Samedi dernier, le 9 mars 2019. Guillaume Gillet fête ses 35 ans. Un anniversaire qui coïncide avec une affiche qui fleure bon les nineties : Lens-Auxerre à Bollaert. L’occasion parfaite pour aller rendre visite à l’ancien Anderlechtois, en lutte pour la montée en Ligue 1 avec les Sang et Or.
Titulaire dans un rôle de box-to-box, il fait un très bon match. "Il est vraiment très important pour Lens. On voit la différence quand il est là. Sa longue absence pour blessure a été un coup dur pour l’équipe", nous glisse un journaliste local.
Gillet passe trois fois près d’un but mais ce n’était finalement pas nécessaire : Lens s’impose facilement 2-0 face à un Auxerre bien loin de la glorieuse époque des Scifo, Boli et Cantona. Les 30 126 supporters (plus que dans n’importe quel stade de Pro League) font la fête sur le refrain des Corons de Pierre Bachelet.
Après un bain de glace et un passage en zone mixte, Gillet nous emmène vers la salle VIP du stade. "On sera à l’aise pour faire l’interview", nous annonce-t-il. En rentrant dans cette sorte de gigantesque loge avec vue sur la pelouse, les enceintes se mettent à vibrer : Patrick Sébastien hurle son tube "Joyeux anniversaire". La famille et les amis du Liégeois étaient là pour le surprendre : "On a réduit les vacances au ski d’une journée pour faire une surprise à Guillaume. On est parti d’Avoriaz à 4 h du matin", nous explique Marie, son épouse.
Le temps que le jubilaire fasse la bise à toute la table, les vigiles annoncent que la salle VIP va fermer. "Pas grave, on va aller faire l’interview dans un hôtel à 500 mètres du stade."
Direction l’établissement situé pile en face du magnifique Louvre-Lens avec toute la bande. Une bande vite rejointe par Jean-Louis Leca, gardien du Racing et grand ami de Gillet depuis leur passage commun à Bastia. Il salue tout le monde avant de forcer son accent corse en voyant Vittoria-Blake, la petite dernière des Gillet née sur l’île de Beauté. "Elle, c’est une Corse comme moi !"
Avant de s’isoler avec nous pour l’interview promise, Gillet déballe son cadeau : un snowboard. "On a demandé un modèle qui sera encore à la mode dans cinq-six ans pour que tu puisses l’utiliser après ta carrière de joueur", rigole Marie.
Vous avez 35 ans. Vous allez vraiment encore jouer cinq ou six ans ?
"Oui, j’aimerais bien jouer jusqu’à au moins 40 ans dans le football professionnel. Puis après, je finirai au FC Liège mais avec la volonté d’encore être performant. Il faut se donner des objectifs à long terme. Mais je resterai lucide : si ça ne va plus, j’arrêterai. Enfin, le coach m’aura sans doute arrêté avant (sourire) ."
C’est rare les joueurs de champ qui arrivent jusqu’à 40 ans.