Argentine – France : les changements de Deschamps, c’était presque payant
Didier Deschamps n’a pas voulu subir le début de match manqué de son équipe. Il a rapidement effectué des changements, et si cela a pris du temps, cela a presque été concluant.
Publié le 19-12-2022 à 08h08
Il a fallu attendre la 80e minute pour que Kylian Mbappé réduise l’avantage de l’Argentine, sur penalty (2-1). Randal Kolo Muani avait provoqué la faute de Nicolas Otamendi, logiquement sanctionnée par M. Marciniak.
C’était la concrétisation des changements effectués par Didier Deschamps, plus tôt dans la rencontre. Dès la 41e minute, face aux difficultés rencontrées par son équipe, le sélectionneur a posé ses premiers choix, forts, en remplaçant Moussa Dembélé et Olivier Giroud par Marcus Thuram et Kolo Muani.
”J’ai fait ces changements, assez tôt, parce que je n’étais pas satisfait de ce que je voyais. J’étais convaincu que les entrants pouvaient apporter quelque chose, sans enlever les mérites de ceux qui sont sortis. Ils ne sont pas coupables”, a commenté le sélectionneur après la rencontre. Les sortants ne sont pas coupables, même si Giroud n’a pu cacher sa frustration, mais il fallait donc lancer un nouvel élan.
La montée de Kolo Muani et Thuram, contre le Maroc, en demi-finale, avait permis de solidifier un côté gauche trop permissif puis de faire le break. Contre l’Argentine, dans un autre scénario, ils devaient amener une autre dynamique, d’abord pour revenir dans le match, pour égaliser ensuite.
Kolo Muani, Thuram et Coman ont été impliqués sur deux des trois buts
Cela a mis du temps, et il a encore fallu un autre choix fort de Deschamps, pour peser sur la rencontre. En rappelant Antoine Griezmann, son meilleur élément pendant cette Coupe du monde, pour lancer Kingsley Coman à la 70e minute, le sélectionneur se passait de son relais, voire de son cerveau.
Mais son milieu de terrain était dominé (et fatigué ?), et DD a voulu amener d’autres profils, à l’image d’Edouard Camavinga, lancé à la place de Theo Hernandez, comme arrière gauche, dans ce qui avait déjà été testé contre la Tunisie, lors du dernier match de poule.
Il a fallu du temps pour remettre les choses à l’endroit, mais la bascule est intervenue à la 80e minute, donc, quand Kolo Muani a provoqué le penalty, confirmant que ses débuts avec l’équipe de France sont remarquables.
Sur le deuxième but, c’est Coman qui a été le premier récupérateur, dans les pieds de Messi, pour initier une transition rapide qui a permis à Thuram d’offrir le ballon de l’égalisation à Mbappé.
Kolo Muani et Thuram ont été décisifs, Coman, malgré un coup sur le genou, a su récupérer les ballons qu’il fallait ou mettre la vitesse nécessaire, et Camavinga, aussi, a été bon sur le côté gauche, gratteur quand il fallait et capable de contrarier Messi, parfois.
Longtemps, pendant la Coupe du monde, la question de la profondeur du banc de la France a été posée, laissant planer l’idée que cela manquait de qualité. Après la demi-finale victorieuse contre le Maroc, une première réponse a été apportée. Après le match contre l’Argentine, la confirmation que les ressources françaises étaient bien présentes, a été validée.
Il s’en est fallu de peu, d’ailleurs, pour que Kolo Muani soit le héros du soir, après une occasion manquée dans les arrêts de jeu de la prolongation, lors d’un face-à-face avec Martinez, le gardien argentin. Didier Deschamps est souvent accompagné d’une certaine chance, dit-on. C’est réducteur, évidemment, puisqu’il a pesé sur le déroulement et le dénouement de la finale. Il lui a manqué un peu de chance, aussi.
La France a effectué sept remplacements
Didier Deschamps a effectué sept changements lors de la finale, alors que ce sont six remplacements, maximum, qui sont en principe autorisés lorsqu’un match va en prolongation. Le septième changement a été la montée d’Axel Disasi à la place de Jules Koundé, quelques minutes avant la fin de la prolongation. Mais ce n’est pas ce dernier remplacement qui est au coeur de l’explication.
Il faut remonter quelques minutes avant, quand Adrien Rabiot a dû céder sa place à Youssouf Fofana, à la 96e minute. Le médian de la Juventus avait été victime d’un choc à la tête avec Julian Alvarez. Conformément à ce que prévoit le règlement de l’IFAB, un changement supplémentaire est autorisé dans le cadre du protocole commotion cérébrale.
Rabiot a donc pu quitter le jeu, sans que cela soit considéré comme un changement. L’arbitre polonais, M. Marciniak, et ses adjoints, ont ainsi pu laisser Disasi disputer les dernières secondes de la finale à la place de Koundé.