Handball, peace and love, Standard Femina : qui est Welma Fon, nouvelle venue chez les Red Flames ?
Les Red Flames disputent leur tout premier match de l’année à l’Arnold Clark Cup avec une Liégeoise : Welma Fon.
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Publié le 15-02-2023 à 17h58
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Lundi, début du premier rassemblement de l’année en prévision de l’Arnold Clark Cup, un tournoi amical que la Belgique dispute en Angleterre (contre les Anglaises, la Corée du Sud et l’Italie), les Red Flames ont accueilli trois nouveaux visages : Valesca Ampoorter (OHL), Michelle Colson (Anderlecht), Welma Fon (Standard). Avec la présence de cette dernière, c’est le Standard Femina qui retrouve enfin une place en équipe nationale plus de huit mois plus tard.
Arrivée lundi dans un groupe où elle ne connaissait ses nouvelles équipières que de nom, la joueuse du Standard entend bien saisir sa chance. Avec humilité toutefois et sans s’enflammer. En restant elle-même : souriante, désireuse d’apprendre, en observant, en prenant du plaisir et en montrant ses qualités sur le terrain.
Au foot à 14 ans seulement
Après avoir suivi les étapes U23 ces dernières saisons, la voilà propulsée en A. “Un peu par surprise. Je savais que mon nom se retrouvait dans la présélection, mais on ne sait jamais à quel point elle est grande. J’avais déjà pu m’entraîner il y a un an avec ce groupe, en compagnie d’Aster Janssens, et j’avais suivi jusqu’au match, mais être dans une sélection officielle, cela reste une belle fierté. Au Standard, ils étaient contents pour moi. Je devrais peut-être négocier une prime la prochaine fois”, se marre-t-elle.
"M'asseoir sur le banc, c'est déjà de l'expérience."
À 20 ans, cette étudiante en psycho n’a pourtant encore que six ans de foot dans les pieds, mais cette promotion semble suivre une suite logique dans son parcours. Enfant hyperactive, elle aurait voulu commencer en club plus tôt, comme elle le faisait déjà avec ses potes en dehors de la sphère familiale et scolaire, mais elle a dû se résoudre à découvrir d’abord le handball, sur insistance d’une maman ancienne handballeuse qui estimait, à l’époque, que le foot était trop masculin. À 14 ans, elle quittait finalement le HC Bressoux pour le Standard où le ballon rond collait mieux à ses pieds et ses qualités physiques. Si ses débuts chez les jeunes Liégeois ont coïncidé avec la découverte du foot en club et toutes les règles qui l’accompagnent, elle n’a rien lâché, encouragée et soutenue par Fery Ferraguzzi.
”Aujourd’hui, tous ces efforts ont porté leurs fruits”, sourit-elle. Il faut dire que depuis décembre 2020 et sa première apparition en Super League, la progression de Fon est linéaire. Pour devenir désormais une joueuse indispensable au Standard Femina avec qui elle a encore été décisive récemment. “J’ai déjà marqué plus cette saison alors que les playoffs n’ont pas encore débuté (6 buts)”, souligne-t-elle un peu gênée. “Mais je ne suis pas vraiment une buteuse. Je joue plus sur le flanc et j’apporte les centres pour l’attaquante, de la percussion. Je suis plus à l’assist qu’à la finition.”
Ces qualités, elle espère pouvoir les mettre au profit d’un groupe qui prépare la Ligue des nations (disputée pour la première fois à partir de septembre chez les dames). “Mais dans un premier temps, je serai déjà contente en pouvant m’asseoir sur le banc. Commencer comme ça, ça peut être bien. C’est aussi prendre de l’expérience. Ensuite, dans un deuxième temps, grappiller du temps, quelques minutes, ce serait déjà pas mal.”
Seule francophone

Si, de prime abord, elle peut se présenter le visage concentré, voire fermé, elle garde toutefois son âme d’enfant et peut vite se détendre pour faire éclater son grand sourire et cette partie insouciante qui n’est jamais très loin.
”Ce côté fofolle me caractérise en fait et c’est une de mes qualités que je partage avec Constance Brackman du Standard. On veut continuer à s’amuser tout en progressant et en allant le plus haut possible. D’ailleurs, à choisir, je l’aurais reprise avec moi (rires). C’est vrai que je suis quelqu’un de tranquille, j’ai l’habitude de dire que j’ai un côté peace&love. Je ne me pose pas de questions. Le foot, c’est pour moi s’amuser, prendre du plaisir et en donner. Mais c’est aussi important de pouvoir répondre présent au moment voulu. Footballistiquement, je pense que je peux aussi apporter un plus sur le côté avec ma vitesse et ma percussion. Mais j’ai conscience que, par rapport aux joueuses que je côtoie cette semaine, je dois encore évoluer. À leur contact, je ne peux qu’apprendre et m’améliorer.”
Cette progression, elle espère la connaître déjà en Angleterre lors des trois prochains matchs où on annonce 27 000 tickets vendus contre les championnes d’Europe. “Ça va changer de la Super League”, rigole-t-elle. “Le spectacle sera incroyable tout comme le niveau, la vitesse d’exécution… Ça fait rêver et ça te permet surtout de te situer et voir ce que tu dois améliorer : la première touche, la vision, la vitesse…”
Welma Fon est évidemment encore loin des 135 sélections de Janice Cayman, de 14 ans son aînée, mais compte bien les enchaîner ces prochains mois et devenir une habituée des rassemblements. “À mon arrivée, Janice m’a dit de ne pas hésiter à aller la voir si j’avais la moindre question alors que Kassandra Missipo m’a accompagnée pour aller chercher mes vêtements. Je suis arrivée seule, mais je ne le suis pas vraiment en fait”, sourit celle qui est finalement en plein voyage linguistique, étant la seule francophone du groupe (Lisa Lichtfus n’a pas été reprise et Charlotte Tison s’est mise en retrait). “En rigolant, Tessa Wullaert m’a d’ailleurs demandé si ça n’allait pas être long dix jours. J’ai eu des cours en secondaire. Ça ira, je dois juste retrouver mon vocabulaire et assembler les mots (rires).”
”La présence de Welma s’inscrit dans la continuité”
À sept mois de la Ligue des nations, et avec aucun match à enjeux avant septembre, le staff a décidé de donner leur chance à des jeunes. Si la présence de Michelle Colson d’Anderlecht peut s’expliquer par le forfait d’Amber Tysiak en défense, la première sélection officielle de Welma Fon s’inscrit plutôt dans une sorte de test mais pas seulement.
”Nous avons beaucoup observé Welma en U23”, commence Ives Serneels. “On a tout de suite vu ses qualités. Pour moi, c’était le bon moment de l’intégrer au groupe. Je ne suis pas saint Nicolas. Je ne suis pas là pour faire des cadeaux. Si Welma est là, ce n’est pas juste une récompense de sa saison ou de sa progression, c’est parce que nous estimons qu’elle peut s’inscrire dans la continuité dans ce groupe. Elle n’est pas là pour remplacer une absente. On veut la voir sur du long terme. On sent qu’elle peut apporter un plus, une plus-value par ses qualités.”