L’AirBadminton, une discipline jusqu'ici méconnue qui prend son envol
La nouvelle discipline pouvait être testée début juillet sur le site de la Fraineuse à Spa.
Publié le 19-07-2020 à 09h00 - Mis à jour le 19-07-2020 à 15h45
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Le confinement a parfois eu du bon. Comme celui de permettre un avancement plus rapide de certains projets. Tel est le cas du AirBadminton, du badminton en plein air. Et comme tout le monde a envie de s’aérer…
"La Fédération internationale a lancé le projet l’an dernier", précise Olivier De Nieuport, chargé de communication de la LFBB (Ligue Francophone Belge de badminton) qui compte quelque 11.000 affiliés. "En Asie et en France, ils ont enchaîné rapidement. Notre Fédé lance le projet aujourd’hui."
Un volant spécifique
Avec plusieurs désirs. Pour aujourd’hui et demain. "Cette discipline, on veut la développer car elle est plus accessible pour tous. Pas besoin d’aller dans un club. Puis, pour certains pays ne disposant pas d’infrastructures top, il s’agit d’une autre approche puisque trois surfaces (dur, gazon et sable) sont possibles."
Marine Seijkens, directrice administrative et en charge de la coordination et du développement des projets, affichait sa satisfaction face aux nombreux sportifs venus tester, à la Fraineuse à Spa, ce nouveau sport récréatif. "Le temps est avec nous, même si le vent est un peu fort pour le AirShuttle. Ce volant spécifique ne dévie pas jusqu’à un vent de 12km/h, or on a des pics à 18km/h."
Mais pas question de bouder son plaisir. "L’intérêt de ce site tient à ce que l’on pouvait placer trois terrains représentant les trois types de surface."
Avec un but atteint. "On veut faire connaître cette discipline à nos clubs de badminton afin qu’ils intègrent cette offre dans leur planification estivale. Pour tous les clubs qui vont embrayer, on les aidera en leur fournissant notamment des volants. Pour les premiers pas de l’AirBadminton, on vise en priorité nos affiliés."
Dans un premier temps… "Après, on essayera de toucher les gestionnaires d’infrastructures sportives et les écoles."
Avant d’envisager un stade où l’amusement pourrait se muer en compétition ? "La France et les Pays-Bas, notamment, envisagent déjà des tournois. Nous, on en est encore au stade de la découverte, on verra comment l’AirBadminton sera accueilli chez nous."
Avec, dans le courant du mois d’août une rencontre prévue avec les homologues néerlandophones pour avancer ensemble.
Les n°1 et 2 belges ainsi que le coach national de nos U19 ont testé le AirBadminton.
Si cette nouvelle disciplinée se veut ouverte au grand public, l’avis de joueurs chevronnés est le bienvenu.
"Avec le volant, il a été dur de trouver le bon compromis afin qu’il résiste au vent", témoigne Frédéric Gaspard, coach des U19 de notre équipe nationale. "Le bouchon du volant a été alourdi et une zone ouverte pour laisser passer le vent a été prévue dans les plumes." Et le responsable du centre de formation à Liège de poursuivre son analyse. "Si on force le poids du volant, un changement de raquette s’imposera. D’ailleurs, on ne peut pas tendre autant le cordage pour le AirBadminton."
Ses élèves les plus prometteurs ou confirmés sont quatre. Deux filles. Clara Lassaux, 3e joueuse européenne U19 a l’objectif des JO 2024 et Lianne Tan prépare ses 3e Jeux.
Les deux garçons relevaient l’événement de leur présence. À commencer par Maxime Moreels (29 ans), en attente de confirmation pour une qualif’pour Tokyo 2021. " Le AirBadminton est récréatif et permettra de sortir des salles en été."
Mais, pour notre n°1 national, 2021 trotte dans sa tête. "Pour le moment, je suis sélectionné pour Tokyo. Mais, vu le Covid, les qualifications vont se jouer entre janvier et avril 2021."
Elyas Bracké, son dauphin belge, prenait du plaisir lors de cette démo. "Sans vent, c’est parfait pour gérer la trajectoire du volant. Quand celui-ci se lève, ça se complique. Les difficultés sont ici un jeu plus rapide et l’estimation des trajectoires."
Pour le joueur originaire de Leuven (21 ans) et sous contrat Adeps, l’objectif est un peu plus éloigné que celui de son leader. "Comme on ne peut envoyer qu’un joueur par pays aux JO, je me focalise sur Paris 2024."
Connaissez-vous les différences entre le badminton et l'AirBadminton?
Fort proche de son grand frère, l’AirBad se distingue par quelques spécificités:
Le volant: L’AirShuttle est plus lourd afin de résister au vent. "Il a été développé en université par la fédération internationale."
Format triple: Il est ici possible de jouer à 3 contre 3. De quoi accroître la convivialité.
Zone morte: Le volant ne peut jamais tomber avant la ligne des 2 mètres, dite zone morte, tracée de chaque côté du filet. Vous ne pouvez jamais y aller non plus, vous pouvez juste y tomber après votre coup.
Surfaces: L’AirBadminton peut se disputer tant sur sable que sur gazon ou sur dur.
Terrain: Les dimensions sont légèrement différentes. Au badminton, c’est 13,4m sur 6,1m ; à l’Airbadminton, c’est 16m sur 5m pour les simples et 16m sur 6m pour les doubles et les triples.