Thibault De Smet s’apprête à affronter le PSG : “L’an dernier, je jouais contre Seraing et là, je me retrouve devant Messi, Neymar et Mbappé”
Après une année chaotique au Beerschot, Thibault De Smet revit à Reims.
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Publié le 28-01-2023 à 10h45
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Il fait bon vivre au centre de vie Raymond-Kopa. Installés dans la petite commune de Bétheny à quelques encablures du centre de Reims, les Champenois s’activent à quelques jours d’affronter le PSG. Malgré une saison à quatre descendants, on perçoit directement de la sérénité au centre d’entraînement du Stade de Reims. La série de 13 rencontres sans défaites toutes compétitions confondues depuis l’intronisation de Will Still comme T1 aide à rendre l’atmosphère agréable.
Dans le hall du complexe, le technicien belge salue chaleureusement tous les visiteurs qu’il croise à l’image de ses joueurs. Quelques mètres plus loin, Thibault De Smet débarque pour faire le point sur sa saison. Le latéral belge est l’un des grands gagnants de la prise de pouvoir de son compatriote. Alors qu’il n’avait disputé aucune minute jusque-là, le joueur de 24 ans a enchaîné les titularisations jusqu’à un coup au pied reçu face à Nice. Remis pour le choc au Parc des Princes face au PSG, le Brugeois de naissance s’est posé pour évoquer son parcours incroyable après une année de galère au Beerschot.
Thibault, comment peut-on expliquer votre mise à l’écart avant que Will Still ne devienne l’entraîneur principal ?
”Je suis revenu de mon prêt au Beerschot. J’ai vécu là-bas une saison chaotique. Dès le début de la préparation, j’ai eu une discussion avec Oscar Garcia, le coach précédent, pour savoir s’il comptait sur moi. Il ne m’a pas dit que j’étais indésirable même s’il y avait de la concurrence avec Maxime Busi et Bradley Locko. Je ne devais pas partir. Alors, j’ai tenté ma chance mais finalement, je n’étais jamais dans le groupe. J’ai dû me contenter de trois rencontres… avec l’équipe réserve.”
L’arrivée de Will Still a tout changé pour vous.
”Bradley Locko était suspendu pour le match à Nantes. Will m’a annoncé que je serais titulaire, que je ne devais pas paniquer et que je devais reproduire les performances que j’avais affichées à l’époque avec Gand et Saint-Trond. Il m’a donné énormément de confiance.”
Avant son intronisation, ce fut une dure période pour vous.
”Pire que ce que j’ai vécu au Beerschot, ce n’était pas possible mais en effet, c’est toujours délicat de ne pas jouer. Je ne suis pas du genre à abandonner et j’ai pu compter sur le soutien de ma famille et de ma copine. J’habite seul à Reims car elle travaille en Belgique mais elle vient régulièrement me voir. Ce n’est qu’à 2h30 de route. Dès que j’ai un jour de congé, c’est moi qui reviens au pays.”

Était-ce une erreur d’aller en prêt à Anvers ?
”Je pensais que le Beerschot représentait une bonne solution pour me relancer. J’ai senti que Peter Maes me désirait vraiment. Les choses se sont vite gâtées par la suite. On réalise un début de saison catastrophique et rien ne tourne en notre faveur. J’ai senti que les supporters n’étaient pas fans de moi. Je recevais sur Instagram des messages insultants où certains d’entre eux me demandaient ce que je faisais ici. C’est dur de ne pas y prêter attention car on reste un homme. Mentalement, cet épisode m’a fait grandir.”
J'ai reçu des messages insultants sur les réseaux de fans du Beerschot"
Comment avez-vous atterri à Reims il y a deux ans ?
”Reims était déjà venu aux nouvelles lors de ma première saison à Gand. Je voulais engranger de l’expérience en Pro League. Mon année à Saint-Trond m’a permis de me développer même si le championnat s’est stoppé prématurément avec le covid. Reims est revenu à la charge. J’ai tout de suite dit oui. Ici, c’est le confort maximal. Il ne faut pas prendre sa voiture pour aller au terrain d’entraînement comme au Beerschot.”
Quels sont les ingrédients de la méthode Still ?
”Will est comme un ami, on peut discuter de tout avec lui. Il donne beaucoup de libertés et il parle avec tout le monde. Il y a un dialogue permanent entre lui et le grope. Le coach vient souvent nous voir quand on mange, il nous demande notre avis sur le contenu des entraînements. Cette proximité ne l’empêche pas de pouvoir se fâcher quand on exécute mal quelque chose mais une fois que la séance est finie, il oublie tout.”
Qu’est-ce que ça fait de rencontrer le PSG ?
”C’est un rêve. L’an dernier, je jouais contre Seraing et là, je vais me retrouver devant Messi, Neymar, Mbappé. Ce sont des joueurs que je regarde d’habitude à la télé en Ligue des Champions. Ça va vraiment vite dans le football même après une saison chaotique. Avec Will, mon statut a évolué. Je revis.”
Est-ce que vous jouez déjà le match avant dans votre tête ?
”Oui, bien sûr. Je réfléchis à la manière de les stopper. Il faut que ce déplacement au Parc des Princes soit un plaisir. Notre position au classement nous permet d’aborder cette rencontre comme un match “bonus”. Si on ne perd pas, c’est déjà parfait. Notre série d’invincibilité se poursuivra. Se déplacer au Parc des Princes constitue une belle affiche.”
Ressentez-vous du stress à l’idée d’évoluer face au trio Mbappé, Messi, Neymar ?
”Je n’ai jamais vu Messi en tribunes et là je vais jouer contre lui. Au coup d’envoi, il faut cependant oublier que c’est Messi, Mbappé ou Neymar en face de toi. Après le match, j’essaierais d’échanger mon maillot avec Messi pour garder un souvenir et dire plus tard à mes enfants que j’ai joué contre lui (sourires).”
J'essaierais d'échanger mon maillot avec Messi pour le montrer à mes enfants plus tard"
Vous allez également goûter à l’ambiance magique du Parc des Princes. D’autres arènes vous ont-elles déjà marquées en France ?
”Je dois encore découvrir pas mal de stades. Il y a deux ans, quand je suis arrivé, c’était en pleine épidémie de coronavirus avec des stades à huis clos. J’ai donc joué dans un stade Vélodrome vide. En début de saison, je n’étais pas dans le groupe. J’ai raté quelques déplacements mais l’ambiance dans les stades en France est incroyable même dans les petits clubs. Avec les supporters, c’est toujours une dose d’adrénaline supplémentaire même quand le public est contre toi. Il y a quelques semaines, on s’est déplacés à Brest. Le stade n’est pas grand mais les fans m’ont marqué.”
Qu’est ce qui vous manque de la Belgique ?
”La frite du dimanche soir après le match (rires). Les restaurants également. Même si en France, il y a de quoi faire, j’aime la nourriture belge. Les mises au vert sont également un peu embêtantes. On prend systématiquement l’avion un jour avant. C’est pour ces raisons que je préfère évoluer à domicile. En Belgique, tout se faisait en bus en 2h30 maximum.”
La frite du dimanche soir me manque"
Un joueur vous a-t-il déjà impressionné depuis vos débuts en Ligue 1 ?
”Celui qui m’a le plus impressionné, c’est Florian Thauvin il y a deux ans. Il était vraiment bon. Benjamin Bourigeaud m’a aussi marqué. Il ne fait pas beaucoup de dribbles mais sa vision du jeu et ses centres sont très dangereux. Je n’ai pas encore évolué contre les autres grands clubs. Je vous dirais ça en fin de saison.”
Pour finir, quels sont vos objectifs pour cette deuxième partie de saison ?
”Assurer vite le maintien et jouer le coup à fond en Coupe. On affronte Toulouse là-bas. C’est dans nos cordes. Au niveau individuel, le but est de pouvoir enchaîner les performances. Ce serait magnifique.”