WRC Suède 1ère étape : Breen revit, Neuville subit

Le revenant Irlandais et sa Hyundai devancent la Ford de Tanak de 2.6 secondes

Avec déjà trois leaders et les trois marques différentes se succédant en tête depuis le départ, le Rallye de Suède, deuxième manche du Mondial, tient toutes ses promesses et reste très ouvert à l’amorce du week-end.

Si les conditions sont quasi idéales pour la pratique des sports de glisse, les positions sur la route ont joué un rôle important lors de la première journée.

C’est ainsi que dernier vainqueur en date ici, Kalle Rovanpera, n’a pu signer que deux meilleurs temps et n’a pas pu garder longtemps la première place acquise jeudi soir.

”Cela allait encore le matin, mais lors de la seconde boucle, j’ai souffert dans les ornières et les traces des deux roues motrices ou voitures historiques. Les lignes n’étaient pas bonnes,” regrettait le jeune champion du monde, cinquième à 31.1.

Avantage donc à ceux partant loin. Absent au Monte-Carlo, Craig Breen était le 8e et dernier des officiels WRC1 à s’élancer. Un bon coup de pouce pour le relancer après une saison 2022 catastrophique chez M-Sport. Irréprochable, l’Irlandais en a profité pour signer trois meilleurs temps et rentrer à Uméa avec une avance de 2.6 sur la Ford d’Ott Tanak, son équipier chez Hyundai Esapekka Lappi complétant le podium provisoire à 11.2 malgré une petite faute. “Je ne suis pas de retour. Je ne suis jamais parti. J’étais provisoirement un peu plus loin,” jubilait Craig toutefois encore loin d’avoir remporté son premier mondial. Car ce samedi, il partira juste derrière son principal rival…

La journée a été contrariée pour Toyota (Katsuta a signé un meilleur temps avant de partir en tonneau) dont la première Yaris (celle d’Elfyn Evans) pointe au 4e rang à 26.5, mais aussi pour Thierry Neuville, sixième à 36.8 du leader. Handicapé certes par sa deuxième position sur la route, le Belge n’est clairement pas au top de sa forme. Il n’a cessé de se plaindre de sous-virage, un phénomène s’accentuant avec la perte de son pare-chocs avant suite à deux incursions dans un mur de neige. “Je ne peux pas piloter comme cela. Je suis à fond de butée en sixième. La perte de pièces aérodynamiques n’a rien arrangé sur un parcours aussi rapide,” regrettait le Belge payant son manque de tests pour cause de maladie. Mais aussi son bon résultat monégasque.

Cela devrait déjà aller nettement mieux ce samedi quand il sera quatrième sur la route. Le champion du monde après tout, son principal rival au championnat, n’est que cinq secondes devant lui… La preuve qu’ouvrir ce vendredi n’était pas simple.

Au final, ce Rallye de Suède est loin, très loin, d’avoir rendu son verdict.

ES6 : Breen enfonce le clou

Et encore un scratch, le troisième déjà, pour Craig Breen qui porte son avance à 10.5 sur Ott Tanak et 17.3 sur son équipier Esapekka Lappi qui était à égalité avec lui au dernier intermédiaire avant de rater un freinage et de tirer tout droit ce qui lui a coûté une poignée de secondes.

A l’arrivée de la spéciale, l’Irlandais jubile : “Je ne suis pas de retour. Je ne suis jamais parti. J’étais temporairement un peu plus loin…”

Thierry Neuville, sixième à 35.3 déjà, fait la tête : “Ce n’est pas possible de piloter comme cela. Ma voiture sous-vire beaucoup trop. Je suis à fond de butée en sixième vitesse.”

Sa deuxième position sur la route ne l’aide pas.

Reparti après son tonneau de la spéciale précédente, Takamoto Katsuta s’est définitivement arrêté avec un moteur surchauffant. L’Italien Lorenzo Bertelli qui venait d’intégrer le Top 10 pour ses débuts sur la 4e Yaris WRC1 a perdu 1’43 et chuté au classement.

Scratch en WRC2 pour la Polo de Ole-Christian Veuby, deuxième au général de la catégorie à 28 secondes d’Oliver Solberg. Teemu Suninen a connu des soucis et perdu plus d’une minute lors de la spéciale précédente sur sa Hyundai, mais continue sa route.

En WRC3, Grégoire Munster perd du terrain. Il est toujours 5e à l’issue de l’ES5 et troisième en Junior mais à plus de 50 secondes du leader William Creighton. Une grande journée pour les Irlandais !

ES5 : Craig Breen exulte et prend la tête

Le deuxième passage dans la spéciale très technique de Brattby a comme prévu été très compliqué, surtout pour les concurrents s’élançant devant, obligés de refaire une ligne après. “C’est pire que les années précédentes,” s’exclamait Thierry Neuville. “On essaie de survivre en restant dans les ornières. On balaie beaucoup. On va perdre encore pas mal de temps.”

Moins que Takamoto Katsuta ruinant un superbe début de course en perdant une quarantaine de secondes dans un mur de neige. La Toyota du Japonais est bien endommagée et il n’est pas certain du tout qu’il pourra poursuivre sa route.

Devant, c’est Craig Breen qui, comme lors de la première boucle, signe le meilleur temps. Mais cette fois, un sourire jubilatoire remplace les larmes retenues ce matin à l’annonce de son scratch lui permettant de prendre la tête du rallye 7.7 devant Ott Tanak et 10.5 devant Esapekka Lappi. Dans la spéciale, l’Irlandais colle 7.8 à la Ford de Pierre-Louis Loubet et Nicolas Gilsoul partie deux minutes devant lui. Et 21.3 à Kalle Rovanpera.

”Je suis plus que content, je n’ai jamais vu des conditions pareilles. Votre tête est secouée dans tous les sens. Mais on est là…,” exulte l’Irlandais.

Et bien là. Les écarts se creusent autant que les ornières. Elfyn Evans, quatrième sur la première des Toyota, pointe désormais à 23.5 du nouveau leader, quatre dixièmes devant son champion d’équipier Rovanpera et six secondes devant Thierry Neuville sur la 3e Hyundai dont l’avant et l’arrière ont été abîmés après quelques contacts avec les murs de neige. Mais on sait que les deux spéciales suivantes, très rapides, sont plus favorables aux Toyota qui vont du coup remonter.

ES4 : Scratch pour Katsuta, Tanak 2.1 devant Breen

Encore une spéciale très rapide, longue de 25,8 km, où la pointe de vitesse des Yaris WRC1 a permis à Takamoto Katsuta, nominé pour la première fois par Toyota, de signer le meilleur temps, trois dixièmes devant son équipier Kalle Rovanpera et cinq dixièmes devant la Ford Puma de Ott Tanak qui augmente sensiblement son avance sur les Hyundai. A l’issue de la première boucle matinale, l’Estonien mène avec 2.1 d’avance sur Craig Breen et 4.1 sur Esapekka Lappi.

Le champion du monde sur la première Toyota pointe au 4e rang provisoire à 4.7 mais l’après-midi pourrait s’avérer plus compliquée pour lui car il va rouler dans les traces des propulsions historiques, sur une trajectoire donc nettement plus polluée.

Takamoto Katsuta est étonnant 5e à 7.1. Elfyn Evans est quelque peu décroché au 6e rang à 15.5 une seconde et demie devant un Thierry Neuville perplexe : “J’ai fait une bonne spéciale. Je ne sais vraiment pas où j’ai pu perdre 7 secondes sur Kalle…”

Le classement en tête devrait encore évoluer cet après-midi lors du deuxième passage.

A noter dans la spéciale précédente, le troisième chrono en WRC3 de Greg Munster, 2e en Junior, et le dernier de Tom Rensonnet qui a perdu 4 minutes suite à un problème électrique. Ce qui renvoie provisoirement le Liégeois à la 49e et dernière place du classement général.

ES3 : Rovanpera réagit, Tanak grappille

Changement de décor et de conditions pour cette troisième spéciale, avec de la glace à la place de la neige et donc pas de nettoyage pour les premiers. Un début de tronçon très rapide favorable aux Toyota dont la vitesse de pointe est supérieure. La combinaison de ces deux facteurs permet à Kalle Rovanpera de signer son deuxième scratch sur ce rallye, une seconde devant la Hyundai de Esapekka Lappi qui se rapproche donc du leader au classement général Ott Tanak, pas très joyeux pour autant : “On est là, mais dire que je suis heureux serait exagéré,” confie le pilote de la Ford Puma WRC qui compte désormais 1.9 d’avance sur la Hyundai de Craig Breen et 2.7 sur celle d’Esapekka Lappi.

Le troisième chrono de Takamoto Katsuta confirme l’avantage des Yaris sur ce tronçon, Elfyn Evans perdant du temps et des places après une petite incursion dans un mur de neige.

Thierry Neuville signe le sixième chrono et reste dixième, désormais à dix secondes de son ex-équipier estonien. “J’ai souffert de trop de sousvirage. Je sentais que j’étais lent…” regrettait le Belge.

En WRC2, le champion et premier leader Emil Lindhölm a tapé un mur de neige et a dû s’arrêter en spéciale pour dégager la neige du radiateur. Oliver Solberg sur une autre Skoda signe le meilleur temps et prend le leadership de la catégorie 3.2 devant la Polo de Ole-Christian Veiby.

Dans la spéciale précédente, cinquième chrono en WRC3 pour Grégoire Munster à neuf secondes du leader William Creighton. Douzième temps de catégorie pour le “rookie” Tom Rensonnet à 46 secondes du leader en Junior, soit un peu plus de 4 secondes au kilomètre.

ES2 : Le scratch pour Breen, Tanak nouveau leader

Conditions quasi optimales pour cette première spéciale diurne du Rallye de Suède avec un beau tapis blanc, des températures négatives et des murs de neige assez durs. Une spéciale de Brattby, longue d’un peu plus de 10,7 km chamboulant complètement le classement général.

Premier leader hier soir, Kalle Rovanpera a dû balayer et faire la trace : “Un gros handicap sur cette spéciale,” estimait le champion du monde, vainqueur ici en 2022. “Il y a pas mal de neige sur la route et peu de glace.”

Le pilote Toyota perd 12.5 sur le scratch signé par Craig Breen, le dernier des pilotes de pointe de WRC1 à s’élancer compte tenu de son absence à Monte-Carlo. Un Irlandais très ému à l’arrivée en apprenant qu’il avait signé le meilleur chrono : “Cela me manquait,” confiait-il quasi en pleurs. “Je suis très heureux que Hyundai m’ait donné une seconde chance.”

Le plus rapide, 3.8 devant Ott Tanak et 5.4 plus rapide que la seconde Hyundai de son équipier Esapekka Lappi, Breen sortant d’une saison archi-décevante chez M-Sport s’empare de la deuxième place du classement général à 1.3 de celui qui l’a remplacé en tant que leader dans le clan Ford, Ott Tanak, nouveau leader du rallye de Suède donc : “Cette spéciale n’était pas facile du tout car fort différente de ce que l’on avait vu en reconnaissances,” confiait l’Estonien.

A l’issue de cette deuxième spéciale, Esapekka Lappi pointe donc au 3e rang absolu à 3.9, tandis que Kalle Rovanpera chute en 4e position à 7.1, premier du clan Toyota 3 dixièmes devant son équipier Elfyn Evans et 9 dixièmes devant Thierry Neuville. Cinquième dans la spéciale, notre compatriote perd une position mais se sent mieux : “Il y a beaucoup de neige et donc de nettoyage. Ma deuxième position n’est pas avantageuse. Mais je me sens mieux dans l’auto. Ce n’est pas encore totalement ce que je voudrais, mais cela va dans le bon sens.”

Associé à Nicolas Gilsoul, Pierre-Louis Loubet signe le 7e chrono devant Rovanpera, preuve supplémentaire que la position sur la route a toute son importance ce matin en Suède…

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