Cette fois, Pep Guardiola ne bricolera plus : “Mais on ne sait jamais avec lui”
L’entraîneur de City avait surpris négativement lors de la finale de 2021.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5e1575df-2962-44fc-80e7-c8d53ad26103.png)
- Publié le 08-06-2023 à 19h59
:focal(1995x1338.5:2005x1328.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VOK3FVCR55GDXP2RCMG2J24YAQ.jpg)
Quelle surprise nous réserve Pep Guardiola pour cette finale ? Va-t-il une nouvelle fois innover au “pire” moment ou maintiendra-t-il son onze habituel qui tourne à la perfection depuis plusieurs semaines ? “On a toujours l’impression qu’il cherche une trouvaille avec quelque chose qui sort de l’ordinaire”, résume Benoit Thans, consultant Pickx Sports qui commentera cette finale depuis Istanbul en duo avec Marc Delire.
Tout le monde se souvient encore de cet essai tactique qui n’avait pas fonctionné lors de la finale de 2021 perdue face à Chelsea. Le manager espagnol n’avait pas titularisé Rodri, de manière assez incompréhensible alors que l’Espagnol était le joueur qu’il avait le plus utilisé de la saison. “Je m’étais étonné de son changement alors que Rodri avait disputé tous les matchs et avait été très bon”, se souvient Benoit Thans. “Rodri est le seul joueur irremplaçable à City, selon moi. Ce mec est d’une intelligence incroyable. Il amène une fluidité et une aisance folles. C’est le Sergio Busquets de City”, approuve Alex Teklak, qui analysera la finale depuis le studio de Pickx Sports.
"Rodri est le seul joueur irremplaçable à City."
”Si je vous dis en privé la raison pour laquelle j’ai pris cette décision à ce moment-là, vous pourriez dire que c’était bien, mais c’est simple : si je perds, j’ai tort, si je gagne, j’ai raison, a commenté Pep Guardiola il y a quelques jours, avec deux années de recul. C’était un match serré et à bien des égards nous étions meilleurs qu’eux ; mais nous avons perdu. Est-ce que je ferais quelque chose de différent maintenant ? Peut-être, mais ça ne compte pas.”
Des adaptations jusqu’au schéma actuel
Demander à Guardiola de passer une saison sans invention tactique semble impossible. Mais cette fois, l’entraîneur de City a fait ses essais tout au long de la campagne – notamment pour s’adapter à la venue d’Erling Haaland – en s’ajustant au fil des semaines jusqu’à atteindre le schéma actuel. Une sorte de 3-2-4-1, avec un duo de médians défensifs (Rodri et Stones) et deux ailiers (Grealish et Silva).
"Si je perds, j'ai tort, si je gagne, j'ai raison."
”Il a trouvé une tactique qui est vraiment conforme à toutes les qualités de ses joueurs. Et désormais, il ne changera plus ni ce système, ni ses joueurs, pense Benoit Thans, rejoint par Alex Teklak : “Guardiola a mis du temps à ce que son schéma aboutisse à celui-ci. Mais c’est peut-être aussi parce que ses joueurs le lui ont imposé petit à petit. Et puis au-delà de ce schéma, cette équipe se reconvertit admirablement bien défensivement. Chacun fait sa part du boulot dans ce contre-pressing.”

L’une des premières adaptations plus tôt dans la saison concernait l’absence de vrais arrières latéraux, alors qu’il utilisait auparavant João Cancelo et Kyle Walker comme de vraies armes venues des côtés. “Il n’avait pas de vrai back gauche donc il a fait sans, poursuit Alex Teklak. Il en a profité pour se sécuriser en utilisant plutôt Akanji ou Aké, des centraux de formation. Du côté droit, Walker a eu du mal au début mais il a désormais définitivement intégré les préceptes de ce rôle hybride.”
"Il a trouvé une tactique qui est conforme à toutes les qualités de ses joueurs."
D’une défense formée avec quatre défenseurs centraux, Guardiola a toutefois évolué encore plus tard dans la saison vers un trio en faisant remonter John Stones d’un cran, à côté de Rodri. “C’est une vraie trouvaille, assure Benoit Thans. Stones est un joueur discret mais tellement utile dans la libération des joueurs devant lui. Il presse haut, récupère, joue juste et simple. Et grâce à lui, on voit De Bruyne, Gündogan, Grealish et Silva plus haut, qui apportent le soutien dont Haaland manquait peut-être en début de saison.”
C’est donc avec un modèle évolué mais parfaitement réfléchi que Manchester City abordera sa finale. “En tout cas, si l’équipe garde son niveau et cette tactique-là, je ne vois pas ce qui pourrait leur arriver. Mais on ne sait jamais avec Guardiola, parce que l’Inter est peut-être la seule équipe capable de les embêter physiquement, techniquement et tactiquement”, ponctue Benoit Thans.