Boxe : les frères Anas et Nabil Messaoudi s’offrent une nouvelle victoire, avec une ceinture IBF à la clé pour le premier
La réunion All Eyez on Brussels a également vu le retour victorieux de “Big Joe” Tambwe Djeko ce samedi.
Publié le 12-03-2023 à 02h50 - Mis à jour le 12-03-2023 à 11h49
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Trois ans après avoir remporté le titre Benelux des poids welters, Anas Messaoudi a remporté, ce samedi à Bruxelles, la ceinture IBF International de la catégorie. Pour ce faire, le boxeur de 29 ans a battu aux points (94-94, 95-93, 96-92) le Mexicain Miguel Parra, qui lui a mené la vie dure pendant dix rounds mais n’a pas empêché notre compatriote d’empocher une 15e victoire en 15 combats.
Au Hall des Sports de l’ULB Erasme, lors d’une réunion organisée par Yassine Maatala, Anas Messaoudi a rapidement senti qu’il y avait du répondant en face et n’a eu d’autre choix que de bloquer son adversaire. Dès le deuxième round, le Bruxellois allait même être compté, une décision arbitrale cependant discutable dans la mesure où un appui de Messaoudi s’était dérobé.
”Mon pied est sorti du ring”, se justifiait le boxeur, qui touchait son adversaire d’une lourde droite au visage puis d’un beau crochet gauche dans la troisième reprise.
De nombreux accrochages
Le Mexicain ne broncha pourtant quasiment pas, sauf quand Messaoudi le toucha… de la tête lors du round suivant, ce qui lui valut un avertissement public. Face aux accrochages qui se multipliaient, à la grande frustration du clan mexicain, l’arbitre hongrois Bence Kovacs n’eut d’autre choix que de rappeler à l’ordre les deux protagonistes.
Mais la physionomie du combat ne changea pas réellement et c’est surtout Messaoudi qui en profita pour empêcher son opposant de développer sa boxe et pour annihiler les offensives adverses. Parra concédait là la quatrième défaite de sa carrière en 26 combats (21 victoires, 1 nul).
Face à un adversaire venu pour m’arracher la tête, il fallait avoir un grand coeur et c’est avec cette qualité que je suis allé chercher cette victoire.
”Dès qu’il mettait son jab, il suivait directement en faisant reposer tout son poids sur moi et cherchait le corps à corps. Il voulait avant tout casser ma boxe et boxer de très près, m’étouffer, commente Anas Messaoudi. Je ne me suis pas laissé faire ! C’est vrai, je n’ai pas trouvé ma distance, il y a eu beaucoup d’accrochages, des coups durs et c’était une vraie guerre ! Face à un adversaire qui est venu pour m’arracher la tête et pas pour faire de la figuration, il fallait avoir un grand cœur et c’est avec cette qualité que je suis allé chercher cette victoire. Ce n’était peut-être pas le plus beau combat à regarder mais je suis vraiment fier de moi, de mon staff et de tout le travail accompli.”
Anas Messaoudi espère à présent accéder à des combats d’un calibre encore supérieur. “C’est un premier titre majeur, dans une grosse fédération mondiale, donc c’est un premier grand pas en avant dans ma carrière, souligne-t-il. Le rêve c’est de conquérir le titre IBF World un jour. Je vais continuer à travailler dur et ça paiera.”
Nabil dans le bon timing
Lors du combat précédent, c’est Nabil Messaoudi, le frère cadet d’Anas, qui a signé son grand retour sur le ring par une victoire expéditive, par K.-O. au deuxième round contre un adversaire hongrois, Kristof Kovacs.
Un an après son dernier combat, le boxeur de 23 ans, qui affichait 80 kg sur la balance, se félicitait d’avoir retrouvé son public à l’issue de sa neuvième victoire chez les pros.

”J’étais monté jusqu’à 100 kilos et j’ai perdu 20 kilos en deux semaines et demie de préparation environ”, raconte Nabil Messaoudi, dont les démêlés judiciaires ont fait grand bruit l’an dernier. “J’ai appris le 16 février que j’allais boxer et depuis, j’ai tout mis en œuvre pour retrouver un poids correct et un niveau suffisant pour cette reprise. Les six mois d’arrêt ont été très difficiles, j’étais comme un lion en cage, et ça m’a fait plaisir de retrouver le ring. J’ai observé mon adversaire pendant le premier round, je me suis un peu testé aussi, au niveau des jambes, du coup d’œil, du jab, et j’ai vu que tout était OK. Même en étant un peu plus lourd qu’avant, je me suis senti assez bien. Pour moi, le timing était plus important que la vitesse et quand je frappe, généralement je touche. Il n’y a pas beaucoup de déchets. Ça me fait un immense plaisir de m’être imposé après plus d’un an sans boxer.”
Le message de Big Joe à Merhy
Autre retour très attendu, celui de Joël Tambwe Djeko, a tourné court après que celui-ci a envoyé le Hongrois Gyorgy Kutasi (5-16) au tapis dès le premier round. Une droite au corps, une autre au visage et un crochet au foie et l’affaire était pliée pour “Big Joe” qui aurait “aimé donner plus de spectacle”.
Et profitait surtout de l’occasion pour réclamer à Alain Vanackère, le manager de Ryad Merhy, un combat contre son protégé : “On n’est pas champion si on n’a pas affronté Big Joe ! Je suis prêt à affronter Merhy en poids lourds, en bridgerweight, en lourds-légers, peu importe. Mettez l’argent sur la table et je serai là.”

Enfin, dans l’autre combat à enjeu de la soirée, Malik Zinad s’est emparé, par décision unanime (97-93, 97-93, 96-94), du titre WBA Continental des mi-lourds au détriment de Mickaël Diallo. Un duel qui aura davantage valu par son engagement et son intensité que par sa précision technique. Et si Zinad n’a pas livré de prestation particulièrement convaincante, le mérite en revient surtout à Diallo, pourtant rapidement ouvert aux deux arcades et qui a eu le courage de ne pas se laisser impressionner pour finalement atteindre le coup de gong final sans trop de problèmes.
