La chronique de Jonathan Lange : oui, le football peut encore être romantique !
Une chronique de Jonathan Lange
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4ZZ6CRRYZNBTBMDCHTO4KK4N3Y.jpg)
- Publié le 08-09-2023 à 10h58
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PAPXLFRDGRCWXJ3Z3PYROREYUQ.jpg)
Le mercato qui s’est enfin terminé a troublé nos sens en même temps qu’il a affolé les compteurs pour atteindre des sommets de dépenses encore jamais vus. La faute à l’irruption sur le marché de l’Arabie saoudite qui a déréglé ce qui l’était encore. S’ils n’ont certainement pas à se justifier, les joueurs expliquent souvent leur choix. Parfois de manière hasardeuse. Sur ce terrain, Yannick Carrasco a fait du chemin. L’épisode de son départ vers la Chine est loin : à l’époque, son entourage avait évoqué la perspective de voir le joueur devenir sur place un ambassadeur du développement du e-sport. Ce à quoi l’un de nos facétieux collègues a répondu que Carrasco n’avait peut-être jamais autant passé de temps derrière sa console que lors de son passage à Dalian. Ce jeudi, sa prise de parole a été argumentée. Elle doit être saluée. Sur le fond comme sur la forme, avec cette honnêteté trop rare qu’il faut mettre en avant. Selon la formule consacrée, ses proches sont désormais bien à l’abri. Pour plusieurs générations. Parce que dans footballeur professionnel, la deuxième partie de la locution est tout aussi importante que la première.
Toby Alderweireld est revenu dans la ville de son cœur qu’il a gravé dans la peau.
Il n’empêche que dans ce jeu devenu un business comme un autre, il subsiste des exceptions qu’on rêverait de voir naïvement redevenir la règle. Des élans de romantisme qui font chavirer nos petits cœurs d’amoureux du ballon rond. Sergio Ramos incarne ce souffle trop rare. En refusant le pont d’or saoudien pour privilégier un retour à Séville, là où tout a commencé pour lui il y a 18 ans, le défenseur nous a presque réconciliés avec le mercato. Il n’est pas le premier, mais il est l’un des derniers à le faire. Chez nous, récemment, Jean-François Gillet et Réginal Goreux sont revenus sur les terres rouches de leur premier amour. Vincent Kompany avait lui aussi succombé à la tentation anderlechtoise. Et Toby Alderweireld est revenu dans la ville de son cœur qu’il a gravée dans la peau. Des mouvements rafraîchissants dans des mercatos toujours plus chauds que cette fin d’été caniculaire. Qui montre qu’il y a encore un peu de place pour les romantiques.
