, lorsque j’ai abandonné ma carrière de journaliste pour un rôle de manager. En voilà un autre.
Sans regrets ?
Non. La profession de manager a changé, la FIFA se montre trop conciliante et désormais, en deux clics ou presque sur le web, vous pouvez devenir agent. Au bout du compte, en Belgique, il y a presque autant d’agents que de joueurs. Et le métier est de surcroît vampirisé par de grosses boîtes de management étrangères.
Vous connaissiez Christian Bracconi avant de rejoindre Virton ?
Non. On a appris à se connaître ces derniers mois.
Et parmi les joueurs actuels, il y en a avec lesquels vous étiez liés de par votre rôle d’agent ?
Non, aucun.
Vous évoquiez le volet sportif de votre fonction. Ce qui nous amène à parler du prochain mercato. Il y a déjà des pistes concrètes ?
Il n’y en a pas dix, mais l’une ou l’autre qui avance, oui. De toute manière, il ne faut pas tout bouleverser, ni démanteler le noyau actuel. Deux ou trois renforts bien ciblés doivent suffire, pour amener du caractère et du leadership dans le groupe.
Avec des départs en compensation ?
Vous savez, tout club, quel qu’il soit, a cette volonté de dégraisser au mercato hivernal. Mais c’est sans doute la mission la plus compliquée, pour le club comme pour le joueur d’ailleurs. Le mercato d’hiver est souvent nerveux, parce que les bonnes affaires n’y sont pas légion. Ce sont souvent des coups de poker.
« Miser sur le terroir, c’est important »
Et la remise sur pied d’une académie des jeunes, cela figure dans vos projets ? Vu que rien ne bouge depuis des mois, on a le sentiment que Flavio Becca n’en veut pas…
Moi, j’ai envie de restaurer cette image-là du club. C’est aussi une des raisons pour lesquelles Bernard Bolly est arrivé. Miser sur le terroir, c’est important. De bons joueurs, il y en a partout, dans la région aussi. Et les meilleurs transferts sont souvent ceux qui viennent de près. Développer la formation, c’est souvent la mission la plus exaltante, mais aussi la moins facile car elle nécessite beaucoup d’apport humain. Il faut qu’une multitude de personnes y adhère.
Et, on le répète, il faut aussi que le patron en soit convaincu…
Mais je crois qu’il l’est. Maintenant, ça ne se fait pas d’un simple claquement de doigts. Il faut l’aider à aller dans cette direction.
Avec des partenaires ?
Pourquoi pas ? C’est une possibilité.
Et céder le club, cela reste à l’ordre du jour ?
Dans le foot actuel, je pense que tous les clubs sont à vendre. La Juve, l’Inter, Anderlecht, etc. Il existe une dynamique mondiale qui amène à ce type de raisonnement. Maintenant, il ne faut pas croire que Flavio n’attend que ça. Je crois que les gens ont une image tronquée de lui et de son C.A.. Parce qu’il y a une réelle implication de leur part dans ce qui se fait ici à Virton.
"Directeur sportif? Aucune idée"
Si Daniel Striani ne veut pas trop en dire au sujet de la situation de Tom Van den Abbeele (lire ci-contre), celui qui occupe encore officiellement la fonction de directeur sportif ne se montre pas beaucoup plus disert. "Si je suis encore le directeur sportif de l’Excelsior? Sincèrement, je n’en ai aucune idée , répond-il. Je fais déjà depuis quelque temps pas mal de travail administratif, ce qui ne figurait pas spécialement dans mes prérogatives (NDLR: il fait notamment office de correspondant qualifié). Est-ce que je me sens mis de côté? Je préfère ne pas m’exprimer à ce sujet." Nul besoin d’être grand devin pour comprendre qu’il y a un peu de friture sur la ligne…
Son parcours
Né en Italie
Daniel Striani est né à Pescara il y a 55 ans. Il est arrivé en Belgique avec ses parents à l’âge de 5 ans. La famille s’est établie à Bruxelles. Il dispose de la double nationalité.
Journaliste, puis manager
Il a été journaliste pendant 14 ans, pour la Dernière Heure, puis, en 2001, il a embrassé une carrière de manager. On lui doit notamment le passage de Fellaini de Charleroi au Standard. Plus près de nous, il a assisté Guillaume François à l’époque où ce dernier officiait à Mouscron et au Beerschot, Olivier Werner quand il est venu à Virton – "un des premiers joueurs dont je me suis occupé" , dit-il – et d’autres ex-Virtonais comme Lecomte et Cordaro. Ainsi que, plus récemment, des garçons arrivés d’Italie comme le Kosovar Altin Kryeziu.