Marten Van Riel, chef de file des Belgian Hammers: "Je n’ai pas attrapé le Covid-19 en octobre à Wuhan !"
Marten Van Riel est rentré des Jeux mondiaux militaires avec une belle médaille d’argent.
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Publié le 13-05-2020 à 08h14 - Mis à jour le 13-05-2020 à 14h01
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Marten Van Riel est rentré des Jeux mondiaux militaires avec une belle médaille d’argent.
Entre une sortie à vélo de 350 km, un marathon dans le cadre du fameux Wings for Live World Run et des épreuves virtuelles pour le compte du nouveau Zwift Pro Tri Race Series, Marten Van Riel essaie de… tuer le temps qui le sépare de la réouverture des compétitions. Si en cyclisme ce sera pour le mois d’août, en triathlon on évoque septembre, voire octobre. Et l’attente est longue pour le Limbourgeois de 27 ans, candidat au podium olympique à Tokyo, même en 2021.
"Le report des Jeux ne fut pas facile à accepter, mais compréhensible, compte tenu de la situation !", explique Marten, chef de file des Belgian Hammers, notre équipe nationale, où il côtoie Jelle Geens, Claire Michel et Valérie Barthelemy.
Autant de personnes avec lesquelles il est en contact régulier, tout comme avec les membres de son prestigieux groupe d’entraînement, placé sous la houlette du réputé Joel Filliol. Sportif d’élite à la Défense, Marten Van Riel a également terminé l’année 2019 en Chine, à… Wuhan, avec les Jeux mondiaux militaires, et à Xiamen, avec son premier demi-Ironman.
L’opportunité de l’interroger sur ce qu’il a éventuellement vu, entendu ou ressenti là où est née la tristement célèbre épidémie de Covid-19…
Marten, les temps sont-ils durs pour les triathlètes ?
"Oui ! Je m’entraîne pour fuir la réalité… Mais la situation actuelle n’a rien à voir avec mon quotidien normal. J’aurais dû être en Floride pour préparer la saison, les Jeux, mais tout a été bouleversé par ce coronavirus. Je suis donc actuellement en Belgique, où, je l’avoue, je passe plus de temps devant la télévision qu’à l’entraînement. Mon coach m’envoie le planning hebdomadaire, m’invitant à le prendre en douceur parce qu’il sait que j’en remets toujours une couche."
Vous avez quand même la chance de pouvoir sortir pour rouler et courir…
"Exact ! Je peux même nager à Louvain. À ce niveau, ces dernières semaines, nous avons été beaucoup mieux lotis que mes amis français ou espagnols, qui, eux, étaient strictement confinés. J’ai discuté avec Mario Mola et il m’a expliqué qu’il ne s’entraînait pas beaucoup parce que, à l’intérieur, ce n’est vraiment pas pareil. J’espère que cette situation se terminera au plus vite."
Le coronavirus est venu de Wuhan. Or, vous y avez séjourné en octobre dernier. Racontez-nous…
"J’y ai, en effet, participé aux Jeux mondiaux militaires, où j’ai décroché la médaille d’argent derrière Pierre Le Corre. Alors, oui, j’ai appris que certains Français s’étaient plaints d’être tombés malades, avec les symptômes du virus, à leur retour au pays. Moi aussi, je n’ai pas été bien pendant quatre ou cinq jours, mais je pense que c’était en rapport avec le décalage horaire et, surtout, la différence de températures entre la Chine (35 °) et la Belgique (5 °). En tout cas, je n’ai pas appelé mon médecin, d’autant que la semaine suivante je repartais à destination de Xiamen pour disputer mon premier demi-Ironman, que j’ai gagné en battant le record de l’épreuve. Je ne pense pas que j’aurais été capable d’une telle performance si j’avais été infecté par le Covid-19 !"
Et autour de vous, rien vu, rien entendu ?
"Non ! Je n’ai rien constaté de particulier. Pas d’écho par après. Mais, compte tenu des circonstances, je tiens à préciser que je suis heureux d’être employé par l’armée. Tout le monde n’a pas cette chance. Et je crains beaucoup pour ceux dont la carrière dépend de sponsors. Ceux-ci ne pourront peut-être pas honorer tous leurs engagements. C’est valable pour le sport en général…"
Revenons à vos activités actuelles et ce fameux marathon dans le cadre du Wings for Live World Run. Sympa ?
"Dur ! J’y participe chaque année avec mon club. Cette fois, j’étais parti pour 30 km et j’ai poussé jusqu’à la distance mythique de 42,2 km. Un marathon, donc… Mais je me suis pris une dizaine de fois le fameux mur. Il faut dire que je n’avais emporté que deux gels et que je manquais d’eau ! Alors, en passant devant chez moi, je me suis arrêté pour boire, pensant repartir en marchant. Mais je ne suis plus ressorti. Je suis quand même fier de mon chrono : 2 h 51.51, ce n’est pas si mal pour une première expérience…"
Surtout après une sortie de 350 km à vélo, la semaine précédente !
"Oui… Mais je suis quand même encore remonté sur mon vélo après ce marathon, histoire de récupérer."
Vous participez également à des épreuves virtuelles. Pourquoi ?
"Tout simplement pour passer le temps ! C’est aussi amusant… D’autant qu’on y retrouve de purs spécialistes ‘longues distances’ comme Frederik Van Lierde ou d’autres triathlètes étrangers. Ceci étant, il faut bien avouer que je préfère les compétitions réelles ! Donc, vivement qu’on puisse reprendre le plus vite possible les vraies épreuves."