Les cinq raisons pour lesquelles le championnat de F1 n’est pas déjà plié
Non, Max Verstappen et Red Bull ne sont pas déjà titrés après un GP.
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Publié le 06-03-2023 à 14h13 - Mis à jour le 06-03-2023 à 15h13
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Les inquiétudes, dans le paddock et parmi les spectateurs neutres fans de F1, étaient vives à l’issue du premier GP de ce dimanche et de la domination outrancière des Red Bull RB19 et plus particulièrement de la monoplace N°1 de Max Verstappen. Risque-t-on réellement d’assister à une saison monotone avec une suprématie d’un seul team comme ce fut le cas au début des années 2000 avec Ferrari et Michael Schumacher, durant huit ans avec Mercedes et la plupart du temps Lewis Hamilton ou durant quatre ans avec Sebastian Vettel et déjà Red Bull ?
Oui, estime un George Russell défaitiste : “Red Bull va gagner tous les GP,” a déclaré le Britannique. “Ils sont sur une autre planète. On est à une seconde au tour,” regrettait pour sa part Charles Leclerc. “C’est un des pires jours pour le sport auto,” a lâché pour sa part Toto Wolff oubliant un peu vite le sentiment que devaient ressentir ses rivaux quand ce sont ses voitures qui tournaient autour de tout le monde.
Plutôt que de paniquer, voyons les cinq raisons pour lesquelles 2023 pourrait ne pas être une simple promenade de santé pour les champions en titre et pourquoi les 22 prochains GP ne sont pas gagnés d’avance pour l’écurie de Milton Keynes.
1. Développement limité pour la RB19
La Red Bull 2023 est clairement la monoplace la mieux née. Evolution de la RB18, elle s’est encore améliorée sur le plan aéro et a encore perdu du poids ce qui lui permet d’avoir un meilleur équilibre et de moins dégrader ses pneus que ses concurrentes. Mais on sait que son temps de soufflerie sera limité cette saison. Environ 25 % de moins que ses rivales notamment en guise de sanction pour avoir dépassé le plafond budgétaire en 2021. Cela ne permettra pas à Red Bull d’arriver avec une version B et devrait permettre à ses rivales de combler au fur et à mesure leur retard.
2. Sakhir très abrasif
C’est connu, le circuit de Sakhir est très abrasif et donc dur pour les gommes avec une forte dégradation. Précisément le point fort de Red Bull et le point faible de Ferrari. Bahreïn n’est donc pas très représentatif du reste de la saison. Il faudra attendre les résultats sur des tracés forts différents comme Djeddah ou Melbourne pour savoir si la RB19 confirme son net avantage en rythme de course.
3. Ferrari à moins de trois dixièmes en qualifications
Charles Leclerc a signé le 3e chrono à 292 millièmes de la pole. Il n’y a donc pas un gouffre en matière de performances sur un tour. D’autant que l’on se souvient que le Monégasque de chez Ferrari n’a effectué qu’un seul run. Il aurait donc pu encore améliorer et il n’est donc pas du tout illusoire d’imaginer retrouver la SF-23 en pole. Et de là la course sera fort différente. Amplifiée par l’asphalte de Sakhir, la forte dégradation des gommes doit être soignée avec de nouveaux réglages. Tout comme la fiabilité du V16 italien qui resterait le plus puissant et pourrait faire merveille sur des circuits plus rapides comme Spa ou Monza.
4. Une évolution significative attendue pour Mercedes
Le discours de Toto Wolff est clair : ” Il faut des changements radicaux. On ne doit pas gagner trois dixièmes au tour, mais beaucoup plus que cela si l’on veut renouer avec le succès. On doit revoir notre concept de monoplace sans ponton qui, soyons réalistes, est un échec. On va bosser dur avec de grosses évolutions attendues dès le début de la saison européenne.”
5. Départs ratés pour Pérez et Alonso
Le Mexicain et l’Espagnol auraient pu mettre plus de pression, l’un sur son équipier Max et l’autre sur les Red Bull, s’ils n’avaient tous deux loupé leur envol et s’ils n’avaient perdu du temps et dû taper dans leurs pneus pour remonter. Révélation de ce début de championnat, l’AMR23 conçue par Dan Fallows, l’ancien aérodynamicien de Red Bull, a déjà été baptisée de Red Bull verte. Grand conseillé de Red Bull, Helmut Marko a d’ailleurs plaisanté en disant qu’il y avait trois Red Bull sur le podium, la troisième avec un moteur Mercedes. Fernando Alonso a été l’homme du GP et a démontré qu’il n’avait peur de rien ni de personne. Prudent, il annonce que le meilleur est à venir, mais reste prudent en attendant la confirmation de l’excellent comportement de son Aston lors des deux prochaines GP, en Arabie Saoudite et en Australie.