La Roja, imbattable au milieu ?
Dernières répétitions pour Sergio Busquets et cie avant la Coupe du monde .
- Publié le 24-09-2022 à 16h00
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Au plus fort de son âge d’or, entre 2008 et 2012, l’Espagne a toujours pu s’appuyer sur son entrejeu pour oxygéner son football. Une décennie plus tard, malgré la perte d’esthètes comme Iniesta et Xavi, la recette est la même. Le passage en revue des troupes permet de mieux se rendre compte de la puissance de cet empire du milieu.
Contrairement à ses anciens compagnons d’armes, Sergio Busquets est toujours bien là, à 34 ans. Capitaine parfois épargné lorsque les rencontres s’enchaînent, il ne sort pas du terrain dans les matchs couperets, comme lors du dernier Euro et du Final Four de la Ligue des nations. À ses côtés tant en sélection qu’à Barcelone, Gavi et Pedri (respectivement 18 et 19 ans) s’imposent de plus en plus grâce à leur facilité balle au pied et à leur audace.
Comme lors de ses derniers succès, la sélection pourrait donc aligner un entrejeu 100 % catalan. Dans l’optique d’une compétition qui ne laisse que très peu de temps de préparation (seulement dix jours entre les derniers matchs en club et le début de la Coupe du monde), l’avantage des automatismes pourrait rapporter gros. Lors des premières affiches du Barca, à Séville et au Bayern, ce sont d’ailleurs ces trois hommes qui étaient alignés, au détriment de Frenkie de Jong ou Franck Kessié.
Cependant, au vu de la densité de joueurs dans le secteur, il serait réducteur de croire que le trio a déjà sa place assurée dans le onze au Qatar. Comment ne pas évoquer Rodri, qui sort d’une saison XXL avec Manchester City, assurant l’équilibre d’une équipe à la possession de balle aussi dogmatique que celle de la Roja ?
Citons aussi des garçons comme Koke, l’inusable capitaine de l’Atletico qui a également porté le brassard lors de deux des quatre derniers matchs en sélection, Carlos Soler, dont les 22 buts et 13 assists sur les deux dernières saisons de Liga ont convaincu le PSG, ou encore Marcos Llorente, titulaire indiscutable à l’Atletico Madrid.
Jeunesse dorée, joueurs d’expériences, profils multiples : Luis Enrique a le choix des armes et ne s’en prive pas. Lors des deux derniers matchs de Ligue des nations face à la Suisse et la République tchèque, le sélectionneur ibérique a intégralement changé son entrejeu sans affaiblir la maîtrise de l’équipe (victoires 0-1 et 2-0). Les joueurs défilent, l’ADN espagnol reste : sur les quatre matchs à enjeu de 2022, la Roja comptabilise 68 % de possession et procède par attaques placées, marquant tous ses buts dans le rectangle. Si l’Espagne court après un titre depuis dix ans, ses adversaires risquent de courir après le ballon.